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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Sunday 09 Oct 16, 17:34 |
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AdM a écrit: | En se basant sur Etymonline et le TLFI, on peut dire que tiretaine vient bien probablement du nom de la ville de Tyr mais que le lien entre tartan et tiretaine est incertain.
Citation: | TARTAN : […] Empr. à l'angl. tartan, terme d'orig. obsc. att. dep. le déb. XVIe s. et désignant un tissu écossais dont le dessin des couleurs est caractéristique de chaque clan et qui est notamment utilisé pour constituer le plaid et le kilt et, p. méton., désigne le dessin du tissu ou celui qui en est revêtu (v. NED). Rien ne confirme l'hyp. d'une orig. dans le fr. tiretaine*, à partir de la forme tertaine att. en 1487 ds Gdf. Compl., ni dans l'a. fr. tartaire, tartaine (FEW t. 19, p. 186a) qui désigne une riche étoffe de soie.
http://www.cnrtl.fr/definition/tartan
TIRETAINE […] Prononc. et Orth.: [tiʀtεn]. Att. ds Ac. dep. 1718.
Étymol. et Hist. 1247 Douai (doc. ds Gdf. Compl.). Prob. dér. de l'a. fr. tiret « sorte d'étoffe précieuse » (ca 1140, Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 6393), lui-même dér., à l'aide du suff. -et, de tire « sorte d'étoffe de soie » (ca 1180, Jehan le Nevelon, Vengeance Alexandre, 1635 ds Elliott Monographs, 27, p. 83), lequel représente le lat. médiév. tyrium « sorte d'étoffe précieuse » (IXe s. ds Du Cange), dér. de Tyrus « Tyr », ville de Phénicie renommée pour ses soieries. La finale -aine est peut-être due à l'infl. de futaine* (v. FEW t. 13, 2, p. 464 et Mél. Boutière (J.), Liège, t. 1, 1971, pp. 271-274).
Bbg. Dutko (Z.-E.). Rem. étymol. Fr. mod. 1935, t. 3, p. 162. − Gossen (Ch.-Th.). À propos de l'étymol. de tiretaine. R. Ling. rom. 1960, t. 24, pp. 106-111.
http://www.cnrtl.fr/definition/tiretaine |
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Fayet
Inscrit le: 03 Jun 2016 Messages: 265 Lieu: Mâcon
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écrit le Sunday 30 Oct 16, 17:55 |
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L'hypothèse de José sur l'origine du l en terminaison pourrait se confirmer par le fait que les mots français viennent de l'accusatif (Sinopidem)p en effet j'ai montré dans ma thèse que les dentales sonores ont tendance à évoluer vers les liquides Par exemple Odusseus (grec) a donné en latin Ulixes |
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Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
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écrit le Wednesday 01 Mar 17, 20:34 |
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blarney (nom non comptable) : boniment (mot d’origine irlandaise, les Irlandais ayant la réputation d’inventer des histoires à dormir debout – cf. Kilkenny cats)
Du nom de Blarney, un village près de Cork, en Irlande. Dans le château se trouve une pierre difficile d’accès, censée donner le don de la parole persuasive à quiconque l’embrasse.
La définition la plus ancienne se trouve dans A Classical Dictionary of the Vulgar Tongue (1785), par Francis Grose :
Citation: | Blarney; he has licked the Blarney stone; he deals in the wonderful, or tips us the traveller. The Blarney stone is a triangular stone on the very top of an ancient castle of that name, in the county of Cork in Ireland, extremely difficult of access, so that to have ascended to it was considered as a proof of perseverance, courage and agility, whereof many are supposed to claim the honour, who never atchieved [sic] the adventure; and to tip the Blarney, is figuratively used for telling a marvellous story, or falsity. (Irish)
traduction :
Blarney ; il a léché la pierre de Blarney ; il vend du merveilleux, il romance. La pierre de Blarney est une pierre triangulaire au sommet d’un ancien château de ce nom, dans le comté de Cork en Irlande, extrêmement difficile d’accès, de sorte qu’y être parvenu était considéré comme une preuve de persévérance, de courage et d’agilité, d’où nombreux sont censés prétendre à cet honneur qui n’ont jamais accompli l’aventure ; et raconter le Blarney est utilisé au figuré pour raconter une histoire merveilleuse, ou fausseté. (Irlandais) |
Il ressort de la définition de Grose qu’originellement blarney au sens de boniment n’était pas une référence à une quelconque propriété de la pierre elle-même (il n’en mentionne aucune) mais une référence au fait que beaucoup de gens qui ne l’avaient pas atteinte inventaient des histoires expliquant comment ils étaient parvenus à l’atteindre.
Dans The Vicar of Wakefield: A Tale. Supposed to be written by Himself (1766), l’écrivain irlandais Oliver Goldsmith avait donné le nom de Lady Blarney à une femme de la ville qui s’insinue par des flagorneries dans la famille d’un pasteur de la campagne.
Après Grose, plusieurs histoires ont été inventées afin de donner une explication historique ou même mythologique à la pseudo-propriété de la pierre de Blarney. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 02 Mar 17, 11:21 |
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@ Pascal Tréguer :
- je me suis permis de déplacer votre post ci-dessus du Fil "Mots anglais d'origine régionale", il me semble plus à sa place ici |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3876 Lieu: Paris
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écrit le Monday 08 Jan 18, 12:53 |
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drap du sceau, drap d'Usseau, drap de Sceau
En relisant Regnard, je tombe sur ces lignes :
Il n'est que ce métier pour brusquer la fortune ;
Et tel change de meuble et d'habit chaque lune,
Qui, Jasmin autrefois, d'un drap du sceau* couvert,
Bornait sa garde-robe à son justaucorps vert.
Heureusement, un note explique :
https://books.google.fr/books?id=06VFAQAAIAAJ&pg=PA309#v=onepage&q&f=false
Cf.
https://www.littre.org/definition/usseau
https://fr.wiktionary.org/wiki/usseau
http://www.cnrtl.fr/definition/dr%E1p
Le TLF mentionne « drap anglais, d'Elbeuf, de Rouen, de Sceau », probablement à tort pour "du Sceau" ou "d'Usseau". On trouve aussi "drap Dusseau".
*sceau ou Sceau selon les éditions |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Wednesday 04 Apr 18, 0:00 |
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tancarville, n. m.
Étendoir à linge, pliant, et monté sur un tréteau.
Par (vague) analogie de forme avec le pont suspendu de Tancarville, qui doit lui-même son nom à la commune de la rive droite de la Seine d’où il s’élance.
Tancarville est dans le Petit Robert. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3876 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 30 Jan 19, 20:04 |
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Papou JC a écrit: | berline : voiture mise à la mode à Berlin vers 1670. |
Le dictionnaire de Trévoux présente ainsi la berline :
https://books.google.fr/books?id=JXVaAAAAYAAJ&pg=PA865#v=onepage&q&f=false
On trouve des détails plus complets dans Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Berline_(hippomobile)
http://attelage.org/f_article_read.php?aid=30198
http://attelage.org/f_article_read.php?aid=3953
Une des berlines les plus connues dans l'histoire de France est la lourde berline de la famille royale pour la Fuite de Varennes.
Le TLFi note une acception technique pour "berline" :
Citation: | 2. MINES. Wagonnet permettant de transporter la houille du fond de la mine jusqu'au puits d'extraction. Des trains de berlines pleines ou vides passaient continuellement (Zola, Germinal,1885, p. 1161).
Rem. La forme berlaine est également empl. en ce sens, dans certaines régions (cf. J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines, 1905, p. 732). |
Cette prononciation berlaine est la prononciation wallonne puisque je trouve dans le dictionnaire Wallon-Français de Lobet (1854) cette mention :
Citation: | BERLENN, berline, s.f. espèce de carrosse entre deux brancards, pour quatre personnes, inventée à Berlin par Philippe Chièse, né à Orange. |
Voir les messages :
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?p=233366#233366
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?p=233367#233367
À noter à Saint-Nicolas, en Belgique, la rue des Berlaines prend dans la rue Germinal, non loin de la rue des Hiercheuses, et s'en va en direction de la rue des Mineurs !
En français moderne, la berline désigne une "Conduite intérieure à quatre portes et à quatre glaces latérales." et bizarrement, cela se dit en anglais américain : sedan, un autre nom de ville, mais la rencontre est probablement fortuite ! |
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AdM Animateur
Inscrit le: 13 Dec 2006 Messages: 898 Lieu: L-l-N (Belgique)
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écrit le Thursday 31 Jan 19, 22:02 |
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embatérienne a écrit: | Le TLFi note une acception technique pour "berline" :
Citation: | 2. MINES. Wagonnet permettant de transporter la houille du fond de la mine jusqu'au puits d'extraction. […]
Rem. La forme berlaine est également empl. en ce sens, dans certaines régions |
Cette prononciation berlaine est la prononciation wallonne puisque je trouve dans le dictionnaire Wallon-Français de Lobet (1854) cette mention :
Citation: | BERLENN, berline, s.f. espèce de carrosse entre deux brancards, pour quatre personnes, inventée à Berlin par Philippe Chièse, né à Orange. |
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Voici ce que j'écrivais en MP à Glossophile en réponse à ce message :
Glossophile a écrit: | Dans Germinal, Zola écrit berlines... | « Je dois bien dire que j'avais hésité à employer une ou l'autre forme. Si j'ai préféré la moins « commune », c'est d'une part pour éviter la confusion avec la voiture, hippo- ou automobile ; et d'autre part — puisque le vocabulaire de la houillerie est essentiellement d'origine liégeoise, quoiqu'aussi un peu picarde —, pour rendre justice à la prononciation liégeoise particulière du mot : [berlin-ne] (comme le nom de la ville +ne). » |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Tuesday 05 Feb 19, 2:18 |
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Bougran, n. m. De Boukhara.
Voir ici. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11204 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 17 Apr 19, 18:31 |
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Papou JC a écrit: | sábana, "drap". Du nom de la ville irakienne de Saban ou Seben, proche de Baghdad, où l'on fabriquait cette étoffe que les Latins appelèrent sabanum, les Grecs σάϐανον [sabanon], et les Arabes سبنيّة [sabaniyya]. |
C'était ce que je croyais en 2012, cette hypothèse trouvée chez Dozy pour l'arabe ayant été reprise par Ernout et Meillet pour le latin sabanum.
Sept ans plus tard, j'en sais un peu plus : cette hypothèse est rejetée par Chantraine pour des raisons historiques et chronologiques. Le mot est en effet plus probablement issu de l’égyptien sbn “bandelettes, bandelettes de momie”, par le copte seben “tissu de lin, bande”.
C'est un exemple de plus de fausse étymologie toponymique... |
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Mechthild
Inscrit le: 01 Sep 2011 Messages: 119 Lieu: Wien/Vienne, Autriche
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écrit le Friday 19 Apr 19, 12:43 |
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Le nom de la ville vient peut-être du tissu qu'on y fabriquait? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11204 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 19 Apr 19, 14:33 |
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Je ne crois pas. Avez-vous des cas avérés à donner comme exemples ? Je me souviens de calfatage qui aurait donné son nom à une ville de Roumanie, Calafat, si je ne me trompe, mais c'est quand même très rare, un peu l'exception qui confirme la règle. |
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Mechthild
Inscrit le: 01 Sep 2011 Messages: 119 Lieu: Wien/Vienne, Autriche
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écrit le Friday 19 Apr 19, 16:29 |
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Vous parlez d'exemples d'un nom de ville dérivé d'une activité importante?
En voilà deux:
Eisenhüttenstadt, Allemagne: litt. "ville de l'usine sidérurgique"; ville nouvelle fondée en 1950 pour loger les employés de l'usine sidérurgique adjacente.
Elmalı, Turquie: litt. "avec pomme"; la culture de la pomme est très importante dans la région (selon Wikipedia, 12% des pommes turques viennent d'Elmalı). |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3876 Lieu: Paris
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écrit le Friday 19 Apr 19, 16:41 |
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On peut penser aussi à Lorient, créée pour être le siège de la Compagnie française pour le commerce des Indes orientales. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11204 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 19 Apr 19, 16:44 |
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Ah oui, les villes de création récente, effectivement. Je suppose que ce doit être aussi le cas d'un certain nombre de villes étasuniennes. Comme toute ville a été neuve pendant quelque temps, c'est probablement aussi le cas d'un certain nombre de très vieilles villes, mais comment savoir lesquelles... |
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