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Expressions issues du jargon ferroviaire - Expressions, locutions, proverbes & citations - Forum Babel
Expressions issues du jargon ferroviaire
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Tuesday 30 Jul 13, 12:33 Répondre en citant ce message   

"Les Tergal..."

Textile synthétique créé par la Sté. Rhodiaceta, mélange de fibres de polyester et de laine, utilisé notamment pour la confection de costumes, de vêtements d'uniforme.

"Tergal" est - selon les sources - la contraction de polyester dont on retient le ter et de gallicus pour signifier que ce synthétique a été inventé par les gaulois.

L'usage, les codes vestimentaires, les nécessités professionnelles relatives aux différents métiers nous amènent presque naturellement à distinguer le costume-cravate (en tergal et boutons de corozo ?) du bleu de chauffe (coton et boutons de cuivre.)
L'un exigeant le port de la croate, l'autre celui du foulard, façon apache ou bête humaine...

"Tergal" repris au vocabulaire des cheminots désigne un responsable, un patron, un chef investi d'un pouvoir, d'une autorité, chargé de missions importantes, voire de la représentation, l'étiquette de l'entreprise et de ses fonctions.

Bref, il n'est jamais de bon augure d'avoir affaire à un Tergal, soit pour un passage au gabarit, un solide Savonarole ou toute vérification à caractère disciplinaire...

" Ca fait deux fois que tu pointes avec + 10 à la prise de service. Je te colle une torpille et tu iras t'expliquer avec les tergals."
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Jacques



Inscrit le: 25 Oct 2005
Messages: 6525
Lieu: Etats-Unis et France

Messageécrit le Thursday 01 Aug 13, 13:43 Répondre en citant ce message   

citations sur les trains (suite)

blague ferroviaire d'école primaire :
"Les nichons, c'est comme les trains électriques, c'est fait pour les enfants, mais ce sont les papas qui s'amusent avec."
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Friday 02 Aug 13, 2:29 Répondre en citant ce message   

http://www.adif.es/es_ES/ocio_y_cultura/fichas_informativas/ficha_informativa_00026.shtml
Actualité... ERTMS et KVB.

Vous en entendrez parler très prochainement.
La lettre "K."
En jargon ferroviaire moderne le "K" désigne tout agent ou système chargé d'un contrôle.
Ainsi fus-je à une époque nommé au rang de KST pour désigner un Kontrôleur stagiaire...
(Contrôleur, pardon. Non que je fus assigné à poinçonner les billets, mais à concevoir, transmettre, vérifier, mettre en œuvre certaines opérations parfois délicates, requérant une maîtrise certaine dans un secteur du jeu très particulier.)

A cette époque, le premier TGV (Train à Grande Vitesse) mu par des turbines à gaz (Turbomeca Astazou) faisait ses premiers essais en ligne.
Puis vint l'énorme projet, qualifié de pharaonique, de la construction d'une LGV (Ligne à Grande Vitesse) dédiée à la circulation de ce bolide.
Il fallut, face aux vitesses phénoménales espérées et réalisables, mettre en œuvre un système de régulation des circulations adapté, la seule observation des signaux, avertissements, sémaphores, carrés "nobles" ou de voie libre ne suffisant plus à informer le conducteur.

Alors naquit le CAB-Signal.

C'est assez simple dans son principe. Explication sans doute du recours à des apocopes ou des abréviations propres à faire perdre leur latin aux non-initiés.

La MR (Main Route) est divisée en cantons (ZEP : Zones à Engagement Protégé) jalonnés par des SMPV (Sémaphores de Pleine Voie) qui se ferment au passage puis s'ouvrent pour libérer le train suivant lorsque le précédent a abordé le second canton devant la marche suivante... Ca suit ?

Le CAB-Signal est un système de préavis, d'ordres d'exécution et de mesures d'urgence installé sur le pupitre de conduite, directement sous le regard du meccano.
Les anciens signaux, cocardes et ailes de sémaphores, sont supprimés et jalonnent la voie sous la forme de "mirlitons" présentant une flèche jaune sur fond bleu. De chaque côté.

Ils délimitent les cantons, leur position géographique et permettent au conducteur recevant les ordres du régulateur de ligne directement sur son pupitre d'adapter sa vitesse à la densité du trafic.

Là où cela pose problème, c'est lorsqu'on sort de ces installations régulées et qu'on entre sur un espace contrôlé de façon différente... Notamment à l'approche des gares desservant de grandes villes.

Alors est apparu le KVB.
"Contrôle de Vitesse par Balises."

Il s'agit d'un système terrestre et satellitaire fonctionnant par recoupement, lors du passage d'un train, d'informations sur sa nature, sa masse, son arrêt éventuel ou son passage non-stop, et surtout des vitesses qui lui son assignées.

Ainsi, si vous abordez la traversée de certaines gares à plus de 30 Km/h, le KVB "prendra en charge" l'engin moteur et déclenchera un freinage d'urgence.
Système associé à la VACMA (Veille Automatique à Commande Manuelle) dit aussi "Système de l'Homme Mort" qui impose à l'agent de conduite de répondre chaque minute à un avertissement par une action sur un organe de conduite ou de sécurité. Graduateur de vitesse, de frein, d'avertisseur ou tout autre poussoir disposé à bord de la locomotive.
Ceci pour confirmer que le conducteur est bien en état de veille. De vigilance.

Sans nullement présager des conclusions de l'enquête qui verra le malheureux conducteur Garzon sévèrement sanctionné pour le gros tas de ferraille et le pâté à St Jacques de Compostelle...

Au fait : Votre voiture est équipée de l'ABS ?
Et vous savez comment ça marche ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_europ%C3%A9en_de_surveillance_du_trafic_ferroviaire

Et voici ERTMS qui est un système hyper sophistiqué, prenant en compte non-seulement les données propres à un train, mais aussi celles des autres en circulation.
Apte à informer et donner des ordres de conduite sur l'ensemble d'un réseau ferroviaire.

Le hic, comme dit plus haut, c'est lorsqu'on passe d'un certain espace de sécurisation à un autre ne répondant pas aux mêmes règles.

Et tout à la suite : http://lwdr.free.fr/abreviations.html

RS. (Pardon !) Respectueuses salutations.


Dernière édition par Andrew le Tuesday 13 Aug 13, 11:11; édité 1 fois
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José
Animateur


Inscrit le: 16 Oct 2006
Messages: 10945
Lieu: Lyon

Messageécrit le Friday 09 Aug 13, 15:47 Répondre en citant ce message   

Italien - La locomotiva dell'industria italiana? La media impresa.
= La locomotive / le moteur de l'économie italienne ? Les PME / les entreprises de taille moyenne.

[ Il Corriere della Sera - 09.08.2013 ]
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Saturday 10 Aug 13, 7:53 Répondre en citant ce message   

Jacques a écrit:
citations sur les trains (suite)
blague ferroviaire d'école primaire :
"Les nichons, c'est comme les trains électriques, c'est fait pour les enfants, mais ce sont les papas qui s'amusent avec."

Eh oui, ma foi !
C'est exactement ce qu'on appelle "le syndrome du train électrique."
Nombre de vieux papas, devenus beaux-pères, grands-pères, voire trisaïeuls, ont cédé à cette fascination pour ces petits modèles qui tournent inlassablement sur le même circuit et ne s'arrêtent que lorsqu'on débranche la prise. (Electrique...)
Pour ma part, je n'ai jamais compris l'attrait que cela pouvait présenter, ayant joué "pour de vrai" avec de vrais trains. http://fret.sncf.com/fret/617-transports_exceptionnels.html
"Transport exceptionnel" selon les définitions du tome 1 de l'annexe 2 au RIV (Regolamento internazionale veicoli.)
Alors les trains miniatures, voyez-vous...
"Poids sur rails. Tolérances de position du centre de gravité. Inscription dans les gabarits-d'obstacles ou sous les trains d'enveloppe. Coefficients de souplesse et déports dynamiques en courbes déversées..."
Autant de choses dont, même en cherchant bien, on ne trouvera pas de définition...
Y-compris dans les Roberts en deux volumes... Oh !
Aurais-je commis un trait d'humour..?
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rejsl
Animatrice


Inscrit le: 14 Nov 2007
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Messageécrit le Saturday 10 Aug 13, 8:18 Répondre en citant ce message   

De quoi y boire du petit-lait !
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Moutik
Animateur


Inscrit le: 06 Apr 2008
Messages: 1236

Messageécrit le Saturday 10 Aug 13, 10:25 Répondre en citant ce message   

Les Robert historiques ne sont pas les moins intéressants.
Mais les Robert micros ne manquent ni de charme ni d’accuracité.
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
Messages: 139
Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Sunday 11 Aug 13, 16:37 Répondre en citant ce message   

"Rebrousser, refouler, tourner, orienter, faire triangle, changer de bout..."

Un plat roboratif à nous farcir, tant les définitions de ces termes peuvent paraître absconses ou dont l'accuracité (anglicisme) promet de belles confusions.

Commençons par le plus simple.

Refouler signifie simplement "inverser le sens de déplacement. Repousser la rame de véhicules devant soi. "

Composition maxi d'un train : 750 mètres, machine comprise. Cela représente beaucoup de pas pour un individu qui franchit à peine 89 cm à chaque enjambée. C'est une moyenne admise. Les Tergals n'y ont jamais pu rien changer...

Un mouvement peut indifféremment être tiré ou refoulé. C'est-à-dire que l'engin moteur sera placé en tête, en tirage ou en queue, repoussant la rame de véhicules, en refoulement.

Dans cette seconde hypothèse, il faut que la tête du mouvement (la loco est en queue...) soit accompagnée par un agent capable d'observer la voie disponible devant lui, d'adresser des signaux optiques (drapeaux ou lanternes) ou sonores (sifflets ou radiophonie) d'en assurer la répétition, la transmission au conducteur et d'arrêter la manœuvre juste avant l'abord d'un obstacle.

Ce qui demande un certain sens de l'anticipation.
(Revoir "bute, butte et heurtoir...")

En situation, cela se traduit, selon que le mouvement se dirige vers une bute ou à voie libre par :
"Oh meccano, doucement, ralentis. Trente mètres... Vingt mètres... Dix mètres... Cinq. Doucement. Arrêt !"

Etant entendu que le chef de la manœuvre sis en tête de convoi (sur le dernier wagon de queue circulant en tête pour l'heure... Hi! Hi!) va faire ses sept possibles pour stopper trois mètres avant la butte (une grosse, en béton) puis reprendre la conversation et demander poliment au "seigneur du rail" d'accoster en douceur.

"Nickel et chrome camarade ! T'es un artiste !"

Ou encore, autre éventualité lorsqu'on s'oriente vers une voie libre : "Meccano, on refoule et tu dégages le GF (garage franc) de la 17. Tu me confirmes et on appelle le P2 pour demander la voie vers la 36..."

Là, c'est le meccano qui va observer le dégagement de l'aiguille, le confirmer au chef de la manœuvre et lui transmettre l'autorisation de donner l'ordre (c'est pourtant vrai !) de tirer vers une autre voie accueillante...

Lui, le meccano, étant en tête de mouvement ; le chef de manœuvre sis en queue dans le déplacement est toujours juché sur le dernier wagon.

Stop.
Demain, c'est promis, nous disserterons su le mot "rebroussement." et sa définition ferroviaire.
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Jacques



Inscrit le: 25 Oct 2005
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Lieu: Etats-Unis et France

Messageécrit le Monday 12 Aug 13, 1:54 Répondre en citant ce message   

myris a écrit:
Sur la ligne entre Dijon et Mâcon, on passe devant des gares au nom prestigieux: Gevrey -Chambertin , Vougeot, Beaune, Meursault, Mercurey...Et on voit aussi des panneaux marqués "Fin de vut". Que signifient-t-ils? Personnellement, j'ai toujours cru y lire "Vin de fut"...
V.U.T. : Voie unique temporaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/VUT
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Tuesday 13 Aug 13, 10:39 Répondre en citant ce message   

Jacques a écrit:
myris a écrit:
Sur la ligne entre Dijon et Mâcon, on passe devant des gares au nom prestigieux: Gevrey -Chambertin , Vougeot, Beaune, Meursault, Mercurey...Et on voit aussi des panneaux marqués "Fin de vut". Que signifient-t-ils? Personnellement, j'ai toujours cru y lire "Vin de fut"...
V.U.T. : Voie unique temporaire


VU : Voie Unique.
VUT : Voie Unique Temporaire. Généralement pour cause de travaux, de dérangement de bloc (*) d'accident, de "raté de fermeture" d'un signal ou d'un PN (passage à niveau) ou lors de RVB (renouvellement voie et ballast.) Dans ce cas, on parle de VUTT. Voie Unique temporaire pour travaux.
VUTR : Voie Unique à Trafic Restreint.
Revoir à cet égard les expressions "enclenchements de sécurité" et "percer le carton..."
La circulation en VU est gérée par échange d'annonces, selon un "carnet de dépêches" où les messages téléphoniques échangés sont écrits, datés, signés et numérotés.
Depuis la catastrophe de Flaujac (03 08 85) http://www.ladepeche.fr/article/2000/01/20/278197-un-drame-encore-tabou-flaujac-3-aout-1985-16-heures.html un système d'aide informatisé, le CAPI (Cantonnement Assisté Par Informatique) a été créé et mis en service, venant s'ajouter - et non se substituer - à l'échange de dépêches téléphoniques et écrites.

(*) : La notion de "bloc" recouvre un ensemble de cantons successifs. Celui occupé par une circulation, le canton précédent et le canton suivant.
La longueur des cantons est extrêmement variable, selon les configurations géographiques, les aiguilles de raccordement, les croisements de voies, les gares à desservir, gares de pleine voie ou "GAG" pour "Gares d'Arrêt Général."
La délimitation des cantons est matérialisée par des panneaux de voie libre, avertissement ou arrêt.
Vert, jaune, rouge.
En "Bloc Manuel" les signaux mécaniques sont soit effacés, soit précédés d'un avertissement (carré jaune sur pointe) soit fermés. Dans ce cas, la cocarde du signal est tournée et présentée au conducteur.
En Bloc Automatique Lumineux , les signaux mécaniques étant jadis associés pour observation de nuit à des feux, verts, jaunes ou rouges (plus un œilleton blanc dans le cas d'un carré ordonnant l'arrêt absolu) décision fut prise de n'utiliser que les signaux lumineux.
Vert : Les deux cantons me précédant sont libres.
Jaune : Le second canton devant moi est occupé par une circulation. Je dois réduire, adapter ma vitesse.
Rouge : Le premier canton devant moi est occupé : Je dois attendre que "ça tourne au jaune" puis, lorsque ça a tourné au vert, reprendre ma marche... Selon que le sémaphore (jalonnement des cantons) est équipé d'une plaque "F" ou "NF".
La plaque F permet de s'engager sur le canton occupé, en marche prudente et après avoir marqué l'arrêt, en privilégiant la possibilité de l'arrêt sur la portion de voie visible devant soi. Ceci afin d'éviter le rattrapage (la collision, hé !) par l'arrière.
Si le signal, le sémaphore, est assorti d'une plaque "NF" pour dire "non franchissable" imposant l'arrêt absolu, l'attente de la permission de s'engager : Le vert...
On se trouve alors dans la situation du BAPR qui abrège "Bloc Automatique à Permissivité Restreinte."

J'ai par le passé apporté mon concours à des stages d'accueil, de formation d'impétrants, futurs cheminots. Ou peut-être...
Beaucoup se sont enfuis en courant ventre à terre, sans même rédiger une lettre d'excuse ou de démission.
Le RGS (Règlement Général de Sécurité) représente dix fois le volume du "Dalloz" contenant le seul Code de la Route... C'est dire...

Ceci en application de l'article 1382 du Code Civil qui prévoit - entre autres - qu'on est responsables des choses dont on a la propriété, la garde ou l'octroi.

Notre métier est de faire rouler des trains. Pas de détruire ; encore moins de donner la mort.

Ch'ui très ému, là. Y'a de quoi bouffer, non ? Alors si vous l'entreprenez, courage et bienvenue.

Nous reviendrons sur les expressions "filière 27" et "poser le sac."
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Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Tuesday 13 Aug 13, 18:38 Répondre en citant ce message   

Andrew, vous êtes l'homme entre tous qui pourra répondre à la question qui me taraude : le tunnel de Barentin, dans la Bête humaine est-il à deux voies ou à voie unique ? La question valant pour l'ensemble de la ligne.
Flore qui passe souvent par le tunnel, trébuche et perd ses repères, dans l'obscurité, elle ne sait plus d'où elle vient, et elle craint de ne pouvoir éviter le prochain convoi .
Zola peut écrire n'importe quoi, pour créer du suspense.
Si c'est une voie unique, peu importe si le train vient de face ou d'arrière, Flore ne peut l'éviter.
Si c'est à deux voies, on comprend pas pourquoi le romancier ne la fait pas marcher entre le rail et la paroi, où sont en principe ménagés des trous d'homme : après sa chute, elle saurait bien se repérer par rapport à la paroi.
Bref, ou des indices m'ont échappé, ou Zola ne sait pas ce qu'il dit.


P.S. Je vois bien que ce n'est pas une question de vocabulaire, plutôt une question technique. Mais pourquoi me priver de la poser à quelqu'un qui peut y répondre ?
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
Messages: 139
Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Thursday 15 Aug 13, 18:33 Répondre en citant ce message   

Glossophile a écrit:
Le tunnel de Barentin, dans la Bête humaine est-il à deux voies ou à voie unique ? La question valant pour l'ensemble de la ligne.
Si c'est une voie unique, peu importe si le train vient de face ou d'arrière, Flore ne peut l'éviter.
Si c'est à deux voies, on ne comprend pas pourquoi le romancier ne la fait pas marcher entre le rail et la paroi, où sont en principe ménagés des trous d'homme : après sa chute, elle saurait bien se repérer par rapport à la paroi.
Bref, ou des indices m'ont échappé, ou Zola ne sait pas ce qu'il dit.


Barentin (Seine maritime) fut un nœud ferroviaire assez important au XIXème siècle et au moins deux itinéraires s'y croisèrent, s'embranchèrent et de nombreuses lignes de CFIL "Chemin de fer d'Intérêt Local" y furent construites.

Il existe ainsi la "Radiale" de Paris au Havre, à double voie aujourd'hui électrifiée, franchissant le viaduc de Barentin (effondré en 1846 puis reconstruit et figurant aux armoiries de la ville) puis franchissant un souterrain sous les reliefs calcaires du pays cauchois.

Et aussi la ligne secondaire de Barentin à Caudebec en Caux qui, elle, est à voie unique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_de_Barentin_%C3%A0_Caudebec-en-Caux

Sur les photographies illustrant l'article de Wikipedia, on voit des portions de lignes à double voie... Rien de plus normal.
Selon les descriptions qui nous en sont faites, ce tracé impose de nombreux rebroussements.
Là, au point de changement de sens et de direction, on arrive, comme au sommet d'un accent circonflexe, à changer d'itinéraire.
Et là, plusieurs alternatives sont possibles.

On refoule. Tout simplement. Un fourgon-frein peut être placé en tête de mouvement, à l'opposé de la locomotive, le pilote installé dans ce fourgon-vigie (a very nice little caboose !) communique par sifflet, trompe de chasse, cloche, signaux au drapeau... éventuellement répétés par des agents intermédiaires au conducteur qui, pour sa part, a ses propres repères et sait quand il faut inverser la vapeur et préparer son arrêt, juste pile-poil avant la gare... sachant que de toutes façons, il est seul sur la ligne à cette heure.
en colère

Celle là, si quelqu'un la rapporte à l'Agence Européenne de Sécurité Ferroviaire... Gare !

Autre solution - bien plus sage - on change de bout.
Une voie d'évitement venant localement doubler la voie de circulation permet à la motrice de venir se placer en tête de mouvement et de repartir dans l'autre sens. Le tour est joué ? Pas si sur !
En effet, plusieurs questions se posent :

- La longueur de voie disponible entre les pointes d'aiguilles raccordant l'évitement à la voie principale est-elle suffisante pour accueillir toute la longueur de la rame ?
- La locomotive peut-elle en sécurité (retour de flammes) circuler la bouche du foyer en avant ?
- Est-il possible de "tourner à la plaque" cette machine à vapeur et la remettre dans son sens naturel, sécuritaire, de circulation ?

Autant de bonnes raisons qui font qu'à nos jours les locomotives comportent deux cabines de conduite permettant de changer de bout en toute quiétude. Emprunter une voie d'évitement, "faire tête-à-queue." C'est pourquoi les automoteurs, autorails, TER, TGV, aussi certaines rames Intercités disposent d'une voiture "presque en tous points semblable" aux classiques voitures (CORAIL) d'un poste de conduite permettant de piloter, relais par "ligne de train" la motrice placée en queue...

Oui mais ! A l'époque de la ligne de Barentin à Caudebec, nous étions en traction vapeur. Le seul risque encouru par les cheminots ne se résumait pas à "prendre une escarbille dans l’œil." Expression reprise comme un tam-tam rassurant par maints politiques et qui ne veut rien dire.
Nous portions des lunettes pour nous en préserver.

Il existait des voies d'évitement assez longues, donnant sur les photographies de Wikipedia l'idée de voies doubles.
Au sortir de ces emprises, on était en voie unique sur l'essentiel du parcours.

Vieux truc de cheminot, lorsqu'il s'agit de rebrousser, sublime et culotté, rendu possible par des aménagements très pertinents :"faire triangle."

Faire triangle.
Aussi simple dans son principe que manœuvrer une voiture automobile dans un espace étroit pour faire demi-tour, c'est un moyen de rebrousser sans changer d'orientation.

Nous avons précédemment évoqué l'image de l'accent circonflexe.
Imaginons que les deux extrémités de cet accent soient reliées par une voie dûment pourvue d'aiguilles de communication, permettant de passer de l'une à l'autre et de se déplacer en triangle.

Etant exclue pour l’occurrence la possibilité de manœuvrer en boucle.

Rebrousser ne signifie pas "faire machine-arrière" et encore moins "refouler."
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Glossophile
Animateur


Inscrit le: 21 May 2005
Messages: 2281

Messageécrit le Thursday 15 Aug 13, 23:50 Répondre en citant ce message   

Merci pour le renseignement !
Donc, deux voies, la montante et la descendante.

Citation:
, le pilote installé dans ce fourgon-vigie (a very nice little caboose !) communique par sifflet, trompe de chasse, cloche, signaux au drapeau...

Dans la Bête humaine chaque convoi a son fourgon-vigie...
Ah, les lunettes de Gabin dans le film de Renoir !
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Andrew



Inscrit le: 14 Aug 2012
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Lieu: Isère rhodanienne

Messageécrit le Friday 16 Aug 13, 12:46 Répondre en citant ce message   

Poser le sac.
Expression empruntée au vocabulaire des marins, elle signifie "cesser le travail" pour des motifs parfois très différents.

"Mettre sac à terre" lorsqu'on a terminé un périple, une navigation.
"Jeter le feu" lorsque, rendue à son dépôt d'attache, on dégrille le foyer d'une locomotive. Le "seigneur" et le "compagnon" ont quant à eux "posé le sac" pour goûter à un repos bien mérité.
Les "gratteurs" ou encore "dégrilleurs" recevaient alors mission "d'ouvrir le bide" de la loco et de la débarasser des cendres, mâchefers et miasmes qui lui encombraient la panse...
"Partir en grève" (également emprunté aux navigateurs) lorsque, suite à un préavis ou sous le coup d'une colère subite on "débraye" pour confirmer le mécontentement.

La place de Grève était, à Paris, l'endroit où les bateaux de rivière venaient accoster et où les portefaix venaient s'embaucher aux fins de chargement ou de déchargement.

Filière 27.
C'est pour ainsi dire la "voie royale" des cheminots dont la mission est d'assurer la circulation des trains.
Les différents domaines de compétences furent ainsi classifiés sous les lettres M, T, C, V ou A qui désignent globalement le petit monde dans lequel ils évoluent...

M pour "Matériel" discernant la filière MT (Matériel de Traction) et MR (Matériel remorqué.) Ce sont les agents dont la spécialité est l'étude, l'entretien et/ou la réparation des véhicules, locomotives, wagons ou voitures.

T regroupe les acteurs du transport et distingue les filières TT ou TR.
"Transport-Traction" désigne la corporation des agents de conduite.
"Transport et Régulation" celle des agents, chefs de PC (Poste de Commandement) régulateurs, agents circulation, aiguilleurs, agents de manoeuvre... qui sont chargés de l'étude, l'application, le contrôle et nécessairement l'exécution des "plans de transport."

C prend dans son giron ceux qui sont chargés de la commercialisation, la vente, la comptabilité, l'accueil, le démarchage...

V est le domaine de la voie, des installations fixes, des bâtiments, des ouvrages d'art, du génie civil, des grands travaux de construction, de maintenance et de réparation.
Métalliers, maçons-coffreurs, terrassiers, projeteurs en génie civil, directeurs de travaux y côtoient les "piqueurs voie" (revoir "sangliers") les chefs de district, de brigade, chefs d'équipes, électriciens (caténaires et circuits de voies) sonorisateurs, automatistes, spécialistes du SES. (Service Electrique et Signalisation.)

Le A réunit tout bètement les administratifs, la gestion du personnel.

Petit moyen mnémotechnique : "MTCVA" abrège "magne ton c... ça va accélérer."
Le plan de classement des textes réglementaires s'en est directement inspiré.
Depuis les OG (ordres généraux) jusqu'aux documents d'application (qui n'ont pas d'aspect réglementaire - il ne s'agit que de pense-bête...) en passant par les RG (réglements généraux) les CG (consignes générales) IG (instructions générales) et autres NG (notices générales.)

Aujourd'hui déclinés sous forme de "référentiels" ces textes sont la déclinaison soit d'arrêtés ministériels (ce qui est le cas du RGS - Réglement Général de Sécurité ferroviaire - le Code de la Route des cheminots) soit le fruit de nos expériences respectives et mises en partage, aussi de l'évolution des techniques.

Petit bouchon balloté par les flots, le "filière 27" connaît et discerne tous les rouages de l'entreprise, tous les réglements qui font l'ossature de cette machinerie et doit être à même de faire face à toute situation.

Pourquoi 27 ? Probablement parce que "T" figure en second et qu'il faudra toujours faire ses sept possibles...
Toujours est-il que la notion d'entreprise intégrée ne cesse de surnager, face à l'autel de la concurrence libre et non faussée qui, elle, discrimine mais n'unifie pas le triptyque fondamental :
"Des installations sur lesquelles circulent des véhicules transportant des choses ou des personnes."

Prenez ce triangle par le sommet qui vous plaira, on n'en reviendra globalement qu'aux mêmes notions fondamentales.
Et allez parler aux chinois ou aux japonais de gestionnaire d'infrastructure, d'opérateur de transport ou de chargé de sécurité... Vous recevrez en réponse un regard globuleux, interloqué, interrogatif même. Totalement incompréhensif.

Autant d'interrogations qui peuvent nous inciter à poser le sac.
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rejsl
Animatrice


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Messages: 3664
Lieu: Massalia

Messageécrit le Sunday 18 Aug 13, 18:54 Répondre en citant ce message   

yiddish

פֿירן אױף די ריכטיקע רעלסן = firn oyf di rikhtike relsn
= conduire sur les bons rails , donc mettre sur la bonne voie.

דער רעלס = der rels = le rail.
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