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RTenLoire
Inscrit le: 30 Oct 2013 Messages: 14 Lieu: Bresse louhannaise
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écrit le Wednesday 20 Nov 13, 11:31 |
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étaler (employé en Bresse louhannaise.) : fendre du bois
Une anecdote :
Le vendredi (lendemain du jeudi, jour de repos pour les écoliers dans les années 50) était le jour de la rédaction.
Le sujet était « Racontez ce que vous avez fait hier ».
J’avais fendu des bûches à la hache, en prévision de l’hiver et j’étais très fier de pouvoir le raconter.
A la correction, l’instituteur me fit remarquer, en rouge, qu’on ne disait pas « étaler du bois » mais « fendre ».
L’interdiction de l’usage du patois à l’école était là, pour moi qui pensais avoir employé un mot français.
Malgré cela, vexé, je me suis juré, au fond de moi, que je continuerai à étaler du bois. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 20 Nov 13, 15:08 |
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Le dict. Godefroy d'ancien français indique les 2 mots suivants qui semblent apparentés à étaler :
étaux (Poitou) : fagots faits avec des branches d'arbres
estalier: série de pieux |
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RTenLoire
Inscrit le: 30 Oct 2013 Messages: 14 Lieu: Bresse louhannaise
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écrit le Thursday 21 Nov 13, 10:55 |
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Le Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais Bourgogne de Mario Rossi indique :
fendre (du bois)
étaler, vt.
Variante de étler. Il est intéressant de noter que de la même origine, nos dialectes ont dérivé deux formes aussi plausibles l'une que l'autre, étaler, fendre et étéler. éclater (voir ce mot), avec deux sens différents, bien qu'apparentés,
étler, v.t.
Dérivé du latin populaire astèlla. la planchette, lui-même issu d'un mot latin qui désigne la planche. En ancien français (XIIe), l'astele est une planchette ou un éclat de bois. Le verbe dérivé asteler en ancien français (XIIe) signifie envoyer le bois en éclats, c'est-à-dire le fendre ou le faire éclater, c'est exactement le sens de étler ou étaler en Brio-Char. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3876 Lieu: Paris
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écrit le Thursday 21 Nov 13, 11:33 |
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RTenLoire a écrit: | Dérivé du latin populaire astèlla. la planchette, lui-même issu d'un mot latin qui désigne la planche. |
Conservé dans le français actuel "attelle" :
Citation: | ÉTYMOL. ET HIST. − 1155 asteles « éclat de bois » (Wace, Brut, éd. Arnold, 12859 ds Keller 1953, p. 217b : Des escuz volent les asteles) − xvies. ds Hug.; signalé comme ,,vx lang.`` par Ac. Compl. 1842; 1160-74 « morceau, pièce de bois » (Wace, Rou, éd. Andresen, II, 1654 ds Keller 1953 : Od pels e od asteles les faiseient fuïr), terme gén. seulement en a. fr.; emplois techn. : a) fin xiies. estelles méd. « petite pièce de bois servant à maintenir les fractures » (Garin le Loh., 2echans., XXXII, P. Paris ds Gdf. : Cil qui garissent s'en sunt bien entremis, Le bras relient, s'ont les emplastres mis, Et les estelles i ont moult bien assis); b) 1606 technol. attelles (Nicot : Attelles [...] sont ces deux aisseaux plats qui accollent le collier d'un cheval de trait, depuis l'endroit de la poitrine iusques à celuy du garrot, le surmontans en façon d'aileron), (cf. 1350 le dimin. astellet : Ord., II, 371 ds Gdf. : Du collier de traiz garni d'astellets et de billots, huit sols); 1680 atel (Rich.), attel (Besch. 1845, Lar. 19e, Littré); c) 1680 atel (Rich. : Atel [...] Morceau de bois qu'on se met au doigt pour lever la poterie qu'on fait sur la rouë); 1866 attel (Lar. 19e); d) 1704 id. Attelles (Trév. : [...] Attelles. Morceaux de bois creux, dont les Plombiers et les Vitriers enveloppent la poignée de leur fer à souder, pour ne se point brûler); 1866 attel (Lar. 19e). Du b. lat. astella « éclat de bois, copeau » (ves., Cassius Felix, 32, p. 65 ds TLL s.v., 946, 36), lat. class. assula (Plaute, Merc., 130, ibid., 912, 46), dimin. de assis, v. ais, par l'intermédiaire d'une forme astula (Pline, Nat., 16, 54, ibid., 912, 53) issue sans doute d'une prononc. *assla, d'où *astla, astula (Ern.-Meillet s.v. assis). |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Thursday 21 Nov 13, 14:49 |
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lat. médiév. astella : long bâton auquel est attaché l'étandard
Source : Du Gange et al. :
"1. ASTELLA, Hastile, seu baculus longior, cui vexillum adfigitur. Charta ann. 1333. ex Bibl. reg. cot. 2 " |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3876 Lieu: Paris
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écrit le Thursday 21 Nov 13, 15:18 |
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Là, on peut se demander s'il y a une parenté avec la haste. C'est ce qu'insinue Roquefort mais ses étymologies ne sont pas sûres :
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Thursday 21 Nov 13, 15:40 |
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Dictionnaire de patois normand:
1) hâtelle : bûche, arbre coupé et fendu, cf. lat hastile (bois coupé)
2) hâtelle: bâton < bas lat. hastella < lat. hastula, baguette.
"il est maigre comme eune hâtelle" (expression normande) |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11203 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 12 Mar 22, 8:09 |
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Le latin astella a abouti à l'espagnol astilla, dont j'ai récemment appris l'existence par l'intermédiaire du proverbe De tal palo, tal astilla "tel père, tel fils", "telle mère, telle fille". Littéralement : "de tel bâton, tel éclat".
Dans la famille, ne négligeons pas le fr. ais, maintenant remplacé par "planche", mais qui garde quelques emplois techniques. Voir l'article du TLF.
embatérienne a écrit: | Là, on peut se demander s'il y a une parenté avec la haste. |
Je crois bien que oui, quand même. Voir le MDJ hâtelet. |
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Xavier Animateur
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 4087 Lieu: Μασσαλία, Prouvènço
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écrit le Saturday 12 Mar 22, 12:19 |
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Je pense que le terme ais a été éliminé car trop court. Un ais ? L'ais ?
Cependant, on dit bien une eau, l'eau. Mot ô combien étrange !
Je constate le diminutif aisseau : planche mince utilisée pour couvrir certaines constructions.
Un aisseau pour une petite planche : pourquoi ne pas employer ce terme ? On risque de confondre avec un arceau.
dans un sens proche, il y a aussi le bardeau et l'essente (ou aissante) : autrefois essende (1315), eschanle (1284) du latin scandula (bardeau, petite planche pour couvrir le toit). Ce terme a subi l'influence de ais, aisseau : voir le TLF.
D'où vient le terme latin scandula ?
Est-ce une variante de scindula ? Ce terme peut s'expliquer par le verbe scindere (déchirer, fendre) d'où scinder.
Comment expliquer scandula ? Serait-ce l'influence du verbe scandere (monter, escalader, d'où scander) ?
Il semble que la forme la plus ancienne soit scandula. Ce serait alors le contraire. Le terme scindula s'expliquerait alors par l'influence de scindere. Cela me paraît étrange.
Ou bien deux termes de deux origines différentes que l'on a ensuite confondus, pensant que l'un était dérivé de l'autre ? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11203 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 12 Mar 22, 18:57 |
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Jacques a écrit: | lat. médiév. astella : long bâton auquel est attaché l'étendard |
En Espagne, a media asta en parlant d'un drapeau, c'est l'équivalent du français "en berne". |
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