Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
|
écrit le Sunday 19 Apr 15, 11:45 |
|
|
Le breton présente parfois, comme l'anglais, à côté d'un mot appartenant à son fond propre, un voire plusieurs emprunts romans qui témoignent de différents stades d'évolution du français. Pour traduire goût, le breton dispose ainsi du mot celtique blaz [bla:z/s], de l'emprunt à l'ancien français goust [gust] et de l'emprunt au moyen français gout [gu:d/t]. On écrit gout conformément à l'étymologie mais, au moins à Cléden, la voyelle est longue, ce qui supposerait d'écrire goud.
Contrairement à ce que laissent entendre ceux qui craignent de voir le breton submergé par les emprunts aux français, le mot celtique et ses quasi-synonymes romans peuvent tout-à-fait cohabiter dans un même parler. En effet, dans le parler de Cléden, les vocables blaz et gout ne sont pas parfaitement synonymes. Blaz est ainsi le terme le plus général tandis que gout est restreint au sens de bon goût.
Pour traduire : "la soupe a un goût de patate" on dit : "blaz ar patatez so ga'r zoubenn" et pour "la soupe a bon goût" "gout so ga'r zoubenn". |
|