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Malou
Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 64 Lieu: Olne, province de Liège, Belgique
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écrit le Monday 20 Aug 07, 11:44 |
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mégot (1876), origine incertaine:
viendrait de "mégauder", sucer, en comparant le fumeur qui cherche les dernières bouffées de sa cigarette, au nourrisson qui cherche à téter les dernières gouttes de lait OU:
dérivé de "meg", petit homme en provençal, venant du latin "medius", le mégot étant une demi-cigarette.
Le verbe "mégoter" signifie discuter pour un profit dérisoire, lésiner
(Petit Larousse et Dictionnaire historique de Robert)
Voyez aussi le fil traitant de clope |
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Pierre
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 1188 Lieu: Vosges
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écrit le Thursday 23 Aug 07, 22:31 |
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Le tabac tue mais le mégot a aidé à vivre tout un monde de ... mégot(t)iers
Voici ce que l'on trouve à ce sujet dans le Grand dictionnaire Universel du XIXème siècle de Pierre Larousse.
L'industrie des ramasseurs de mégots est une des plus importantes parmi les mille petits métiers des dessous parisiens. M. G. Macé, ancien chef de la police de sûreté, lui a consacré une page des plus intéressantes dans <<Un joli monde>>, et c'est à lui que nous empruntons la plupart des détails suivants. Les ramasseurs de mégots sont ces individus que l'on voit marcher le long de la terrasse des cafés, l'échine un peu courbée, le regard fixé à terre, quelquefois armés d'un crochet qui rappelle celui des chiffonniers. Ils forment une sorte de corporation assez étendue, ayant ses lieux de rendez-vous, ses <<marchés >>, et se subdivisant en groupes possédant chacun un chef. Les fonctions de ce dernier ne sont pas une sinécure. Ses livres ne consistent qu'en un calepin crasseux ; mais encore faut-il que, se tenant au courant des événements du jour, il y inscrive les dates et les heures des événements qui attireront la foule sur tel ou tel point : mariages riches, enterrements importants, fêtes aux
églises, réunions près des mairies et dans les cimetières, courses de chevaux ou autres, tout cela est soigneusement enregistré. Le prix des mégots, comme la cote des valeurs à la Bourse, a, sans qu'on sache trop pourquoi, ses hausses et ses baisses. Le gain journalier par homme est, en moyenne, de 2 francs; on a, de plus, la facilité de fumer et (tenez-vous bien, estomacs délicats) de chiquer autant de mégots que l'on veut. La récolte générale étalée sur une planche spéciale, on tire d'abord les meilleurs bouts de cigare, cotés 0 fr. 20 à 0 fr. 25 le paquet. Le reste se vend à la poignée, à raison de 0 fr. 10 aux vieillards indigents et aux ouvriers besoigneux qui forment le fond de la clientèle. Mais le commerce des déchets de cigares et de cigarettes ne se fait pas seulement au détail : il y a des richards qui le font en gros ! Ces richards traitent généralement avec les garçons de café qui leur livrent des cigares quelquefois diminués de moitié seulement; ces articles » de luxe », bien coupés et proprement arrangés, se vendent de 2 à 3 francs le paquet dans les ateliers des faubourgs.
Toute une époque... |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6523 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Friday 24 Aug 07, 0:30 |
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Quand j'étais gamin, dans les années 60, les premières cigarettes que nous fumions, les moins chères, étaient les P4 (P pour Parisiennes et 4 car elles se vendaient en paquets de 4 cigarettes).
Les enfants croyaient dur comme fer qu'elles étaitent faites avec des mégots ramassés par terre. |
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Lou caga-blea
Inscrit le: 05 Sep 2006 Messages: 513 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 24 Aug 07, 15:05 |
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Malou a écrit: | Mégot (1876), origine incertaine:
viendrait de "mégauder", sucer, en comparant le fumeur qui cherche les dernières bouffées de sa cigarette, au nourrisson qui cherche à téter les dernières gouttes de lait OU:
dérivé de "meg", petit homme en provençal, venant du latin "medius", le mégot étant une demi-cigarette. |
Ce qui me gêne, c'est que la forme meg citée pour le provençal doit correspondre à qqch comme /meʧ/ (cf. oc. mod. mieg/miech "demi"), du coup je ne vois pas trop comment a été réactivée une occlusive vélaire sonore /g/. D'où tiens-tu cette étymologie ? |
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Malou
Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 64 Lieu: Olne, province de Liège, Belgique
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écrit le Friday 24 Aug 07, 16:30 |
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Voilà, je copie , dans "Dictionnaire historique de la langue française" (Robert):
Origine incertaine. L'hypothèse la plus probable est celle d'une dérivation avec suffixe -ot du type meg, variante de mec, bonhomme: cette hypothèse semble confirmée par l'existence de petit meck, "mégot", relevé en 1862. De même, P.Guiraud propose le provençal meg, "petit homme", du latin medius (d'où mi-), le mégot étant une demi-cigarette.
La seconde hypothèse consiste à voir en mégot un déverbal de mégauder "sucer le lait de sa mère"....(etc, voir mon premier courrier)
Tu cites l'occlusive sonore "g" dans l'occitan moderne, non? |
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Lou caga-blea
Inscrit le: 05 Sep 2006 Messages: 513 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 24 Aug 07, 16:37 |
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Non, c'est juste une graphie "médiévale", où le g final est prononcé "tch" (mieg/miech = "mièch"; au fém. on a bien une sonore "dj", mieja). Merci pour les références. |
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