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amaroli (français) - Le mot du jour - Forum Babel
amaroli (français)

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Jacques



Inscrit le: 25 Oct 2005
Messages: 6525
Lieu: Etats-Unis et France

Messageécrit le Saturday 22 Dec 07, 18:39 Répondre en citant ce message   

L'amaroli ou urinothérapie est la pratique, originaire d'Inde, de boire sa propre urine à des fins thérapeuthiques. On la trouve décrite dans des textes sanskrits de plus de 5000 ans.
Amaroli signifierait "immortel", probablement en sanskrit.

Selon wikipedia, des millions de Néérlandais et d'Allemands pratiquent l'amaroli.(*)


(*)... les Français, quant à eux, pratiquent lamouroli.
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Outis
Animateur


Inscrit le: 07 Feb 2007
Messages: 3510
Lieu: Nissa

Messageécrit le Sunday 23 Dec 07, 9:46 Répondre en citant ce message   

Le nom féminin sanskrit amarolī (avec un ī long : अमरोली) n'est pas simple à analyser ni à comprendre.

La base est clairement l'adjectif amara- « immortel » mais le suffixe -ulī (féminin de -ula) est obscur ; il apparaît dans deux autres mots appartenant au même champ sémantique (pratiques sexuelles tantriques) :
- vajrolī (de vajra- « foudre »)
- sahajolī (de saha-ja- « né ensemble > simultané, inné, naturel »)
Selon une source occidentale consacrée aux médecines naturelles, la vajrolī est la maîtrise de la contraction des muscles de l'urètre (ceux avec lesquels on peut interrompre l'émission d'urine) à partir de laquelle on peut obtenir, soit la sahajolī qui est le blocage de l'éjaculation lors de l'orgasme, soit l'amarolī qui est ici la réabsorption par le pénis du mélange de sperme et de cyprine (sécrétion féminine), mélange qui porte alors le nom d'amṛtam (n.) « liqueur d'immortalité » (gr. ambrosía « ambroisie »).

Cependant, bien que les pratiques qu'ils désignent soient considérées comme anciennes et que ces mot apparaissent dans un traité comme le Hatha Yoga Pradīpika (XVe siècle), ni amarolī, ni sahajolī ne figurent dans le dictionnaire sanskrit de Monnier-Williams et on n'y trouve que vajrolī « position particulière des doigts », donné comme un mot de catalogue.

Rien de tout cela n'éclairerait le suffixe (d'emploi autrement très rare) mais l'existence d'un piṇḍolikā « restes d'un repas » formé sur piṇḍa « boulette » me conduit à lui donner le sens vague d'un « retour » et à le considérer comme une formation au degré zéro sur la racine val- « tourner », ce qui peut convenir pour des pratiques impliquant la rétention ou la réabsorption des fluides vitaux.

Et, surtout, cela justifierait l'usage occidental du mot pour l'absorption buccale de l'urine. En effet, dans les sources indiennes que j'ai trouvées, cette urine bue porte normalement le nom de śivāmbu « eau de Śiva ». Il me semble bien que ceci fasse référence à un épisode du mythe du « Barattage de la Mer de Lait ».
(on en trouvera un bref réumé ici)
En effet, quand la liqueur d'immortalité (amṛtam) fut produite, elle était souillée par le poison du serpent et c'est le dieu Śiva qui la purifia en la buvant. Or la pratique de la purification corporelle (via absorption et miction) d'une substance qui est bénéfique mais mélangée de nocivité est connue et attestée.

Dans le chamanisme asiatique (référence) c'était la technique permettant de bénéficier des effets psychotropes de l'amanite tue-mouches sans en subir les effets secondaires toxiques (un esclave mangeait le champignon et on buvait ensuite son urine). En effet, un grand nombre de molécules psychotropes ne sont pas métabolisées par l'organisme et se retrouvent intactes dans les urines ; la même technique est utilisée d'ailleurs par les consommateurs de LSD un peu fauchés qui obtiennent de cette façon plusieurs trips avec une seule dose.

Je ne crois nullement que la plante soma des Indiens ait été un champignon mais il est de fait que cette « plante divine » devait être purifiée et, si les textes ne décrivent que des opérations (obscures !) de filtrage et d'adjonction de lait, il reste possible qu'un lien ait été fait entre la liqueur divine (immortalisante) et la réabsorption de l'urine, lien qui pourrait subsister aussi bien dans l'urino-thérapie tantrique que dans le mythe de Śiva …
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