Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
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écrit le Tuesday 02 May 17, 19:02 |
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Je n'ai d'abord connu l'expression "le paradis des femmes et l'enfer des chevaux" que comme une expression bretonne, inversée et appliquée au pays de Léon. Jean-Marie Le Scraigne écrit en effet dans son livre Ma buhez e Ker ar Vinaoued :
E-giz-se am-oa bet an digarez da weled an diferañs etre ar mod d'en em zivertisa, koulz ha da labourad, etre Leon ha Kerne (...) Ar merhed, choukennou foenn ganto war o boutou, a laboure er parkou war benn o daoulin pe ah ee da zastum deliou zindan ar hleuziou pe ar brouskoajou evid ober gouzel da lakaad zindan ar loened. E Kerne vije laret : « 'Ba Bro-Leon e oa baradoz ar hezeg hag ifern ar merhed ».
Ainsi, j'ai eu l'occasion de voir la différence entre les façons de se divertir, aussi bien que de travailler, entre Léon et Cornouaille (...) Les femmes, des panoufles de foins dans les sabots, travaillaient à genoux dans les champs ou bien, elles allaient ramasser des feuilles sous les talus ou les halliers pour faire de la litière pour mettre sous les bêtes. En Cornouaille, on disait : « Le Léon est le paradis des chevaux et l'enfer des femmes ».
Je croyais l'expression proprement bretonne jusqu'à ce que je la rencontre dans le roman d'Alphonse Daudet Numa Roumestan (1881), où "le paradis des femmes et l'enfer des chevaux" est donnée comme une expression provençale pour désigner Paris :
Au fond, par jalousie de métier, le vieux n’était pas fâché de l’insuccès de son fils. Comme toutes ces complications, ce grand désarroi de leur vie allait à ses goûts bohêmes de ménétrier, il s’était d’abord réjoui du voyage, de l’idée de voir Paris, « le paradis des femmes et l’enfer des chivaux », ainsi que disent les charretiers de là-bas, avec des imaginations de houris en légers voiles, et de chevaux tordus, cabrés au milieu des flammes.
De façon surprenante, cette expression n'apparaît sur internet que comme un mot du voyageur égyptien du XIXème siècle Rifa'a al-Tahtawi, étonné par les mœurs françaises. Lui doit-on cette expression qui aurait ensuite fait fortune jusqu'en Basse-Bretagne ou est-elle plus anciennement attestée ? |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10946 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 05 May 17, 12:40 |
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Quand j'entends parler de femmes et de chevaux, je pense à cette citation :
- A nos femmes, à nos chevaux, et à ceux qui les montent !
Cette citation a été popularisée par Jacques Chirac. Voici ce que dit lefigaro.fr :
- «Allons boire à nos femmes à nos chevaux et à ceux qui les montent». En déplacement, en mars 1992, pour soutenir la candidature de Jean-Louis Debré aux élections législatives, Jacques Chirac fait sien de ce «toast des cavaliers» (*). Une citation probablement apprise lors de son service militaire de 1956 à 1957, à l'Ecole de cavalerie de Saumur.
Sait-on si l'auteur de cette -savoureuse- citation est identifié ?
(*) Correction : il a fait sien ce toast ... |
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