dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1889 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Friday 21 Sep 18, 11:02 |
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Psychedelik Barakî a écrit: | Pourciatte ? Serait-ce un néologisme ? | Tout simplement une forme très, très locale, un patois.
Citation: | Mais j'entends que la prononciation en [-sia] est avérée. D'où viendrait mon pourcha ... | Jeannotin l'a très bien expliqué le 28 juillet, avec un étymon porcarium. Ex : de même que le lat. catt(um) a donné fr chat, wallon liégeois tchèt ( dans tous ces mots, le [a] a ensuite évolué d'une façon différente, mais ceci est une autre histoire...)
NB: Il est (presque) certain qu'il y a eu une forme intermédiaire *pourtcha (affriquée tch). |
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Eau qui dort
Inscrit le: 21 Apr 2021 Messages: 1 Lieu: Centre, Belgique
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écrit le Wednesday 21 Apr 21, 1:44 |
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dawance a écrit: | Jeannotin l'a très bien expliqué le 28 juillet, avec un étymon porcarium. Ex : de même que le lat. catt(um) a donné fr chat, wallon liégeois tchèt ( dans tous ces mots, le [a] a ensuite évolué d'une façon différente, mais ceci est une autre histoire...) |
Rien à voir avec porcarium qui aurait donné pourtchî (le a en syllable ouverte passe à /ɛ/, qui se diphtongue en /jɛ/ dans un contexte palatal, ce qui évolue en /iː/ long). En Ouest-Wallon, /s/ suivi du suffixe -ea /ja/ donne régulièrement /ʃa/, pourcha est loin d'être une exception: morsellum > morcha (morceau), ossellum > ocha (os), rossellum > roucha (rouquin), *bersel > bercha (berceau). Il y a aussi vascellum > vacha (vaisseau), mais pour ce dernier, j'ai un doute: le /sk/ intervocalique donne régulièrement /ʃ/ même hors de l'influence de /j/.
De la même façon pour z + ea, roseau se dit roja (et oiseau ouja, mais là le liégeois a /h/ donc le /ʒ/ doit avoir précédé le suffixe, comme dans vacha). Et n+ea donne gna: tonneau - togna, fourneau - forgna (mais là, la zone de palatalisation me semble plus réduite dans l'espace). Et le cas de batea -> batcha a déjà été évoqué bien entendu.
Psychedelik Barakî a écrit: | Pourciatte ? Serait-ce un néologisme ?
En général la femelle du pourcia s'appelle li trôye (équivalent wallon du "truie" français). |
On dit troûye pour une truie dans mon coin, mais pourchate pour une femme sale (l'usage est répertorié dans des dictionnaires d'ailleurs: https://dtw.walon.org/index.php?query=pourcea,%20pourceate). J'ai déjà entendu un /t/ féminin analogique similaire pour d'autres adjectifs en -ea, surtout appliqués aux humains: bia - biate, roucha - rouchate, mais c'est beaucoup plus rare qu'avec pourchate.
Psychedelik Barakî a écrit: | Mais soit, j'entends que la prononciation en [-sia] est avérée. D'où viendrait mon pourcha dès lors, sachant que la région d'où je viens est considérée comme wallon central. Une influence du picard ou un chuintement régional dû à un yod ?
Je dois cependant admettre que pour du wallon central, il diffère assez bien du namurois à mes oreilles... |
J'ai toujours trouvé que le wallon de Nivelles était assez proche de ceux du Centre et de Charleroi, alors que celui de Namur l'est beaucoup moins. Gembloux est un peu plus loin, mais ça ne m'étonne pas que certaines affinités soient partagées. |
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