Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 886 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Sunday 21 Mar 21, 13:35 |
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1° Formation :
*t-w-(m) : l’élargissement -t- est associé au suffixe *ew/w au degré réduit (cf. -tum en latin).
Le -w- donne la voyelle réduite ŭ (у краткое) qui évolue vers le ier ъ,
En vieux-slave, le supin a donc la terminaison -тъ.
2° Emploi :
Le supin est fréquent jusqu’au XIème siècle en vieux-slave, mais aussi en vieux-russe.
Il possède une valeur finale, et complète toujours un verbe de mouvement ou un verbe suggérant un mouvement ou un déplacement, tels ити [iti], « aller (à pied) », ѣхати [yékhati], « aller (à cheval) », посълати [posselati], « envoyer », сѣсти (ciesti), «s’asseoir », etc…
Ex : идоу на вы воѥватъ [idoou na vy vo’evat] (Сhronique Laurentienne, dont les plus vieux textes remontent au XIème), « je viens vous combattre ».
Mais dès cette époque, l’infinitif concurrence le supin ; le fait est syntaxique, non phonétique, car la paronymie des désinences aurait très bien pu persister même après le passage de ти à ть dans la désinence de l'infinitif, l'opposition voyelle dure (-т) /voyelle molle (-ть) étant pertinente en russe.
Ex : посъла призвати [possela prizvati] : « elle (m’) a envoyé pour vous inviter (à venir) » (Évangéliaire d’Ostromir, XIème).
Le supin disparaît dès le XIIIème siècle sans avoir laissé de traces dans la langue moderne.
Source : Историческая грамматика русского языка, гос. изд. "Выща Школа". |
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