Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Friday 22 Mar 19, 1:40 |
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Anglais.
climax, n.
1. Point de maximum intensité d’une gradation, d’un récit, d’un suspense. Acmé.
2. Anadiplose, figure rhétorique dans laquelle un mot de la fin d’une proposition est repris au début de la suivante.
3. Orgasme.
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1580,
du grec κλίμαξ « échelle », au propre et au figuré,
de κλίνω « incliner »,
d’une racine PIE *klei- « incliner, appuyer contre ».
Cf. climatérique. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 23 Mar 19, 10:17 |
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Ce thème *kl-ei- « approcher, aller vers, s'appuyer, pencher » est assez bien représenté dans les langues eurindiennes.
• skr. śri- śrayati « se pencher, s'appuyer, soutenir » avec les sens métaphoriques de s'appuyer sur en général, et donc d'approcher, de recourir à, de servir, d'honorer, d'obtenir.
śrayaṇa « approche, asile, protection, abri ».
• gr. outre κλίνω « incliner » et κλίμαξ « échelle » vus ci-dessus, κλισμός « chaise longue », ἀνάκλιθρον « dossier ».
Riche en dérivés est κλίνη « lit, couche » (aussi κλιντήρ), d'où κλινικός « médecin qui visite les malades au lit », ἀνακλίσις « fait de se coucher » et σύγκλινος « compagnon de banquet ».
On notera que, dans tous ces mots, le iota est long ou bref, selon qu'ils reposent sur *kl-ei- avec contraction, ou sur le degré zéro *kl-i-.
• lat clīnō « pencher », peu usité, est surtout la source de nombreux dérivés :
- inclīnō « incliner », qu'il soit matériel ou moral, donne inclinaison comme inclination …
- dēclīnō « se détourner, s'éloigner, s'écarter » a été mis un peu à toutes les sauces, on décline une proposition quand on refuse un avantage offert, on décline rosa en chantant avec Brel et la déclinaison d'un astre est son écart à l'équateur céleste ;
lat. clīuus « pente » a en général plutôt le sens de montée sauf, bien sûr, quand préfixé par dē- il conduit à la déclivité.
Latin et grec se rejoignent quand Lucrèce forge le mot clīnāmen pour traduire le παρέγκλισις d'Épicure. Ce dernier corrige en effet la théorie atomiste de Démocrite où les atomes, tombant parallèlement dans le vide, ne pouvaient se toucher et former des corps. Il suppose donc qu'il doit exister de petits écarts qui les font légèrement dévier. Ce clinamen (en français, on dit aussi déclinaison !!) est, historiquement, la première apparition dans la physique d'une notion de hasard qui trouvera bien plus tard d'autres développements dans la mécanique quantique (une particule n'y a jamais qu'une probabilité de se trouver en un lieu donné). |
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