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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11172 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 29 Mar 19, 6:31 |
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Une petite recherche sur les noms du papillon à travers le monde montre que l'on retrouve assez souvent une syllabe de forme "labiale + voyelle + liquide" dupliquée, avec diverses variantes dans lesquelles cette structure subit au moins une altération. Parfois on a l'ordre inverse "liquide + voyelle + labiale", mais c'est plus rare. Autrement dit, nombre de mots désignant le papillon sont probablement d'origine onomatopéíque, avec évocation du battement rapide de petites ailes. (Voir frivolus).
Quelques exemples : farfara (arabe), falfalla (italien), bolboreta (galicien), borboleta (portugais), balanbaalis (somali), paruparo (tagalog), labalaba (yorouba), ...
Sur ces bases, il est permis de penser que le latin pāpiliō pourrait être issu d'une forme archaïque *palpiliō, avec allongement du a pour compenser la liquide perdue. (Hypothèse personnelle).
Parmi les curiosités :
- L'anglais butterfly ne correspond que très grossièrement à cette description, sauf en ce qui concerne le second composant. Quant à l'élément initial, si j'ai bien lu ce qu'en dit Etymonline, on n'est pas très sûr qu'il ait quelque chose à voir avec le beurre...
- Le castillan mariposa n'y correspond pas du tout. Il serait composé de mari-, abréviation de María, et de -posa du verbe posar "poser" (DRAE). J'avoue ne pas croire beaucoup à cette description qui sent très fort l'étymologie populaire (en Espagne, neuf femmes sur dix s'appellent María) mais je n'ai rien d'autre à proposer.
- Le russe babochka n'a probablement rien à voir avec babushka (grand-mère) mais la paronymie est amusante.
Sur le même sujet, outre frivolus, cité plus haut, voir aussi les MDJ balafenn, parpaillot, parpaléger. |
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Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
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écrit le Friday 29 Mar 19, 19:43 |
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Papou JC a écrit: | Quant à l'élément initial [de l'anglais butterfly], si j'ai bien lu ce qu'en dit Etymonline, on n'est pas très sûr qu'il ait quelque chose à voir avec le beurre... |
Il est tout de même probable que ce mot soit tout simplement composé de butter (beurre) et de fly, qui, avant de désigner spécifiquement la mouche, était appliqué à de nombreux insectes volants.
D’ailleurs, pour désigner le papillon, il existait en néerlandais botervlieg et en allemand Butterfliege, tous deux signifiant littéralement butter-fly. Il existait même en allemand Buttervögel (Vogel : oiseau).
Le mot allemand standard est Schmetterling, de la forme dialectale Schmetten, crème, du tchèque smetana, de même sens.
Il existait aussi en allemand Botterlicker (licker : suceur), ainsi que Molkendieb and Molkenstehler, littéralement voleur de petit-lait, et Milchdieb, voleur de lait.
On ne sait pas à quoi beurre, crème, lait font allusion. On a dit que ces noms du papillon reflétaient les croyances populaires selon lesquelles les papillons (ou des sorcières sous l’apparence de papillons) volaient du beurre et du lait. (Mais il est aussi possible que ce soient les noms qui aient inspiré ces croyances.) Peut-être les éléments butter, smetan, Molken, etc., font tout simplement référence à la couleur crème, jaune pâle, des ailes des espèces de papillons les plus répandues. |
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Pascal Tréguer
Inscrit le: 16 Dec 2012 Messages: 694 Lieu: Lancashire - Angleterre
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écrit le Friday 29 Mar 19, 20:34 |
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Le mot pavillon est un doublet de papillon – du latin papĭlĭo/ōnis, qui avait les deux sens. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11172 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 29 Mar 19, 20:40 |
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Exact. Chusé Antón explique pourquoi dans le fil parpaillot : Parce que quand les légionnaires romains marchaient, quelques-uns portaient sur leurs épaules le paveilun - la tente militaire -, avec les deux bâtons en forme de X et la toile aux côtés. Cela ressemblait à un papillon.
NB : Chusé Antón n'a pas craint de mélanger les époques : la forme paveilun n'est attestée qu'au XIIe siècle, longtemps après la disparition des légionnaires romains.
Ernout et Meillet (DELL) précisent que ce sens ne date que de l'époque impériale et ils donnent une autre explication, apparemment pêchée chez Ovide : À cause de la ressemblance (avec les ailes d'un papillon) des rideaux qui fermaient la tente. |
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