Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 26 Sep 19, 10:32 |
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rejsi a écrit: | … du dictionnaire étymologique de Pfeifer qui propose par ailleurs pour Bahn, une racine indo-européenne : *bhen- (frapper, battre, blesser) :
Für mhd. ban(e) ‘Weg, Bahn’, mnd. bāne, mnl. bane (dän. bane, schwed. bana und ban ‘Bahn’ beruhen auf Entlehnung aus dem Mnd.) darf vermutlich als Grundbedeutung ‘Durchhau durch einen Wald’ oder ‘festgeschlagener Weg’ angesetzt werden
…
Le verbe bahnen, dans : sich einen Weg bahnen = se frayer un chemin...
Wurzel ie. *bhen- ‘schlagen, verwunden | On lit à peu près la même chose chez Pokorny.
Une fois remarquée la proximité phonétique partielle des racines *gʷʰen- et *bʰen- de sémantismes voisins, « frapper », on peut s'intéresser à la femme, la femme grecque bien sûr.
Sur une racine *gʷen-, par ailleurs inconnue mais qui, j'espère, n'a aucun rapport sémantique avec les deux précédentes, on forme, au degré zéro de la racine et avec le suffixe féminisant *-eh₂, un mot *gʷn-eh₂ qui, en grec fournira le nom de la femme selon deux mécanismes qui témoignent de la grande débilité des labiovélaires en grec (Lejeune, Phonétique historique …, pp. 43-53) :
Sur *gʷn-eh₂ « femme » peu prononçable, on a le développement d'une voyelle d'appui *gʷ°n-eh₂
• qui prend le timbre a en béotien (influence de n) : *gʷan-eh₂ > βανά, le b combinant la sonorité de g et la labialité de w ;
• mais qui prend le timbre u en ionien (influence de gʷ) : *gʷun-eh₂ > *gun-eh₂ > γυνή par dissimilation w-u > u.
Mais ça, c'est en grec post-mycénien, rien qu'en grec du premier millénaire ; en latin et en mycénien les labiovélaires sont stables, en sanskrit et germanique elles ont plutôt tendance à perdre leur trait labial.
Ça n'a pas empêché des linguistes, suivis par Watkins, de sauter par dessus les témoignages et de proposer le même mécanisme qu'en grec en germanique et de ranger l'allemand Bahn sous *gʷʰen-, prétextant sans doute que l'aspiration ne change rien au mécanisme.
Mais méfiez-vous, ceux qui croient à cette fable ; si vous pensez que *gʷʰen- et *bʰen- sont la même racine, il vous faudra y ajouter *gʷen- et comprendre le nom grec de la femme comme « celle qui est frappée, battue, tuée ». Faut assumer … |
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