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MichelPrun
Inscrit le: 13 Apr 2007 Messages: 1 Lieu: Carcassonne France
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écrit le Friday 13 Apr 07, 21:09 |
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La forme rix est le nominatif de rig par suffixation de s (rig-s > rix, comme reg-s > rex en latin). Réf. : Xavier Delamarre Dictionnaire de la langue gauloise 2001, p. 220 et Georges Dottin La langue gauloise, Paris, 1918, p. 119. Des informations plus récentes se trouvent certainement dans Pierre-Yves Lambert La langue gauloise, Paris, 1994, mais je n'ai pas cet ouvrage sous la main. |
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nougaramel
Inscrit le: 15 May 2005 Messages: 274 Lieu: Ile de France
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écrit le Monday 30 Apr 07, 13:07 |
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J'ai lu, je ne sais plus chez qui (Georges Roux ou Jean Bottero?), que la plus ancienne trace écrite évoquant la fonction de dirigeant de la cité (roi et/ou prêtre) venait de Mésopotamie, se prononçait ré (ou ra) et signifiait voir. Elle désignait le prêtre ou le roi/prêtre en ceci qu'il avait la capacité de "voir" pour son peuple. La capacité de voir y était présentée comme l'attribut logique du meneur/dirigeant. C'était complété par la réflexion que si les monuments religieux étaient érigés en hauteur, c'était moins pour s'approcher de(s) dieu(x) que pour voir loin.
Raa signifie, en arabe, voir et j'entends minaret comme le lieu d'où l'on peut voir ou d'où l'on regarde "min ayn yara".
Ca m'incite à penser qu'il n'y a pas de lien étymologique entre roi et raïs. Le raïs étant effectivement "l'homme de tête" ou "l'homme à la tête". |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Tuesday 01 May 07, 0:56 |
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@Mansio: en fait la forme "rayyis" est dialectale. En effet nombre de dialectes arabes ont des problêmes avec le "hamza" (hiatus glotal) et le remplace par une voyelle longue du même timbre que celle qui l'accompagne ou qui le précède. Dans ce cas précis, il ne pouvait y avoir deux voyelles longues identiques successives (raîîs) elles se sont donc devenues de semi-consonnes y. Cette difficulté avec le hamza est très ancienne et il avait presque disparu selon Subhî Sâleh (fiqhu-l-lughati-l-3arabiyya) du dialecte mecquois, alors qu'il s'était maintenu dans le dialecte "tamîmî" (Najd).
C'est ce qu'atteste, aussi, la lecture "warsh" du Coran en vigueur au Maghreb et en Afrique occidentale où nombre de "hamza" sont devenus des voyelles longues, alors qu'il a été conservé dans la lecture "hafs" répandue dans le reste du monde musulman. C'est, peut-être pour cette raison que l'arabe "éloquent" l'a perpétué au sein de ses racines, tout en, chose étrange, l'excluant de son alphabet traditionnel.
Quant à faire remonter ce mot "ra'îs" au latin "rex", le géoégotisme (forme intensive de géocentrisme) de certains occidentaux porte parfois à sourire... s'il y relation entre "ra'îs" et "rex", elle est largement antérieure à l'arabe et au latin , voire même aux légendaires sémitique et indo-européen communs, peut-être vient-elle du cro-magnonique tardif ??? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11172 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 21 Nov 10, 8:32 |
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Pour en savoir plus sur ce double mot du jour, voir les grandes familles MÉGALO et ROI. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11172 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 16 Nov 19, 8:48 |
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Je réveille ce roi endormi car je viens de découvrir dans mon Bailly abrégé - tout à la fin de la notice traitant du verbe ἄρχω [árchô] - une hypothèse selon laquelle la racine grecque ἄρχ [árch]- diriger - serait tout simplement une métathèse du latin reg-. Bailly donne comme autre exemple ἁρπάζω [arpázô] et rapio.
Chantraine n'en parle même pas mais n'a rien à proposer. Il ne dit rien non plus de rapio sous ἁρπάζω [arpázô].
À méditer.
Partiellement construits sur le radical ἄρχ [árch]-, voir les mots archétype et architecte. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3862 Lieu: Paris
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écrit le Saturday 16 Nov 19, 11:48 |
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C'est bizarre, cette hypothèse du Bailly abrégé. Elle n'est pas dans le Bailly complet que j'ai, où l'on se contente de parler d'étymologie incertaine.
D'ailleurs, Bailly, dans son Manuel des racines grecques et latines, page 251, rattache le latin rego au grec ὀρέγω, étendre. Ce que confirme Chantraine.
Par contre, page 423, il rapproche bien rapio de ἁρπάζω [arpázô], hypothèse que ne relèvent ni Chantraine ni Ernout & Meillet, surement pour de bonnes raisons. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Saturday 16 Nov 19, 12:12 |
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Je ne sais de quand date ce Bailly abrégé mais, dans les éditions complètes à partir de 1950 c'est Chantraine qui s'est chargé de l'étymologie et, pour ἄρχω , il note : pas d'étym. certaine. Il n'y évoque ni ἁρπάζω, ni rapio, ne gardant ce dernier rapprochement que pour Ἅρπυια « Harpye ». Mais c'est un autre problème, sans rapport avec le nom du roi.
Pour celui-ci, je ne vois pas où serait la métathèse dans la mesure où le ἄρ initial de ἄρχω peut très bien n'être que la vocalisation d'un ṛ vocalique dans un thème *h₃r-gʰ- qui ne serait pas très éloigné du thème *h₃rēg- postulé par Beekes (Comparative …, p. 39) pour le nom du roi.
Pas très éloigné, certes, mais posant trop de petits problèmes pour pouvoir être affirmé en l'absence de plus de matériel … |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11172 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 16 Nov 19, 12:16 |
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Outis a écrit: | Je ne sais de quand date ce Bailly abrégé … |
1901. |
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