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Auteur |
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Helene
Inscrit le: 11 Nov 2004 Messages: 2846 Lieu: Athènes, Grèce
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 10:22 |
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euphémisme :
- du grec ευφημισμός (evphémismos) « emploi d'un mot favorable »
en latin : euphemismos
Il s’agit par définition d’une figure de style qui atténue l'expression d'une idée ou d'un sentiment, souvent pour adoucir le caractère brutal.
Quelques euphémismes :
"disparu"à la place de mort
"demandeur d’emploi" à la place de chômeur
"non voyant" à la place d’aveugle
Il y en a des tas notamment sur la mort :
- s’éteindre, rendre le dernier soupir, nous quitter …
Lire le Fil mourir / être mort du Dictionnaire Babel - [ José ]
On a aussi :
Troisième âge pour vieillesse
Handicapé économique pour pauvre
Frappe chirurgicale pour bombardement
Dernière édition par Helene le Saturday 07 Jan 06, 11:44; édité 1 fois |
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winnoloursin
Inscrit le: 17 Oct 2005 Messages: 710 Lieu: marseille
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 12:20 |
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technicien de surface pour femme (ou homme) de ménage.
Parfois, en plus d'adoucir un terme, il peut, comme c'est le cas au dessus, "relever" le niveau social ou professionnel de certains métiers ingrats ou mal perçus :
assistante pour secrétaire |
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Victor-Emmanuel
Inscrit le: 31 Oct 2005 Messages: 234 Lieu: Saint-Genest de Contest, Midi-Pyrénées
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 14:16 |
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Ah ! le plaisir d'être accueilli par une hôtesse de caisse, plutôt que par une banale caissière. |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 17:33 |
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On peut utiliser un euphémisme pour être ironique.
L'euphémisme fait aussi partie intégrante du politiquement correct. Dans le genre, il y a moins valide pour handicapé. |
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jms06
Inscrit le: 14 Nov 2004 Messages: 356 Lieu: Opio, Alpes Maritimes
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 18:16 |
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Handicapé est déjà un euphémisme pour faire "politiquement correct" : lorsque j'étais gamin, nous disions un "estropié" pour un handicapé physique et cela n'avait rien de péjoratif.
Quand à "moins valide", invalide était également beaucoup plus utilisé qu'aujourd'hui. |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 18:28 |
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L'idée que les mots acquièrent des connotations nouvelles dont certaines sont péjoratives, ce qui oblige à trouver des euphémismes pour les remplacer, est tout simplement passionnante. Elle nous fait sentir que la langue est une entité vivante. Elle remet en cause les dictionnaires, du moins dans leur but premier qui est censé figer l'état de la langue. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 19:29 |
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En France, on a les SDF (dont on ne donne même plus que les initiales: Sans Domicile Fixe).
Écrire clochard, sans-abris, sans-logis serait trop violent et viendrait perturber la narcose ambiante.
On inclut aussi dans la catégorie des SDF les crève-la-faim. C'est dire la perversité du terme. |
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guillaume
Inscrit le: 14 Dec 2005 Messages: 669 Lieu: Istanbul, natif du Québec
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écrit le Saturday 07 Jan 06, 19:39 |
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Au Québec :
- prison est devenu centre de détention
- hôpital est de plus en plus remplacé par centre (de soins) hospitalier(s)
Tout dernièrement la carte d'assurance maladie à été rebaptisée carte-santé (mais tout le monde continue de l'appeler la carte soleil, à cause de la photo de soleil couchant derrière les épinettes en trame de fond sur la carte) ! |
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dubsar
Inscrit le: 07 May 2007 Messages: 448 Lieu: Altkirch (F68)
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écrit le Saturday 28 Mar 09, 12:55 |
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Frappe chirurgicale : ce n'est pas un euphémisme mais un cacophémisme !
Les chirurgiens portent le fer pour guérir, les militaires pour tuer. Parler de frappe chirurgicale pour des bombardements c'est au mieux inconvenant. |
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Athanasius
Inscrit le: 23 Feb 2009 Messages: 242 Lieu: Dinant
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écrit le Sunday 29 Mar 09, 0:36 |
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Si l'euphémisme connaît souvent une application, disons, psychologique et diplomatique, son ancêtre (ευφημισμος) s'utilise tout d'abord, et principalement, dans un contexte religieux. Le dictionnaire Bailly cite d'ailleurs, comme premier exemple, le fait d'appeler les cruelles et implacables Erinyes par le nom d'Euménides, les «Bienveillantes».
Il s'agit là, ni plus ni moins, de ce qu'en latin on appelle benedictio, équivalent du grec ευφημισμος, le fait de bénir, de «bien dire», ou de bien définir.
On trouve la même chose dans la tradition judaïque où Dieu est généralement désigné par le terme ha-Qadoch barouk hou, «le Saint, béni soit-il!», parce qu'il existe un Dieu maudit qui demande à être béni. Le Dieu maudit est un dieu de colère; le béni, de miséricorde.
Expérimentalement, il est assez évident qu'en bénissant des ennemis, on peut s'en faire des amis. Tout l'art serait de benedicere ou ευφημιζειν les furies qui s'acharnent journellement sur nous pauvres mortels! La plupart, semble-t-il, préfèrent cependant les combattre... |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 30 Nov 10, 14:18 |
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Lire ICI le Fil Euphémismes multilingues. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Wednesday 01 Dec 10, 10:01 |
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C'est, je crois, le regretté* Pierre Desproges qui est l'auteur de mon euphémisme préféré :
remplacer con par mal-comprenant
(*) et ce n'est pas un euphémisme … |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 09 May 11, 9:05 |
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euphémisme est un membre de la grande famille FABLE.
Pour le préfixe eu-, voir su- (sanskrit).
Dernière édition par Papou JC le Tuesday 13 Dec 16, 6:19; édité 1 fois |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Tuesday 24 May 11, 15:02 |
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Dans les notices jointes aux médicaments, on trouve une rubrique "Effets indésirables" (ou non désirés), jadis appelés "Effets secondaires". Permettez que je pousse un coup de gueule, car j'ai vécu cette paranoïa d'un être cher provoquée par la cortisone, avec défenestration, ainsi que les délires saccageurs provoqués par le Redomex et le Liorésal, qui ont cessé après le sevrage. Je peux encore en citer d'autres me concernant récemment, pas anodins, mais je les passerai sous silence. A la limite, le patient est considéré comme anormal quand il ne supporte pas les prescriptions médicales. |
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