J’ai été surpris par la dénomination « PANFORTE MORBIDO » d’une délicieuse pâtisserie d’Italie.
Comment à partir de l’étymologie latine morbidu(m) expliquer ces deux significations actuelles si différentes pour un même terme en italo roman ?
Morbide ou délicat, tendre suivant le contexte.
Rien de surprénant:
-morbida c'est la pâte du panforte
-forte c'est le goût (parce qu'il y a des épices).
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
écrit le Monday 02 May 11, 1:26
Morbide n'a pas de rapport avec la mort mais avec la maladie. Je peux imaginer que l'aspect morbide donne l'impression de molesse, de fatigue, de relâchement et que par extension, le sens soit devenu moelleux, tendre, mou.
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
écrit le Saturday 11 Feb 12, 14:15
napoleon : millefeuille (pâtisserie)
Selon Wikipedia, napoleon serait une altération de napolitain.
Wikipedia a écrit:
The variant name of Napoleon appears to come from napolitain, the French adjective for the Italian city of Naples, but altered by association with the name of Emperor Napoleon I of France. The Larousse Gastronomique does not mention the Napoléon, although a gateau napolitain is listed, with a note that while the cake itself is not often seen, small biscuits known as fonds napolitains are still made, decorated with butter cream or conserves.[4] There is no evidence to connect the pastry to the emperor himself. In France, a Napoléon is a mille-feuille filled with almond flavoured paste.
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
écrit le Saturday 11 Feb 12, 15:46
Neapolitaner
C'est fort possible. En allemand, particulièrement en Autriche, Neapolitaner désigne une gaufrette fourrée à la noisette. Si on l'appelle ainsi c'est que les noisettes venaient de la région de Naples. De l'autre côté de l'Atlantique on a peut-être gardé le nom pour l'analogie de forme , de consistance ( plusieurs feuilles superposées), on en aurait oublié les noisettes, leur provenance, pour ne garder que la consonance, jusqu'à penser à Buonaparte ?
Les noisettes venaient de la province d'Avellino, en Campania (region de Naples, mais sur les montagnes, en direction des Pouilles).
La nux avellana était déjà fameuse au temps de l'empire romain.
Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11194 Lieu: Meaux (F)
écrit le Wednesday 29 Feb 12, 8:44
Voir le fil massepain.
Mais qui nous parlera du turrón ?
ramon Animateur
Inscrit le: 13 Jan 2005 Messages: 1395 Lieu: Barcelone, Espagne
écrit le Wednesday 29 Feb 12, 20:16
Pour commencer, l’étymologie de turrón est incertaine si l’on croit au DRAE, lequel disait dans des éditions antérieures, que le mot venait du catalan « torró », et ceci de « torrar » du latin tŏrrēre, griller, rôtir. Mais pour l’italien « torrone », etimo.it propose le lat. tūrunda, sorte de gâteau, tandis que Wikipedia (italien) revient à tŏrrēre et ajoute la possibilité d’un arabe turun, à son tour le seul choix de Wikipedia en espagnol. Incertaine, vraiment… Tant pis !
Le turrón est l’une des pâtisseries typiques du Noël espagnol (pas la seule, il faut le dire). Le turrón authentique, à base d’amandes et miel, vient de Jijona et Alicante. La variété de Jijona est aussi appelé « "blando" » (mou) et celle d’Alicante, « duro » (dur). Les ingrédients étant les mêmes, la différence repose sur la masse, moulue ou pas. Les deux variétés sont protégées sous les dénominations d’origine « Turrón de Jijona » et « Turrón de Alicante ».
Mais l’imagination gourmande des espagnols, notamment les méditerranéens, ne se contente pas de ces deux variétés et en a créé une infinité d’autres : guirlache (<fr. grillage) aux amandes et caramel, yema quemada (jaune d’œuf et poudre d’amande, brûlé au caramel et parfumé à la cannelle), mazapán con fruta confitada (massepain aux fruits confits).
Noix de coco, chocolat au lait ou fondant fourré aux fruits secs de toute sorte, aux liqueurs de tous les parfums, au riz gonflé, au café, à l’orange, au citron, aux cerises, à l’ananas, … dois-je continuer ?
La généralisation de la consommation a favorisé la fabrication industrielle de turrón. Les entreprises du secteur réservent une bonne partie de leur devis à la publicité, souvent au détriment de la qualité, et qui commence à nous bombarder cinq semaines avant Noël. Les meilleurs turrones se trouvent, croyez moi, dans les pâtisseries-confiseries et aussi dans certains établissements spécialisés qui, malgré le caractère saisonnier du turrón, en offrent toute l’année.
Une autre sorte de turrón, typiquement catalan, est le Torró d’Agramunt, petites pièces rondes, dures, dont la masse rappelle celle du turrón de Alicante, aux amandes ou aux noisettes, couverte de deux fines oublies de pain azyme.
flo
Inscrit le: 03 Oct 2010 Messages: 302 Lieu: La Rochelle
écrit le Friday 18 May 12, 11:13
Une spécialité pâtissière régionale à la recette secrète détenue par les moines de Ligugé et carmélites de Niort porte un nom composé par un acronyme.
Il s'agit de la scofa (Sucre, Crème, Oeuf, Farine et Amandes)
rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
écrit le Friday 15 Mar 13, 13:40
die Kardinalschnitte ( le cardinal) est une spécialité pâtissière viennoise; c'est un gâteau moelleux et crémeux à souhait.
Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6531 Lieu: Etats-Unis et France
écrit le Thursday 21 Mar 13, 13:50
angl. cross buns, hot cross buns : petits pains sucrés, décorés d'une croix et servis généralement chauds le Vendredi Saint, donc pendant le carême.
J'ai l'impression que la décoration procurait une excuse à la consommation de pâtisseries pendant le carême.
Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6531 Lieu: Etats-Unis et France
écrit le Thursday 21 Mar 13, 20:04
hot cross buns est aussi une comptine (1798)
Citation:
Hot cross buns! Hot cross buns! One a penny two a penny (1 pour 1penny, 2 pour 1 penny)- Hot cross buns If you have no daughters, give them to your sons(si vous n'avez pas de filles donnez-en à vos fils) One a penny two a penny(1pour 1 penny, 2 pour 1 penny)- Hot cross buns
bathroomsinger
Inscrit le: 11 Mar 2014 Messages: 2 Lieu: Aquitaine
écrit le Tuesday 11 Mar 14, 14:13
Quand j'étais enfant nous habitions sur le bassin d'Arcachon et ma mère originaire des Landes nous préparait le dimanche matin une délicieuse pâtisserie à base de pâte levée aromatisée au pastis et non à la fleur d'oranger, frite dans l'huile que nous appelions non pas merveille mais "ripopelle" ( je ne suis pas certain de l'orthographe). Je me souviens que ma mère , alors que nous étions encore couchés, déposait la pâte bien au chaud dans notre lit afin qu'elle lève. J'ai encore en mémoire le parfum gourmand de ces pâtisseries qui gonflaient magnifiquement dans l'huile, de leur forme ronde ( faite par un emporte pièce qui était simplement un verre) . Nous adorions dévorer encore tièdes nos "ripopelles" recouvertes généreusement de sucre. Je n'ai jamais retrouvé le goût et l'aspect de cette pâtisserie, pas plus que la recette exacte. Je ne trouve nulle part la référence de ce nom un peu curieux de " ripopelle". Quelqu'un en a-t-il déjà entendu parler?
Philippe
Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6531 Lieu: Etats-Unis et France
écrit le Tuesday 11 Mar 14, 14:31
Merci pour ce témoignage croustillant. J'espère qu'on va en trouver la recette.
Tu devrais essayer d'en recréer la recette puisque tu sembles te souvenir parfaitement de l'aspect de l'arôme et du goût des ripopelles. L'anecdote du lit est pittoresque; tu devrais la mettre commme élément essentiel de la recette.
PS : Jusqu'ici, je ne trouve que le riopelle [de l'Isle-aux Grues], un fromage canadien qui a pris le nom d'un peintre et sculpteur de Québec.
http://en.wikipedia.org/wiki/Le_Riopelle_de_l'Isle (en anglais).