Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant |
Auteur |
Message |
José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
|
écrit le Wednesday 15 Jan 14, 16:01 |
|
|
Merci pour les liens, Andras ! |
|
|
|
|
Andre_B
Inscrit le: 15 Dec 2014 Messages: 1 Lieu: Belge, vivant dans le Gard
|
écrit le Tuesday 16 Dec 14, 10:58 |
|
|
Je me demande si cette non-différentiation entre "brun" et "brin" n'est pas simplement une légende urbaine.
Dans un français soutenu, et non avec l'accent de Popeck, je n'ai jamais entendu de confusion. Que je sois en Belgique (d'où je viens), dans le Sud de la France (où j'habite actuellement) ou à la télévision française.
J'ai l'impression, après lecture d'une grande partie de ce fil de discussion, que la différence est bien marquée par les locuteurs, mais qu'une partie d'entre eux n'entend simplement pas la différence. Ce n'est pas l'acoustique, c'est le cerveau, (peut-être conditionné par la manie d'appeler les départements par leur numéro, et confondant donc "un" et "Ain" ).
De la même façon que certains musiciens entendent une différence d'un comma entre deux sons, et d'autres vont la confondre.
De la même façon qu'on nous a appris que "an" et "en" se prononcent de la même façon, mais notre apprentissage oral et auditif de la langue font que nous distinguerions un éventuel "anfent" du plus habituel "enfant".
(Vous ne me croyez pas? placez un doigt près du larynx...) |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Tuesday 16 Dec 14, 11:15 |
|
|
Ce n'est pas une légende urbaine. La différence de son est facile à entendre et à reproduire pour peu qu'on s'exerce, et je suppose qu'elle est même facile à caractériser par une machine absolument neutre. Cela dit, cette différenciation n'est pas du tout pertinente pour comprendre notre langue : il n'y a, en situation normale de discours, pratiquement aucune chance de confusion entre des mots prononcés avec l'une ou l'autre des réalisations du in/un, comme d'ailleurs du é/è, du a/â, du o/ô, ou du r (roulé, grasseyé, ou autre). Quelle que soit la réalisation, on se comprend généralement parfaitement, du moins en contexte.
Dernière édition par embatérienne le Tuesday 16 Dec 14, 11:28; édité 1 fois |
|
|
|
|
José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
|
écrit le Tuesday 16 Dec 14, 11:21 |
|
|
Andre B a écrit: | J'ai l'impression, après lecture d'une grande partie de ce fil de discussion, que la différence est bien marquée par les locuteurs, mais qu'une partie d'entre eux n'entend simplement pas la différence. |
L'hypothèse est intéressante mais je ne partage pas du tout ce point de vue.
Je n'ai pas une bonne oreille (c'est embêtant quand on est amateur de langues) mais j'entends très bien la différence entre brin et brun et je remarque qui intègre cette différence dans sa prononciation et qui ne le fait pas. Je pense que seule une minorité de Français la marque.
Je dois dire cependant que c'est en lisant ce Fil sur Babel que j'ai réalisé que brin et brun se prononçaient différemment. |
|
|
|
|
Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
|
écrit le Tuesday 16 Dec 14, 18:11 |
|
|
Dans l'Atlas Linguistique de France, les régions où brun se dit [brɛ̃] sont le Poitou (Vendée incluse), une partie de la Saintonge, la Beauce, la Sologne, le sud de la Picardie et la localité de Hanzinne en Belgique. Cette carte est une photographie de ce qui se disait dans les patois à l'aube du XXème siècle, elle ne dit rien de la répartition de cette prononciation en français contemporain.
On remarquera que le parler populaire parisien conservait alors l'opposition entre [œ̃] et [ɛ̃]. C'est un des nombreux exemples qui montrent que le "patois de Paris" n'est pas à l'origine du français normé : semblablement, on ne dit pas (en français normé) [a] pour elle ni [djab] pour diable ou [kat] pour quatre. |
|
|
|
|
embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
|
écrit le Tuesday 16 Dec 14, 18:35 |
|
|
Jeannotin a écrit: | On remarquera que le parler populaire parisien conservait alors l'opposition entre [œ̃] et [ɛ̃]. |
Je crois qu'elle était déjà sérieusement en voie de disparition dans les classes populaires. Martinon note dans Comment on prononce le français, 1929 :
|
|
|
|
|
Jeannotin Animateur
Inscrit le: 09 Mar 2014 Messages: 879 Lieu: Cléden-Poher
|
écrit le Tuesday 16 Dec 14, 18:50 |
|
|
Edmond Edmont, l'enquêteur de l'ALF, était de passage au Plessis-Piquet (Hauts-de-Seine) en 1899. Ses informateurs avaient normalement autour d'une trentaine d'année, ils se faisaient donc déjà vieux en 1929. Malheureusement, je ne sais où trouver le descriptif de tous les informateurs de l'ALF (ce dont je dispose pour l'Atlas Linguistique de Basse-Bretagne). Nous aurions pu savoir s'il y avait un biais quelconque (âge, niveau d'éducation, origine des parents...) concernant le témoin interrogé dans cette localité. |
|
|
|
|
mbonifaci
Inscrit le: 27 Oct 2018 Messages: 2 Lieu: Lescure
|
écrit le Saturday 27 Oct 18, 20:47 |
|
|
Marden a écrit: | Madame H.W. résume les 4 cas de bases (la norme ?) par la formule "Un grand pain rond".
La voyelle "un", assez rare, a tendance à disparaître au profit du "in". On peut dire qu'il a disparu dans les régions à 3 voyelles nasales, ce qui pose un problème de compréhension que le contexte ne permet pas toujours de résoudre : brin / brun, Alain / alun, empreint / emprunt, intolérant / un tolérant. |
Je connaissais la formule "un bon vin blanc" pour distinguer les 4 nasales.
Ce qui m'inspire ceci pour entraîner l'oreille et la voix :
"Un grand pain rond, un bon vin blanc
Font blonds et bruns bien contents." |
|
|
|
|
|