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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 13 Oct 19, 22:51 |
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Justement, toute la question est là : que signifie amor dans cette expression ? A-t-il existé en latin une expression similaire ?
Le DRAE glose l'expression ainsi :
al amor de la lumbre, o del fuego : locs. advs. Cerca de ella, o de él, de modo que calienten y no quemen (= assez près d'un feu pour se chauffer sans se brûler)
Bref, dans cette expression, amor signifie tout simplement "chaleur".
Si on me prouve qu'il a existé en latin une expression similaire, je remballe mon hypothèse arabe. |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 898 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Monday 14 Oct 19, 13:42 |
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Je ne crois pas qu'il faille raisonner en ces termes. L'absence de preuves n'autorise pas à se précipiter dans des spéculations, aussi tentant que cela soit.
Et ce n'est pas nécessairement le latin qu'il faut interroger. L'expression por l'amor de possède en AF, outre le sens moderne, une valeur causale ("grâce à") qui n'existe pas en latin. Pourquoi n'aurait-il pas pris en terre hispanique le sens de "lieu aimé", de "lieu de prédilection", de "refuge", de "nid", etc... ?
Mais pour avancer, il faut être au moins hispanisant, ne croyez-vous pas ? |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 14 Oct 19, 14:04 |
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- Votre supposition en entraîne automatiquement une autre : pourquoi amor aurait-il pris le sens que vous lui imaginez uniquement dans cette expression ?
J'ai soumis mon hypothèse à Federico Corriente, espagnol, arabisant et académicien. Attendons sa réponse.
- Godefroy traduit pour amour que par "parce que". |
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ramon Animateur
Inscrit le: 13 Jan 2005 Messages: 1395 Lieu: Barcelone, Espagne
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écrit le Monday 14 Oct 19, 15:18 |
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En attendant la réponse Corriente…
Je ne connais aucune autre expression pareille à celle-ci avec le mot amor.
Ici, amor veut dire confort, mieux que chaleur, à mon avis.
C’est le feu qui nous fait du bien quand on est à la maison, à l’abri du froid de l’extérieur.
C’est le feu qui nous aime…
Quand la télé n’existait pas, on racontait des histoires « al amor de la lumbre » (parfois aussi « a la mor », en aphérèse, conséquence de la déglutination de l’article). |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 14 Oct 19, 18:47 |
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L'aphérèse contredit ton interprétation... Si amor disparaît au profit de mor, le feu ne nous aime plus ... |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 25 Oct 19, 6:44 |
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Réponse de Corriente ce matin :
Votre suggestion est viable, mais il faut aussi considérer que "amor" est un mot très susceptible d'interprétations métonymiques, parmi lesquelles la sensation très plaisante de la chaleur du feu en hiver.
Je n'insiste pas. Corriente sort de trois mois d'hôpital, ce n'est pas le moment de discuter plus longuement de cette affaire avec lui. Quand on disposera d'un petit corpus des plus anciennes attestations, on en saura plus. Google Livres ne m'a pas donné d'attestations antérieures à 1692. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 30 Oct 19, 13:45 |
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Pour acémila voir smala. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 29 Jan 20, 7:39 |
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atalaya : "tour de guet, hauteur". De l'arabe hispanique aṭṭaláya‘, de l'arabe classique طلايع ṭalā'i‘, pluriel de طليعة ṭalīʿa "l'homme qui fait le guet" (Dozy). |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 30 Jan 20, 16:34 |
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alarde : "étalage, vantardise, affichage", notamment dans hacer alarde de algo "faire étalage de qqch".
De l'arabe d'Espagne al‘árḍ, et ce dernier de l'arabe classique عرض ‘arḍ "action d'exposer". |
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Moutik Animateur
Inscrit le: 06 Apr 2008 Messages: 1236
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écrit le Saturday 01 Feb 20, 8:29 |
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taba, n. f. « astragale »
Désigne l’astragale du pied humain, mais aussi, autant que je comprenne, les os du pied des animaux, en particulier du porc.
Voir El cocido de taba.
Del ár. hisp. ká‘ba, y este del ár. clás. ka‘bah.
De l’arabe hispanique ká‘ba, celui-ci de l’arabe classique ka‘bah.
(DRAE)
@Papou JC :
Serait-il légitime d’y voir un rapport à la Kaaba de La Mecque ?
(par la notion de « pierre, caillou »)
Mais je crois que Kaaba veut dire « cube ». |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 01 Feb 20, 8:52 |
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Oui, bien sûr, complètement légitime, c'est le même mot, كعبة ka'ba, le nom arabe du cube, qu'il soit dé à jouer ou gros édifice, ou en forme de cube comme l'astragale, os court, de forme cuboïde (TLF).
Le passage phonétique du k arabe au t espagnol est assez surprenant. J'aimerais bien en voir d'autres exemples.
(La proximité phono-sémantique entre l'arabe كعب ka'b et le grec kubos (d'origine inconnue) ne saurait être fortuite. Michel Masson y consacre huit pages argumentées de son Du sémitique en grec.) |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Saturday 01 Feb 20, 13:08 |
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Moutik a écrit: | De l’arabe hispanique ká‘ba, celui-ci de l’arabe classique ka‘bah.
(DRAE). |
Mon édition papier fait précéder le tout de "quizá" (peut-être). Je crois que c'est en effet plus sage. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 03 Jun 20, 6:23 |
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mamarracho
Ce mot signifie « bouffon ». Il n’est pas plus flatteur que son équivalent français. Je l’ai souvent entendu être utilisé pour désigner Trump, entre autres...
On est d’abord un peu surpris de lire dans le DRAE qu’il est issu de l’arabe classique مهرّج muharriǧ « badin, bouffon, facétieux, farceur, plaisant, scaramouche, arlequin », heureusement ajouté par Dozy dans son Supplément, car il ne figure pas dans le dictionnaire de Kazimirski. Il est toujours usuel, comme le prouve sa présence dans les dictionnaires d’arabe moderne (Wehr, Reig). C'est le participe actif de la forme II de la racine هرج hrǧ .
On est moins surpris quand on finit par découvrir que mamarracho est une variante de moharracho ou moharrache, plus fidèles à l’étymon. Le DRAE ne le dit pas textuellement mais il donne aux deux mots le même sens et la même étymologie. J’avoue n’avoir jamais lu ni entendu l’une ou l’autre de ces deux variantes.
En revanche le DRAE donne homarrache – jamais entendu non plus – comme variante de moharracho. Je verrais cette variante plutôt issue de همرج hamraǧa "faire du bavardage, dire beaucoup de paroles sans suite, sans ordre et vides de sens", qui n'est d'ailleurs qu'une extension de la racine هرج hrǧ par incrémentation du m.
On voit que le mot a subi des fortunes et altérations diverses. Dans la province de Castilla y León, on entendra jorramache, harramasco, jorramacho, jorramachi, et en Extremadure jurramacho, avec une évidente influence de macho.
Tous ces mots désignent le bouffon, ce personnage de carnaval déguisé, habillé n’importe comment avec l’intention de faire rire mais qui se fait surtout moquer de lui. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11202 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Wednesday 03 Jun 20, 10:20 |
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Le mot est sonore et insultant. C'est une très bonne traduction. Si Trump avait vécu au XVIIe siècle...
Il est brutal, stupide comme un cheval de carrosse, c'est un vrai cheval de carrosse, se dit d'un homme brutal et stupide. (Littré) |
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