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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Tuesday 14 Feb 06, 11:19 |
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Quand tu écris espagnol: Te réfères-tu au castillan d'Espagne continentale ? |
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Inscrit le: 14 Dec 2004 Messages: 961 Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...
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écrit le Tuesday 14 Feb 06, 11:59 |
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A quel autre espagnol on pourrait faire reference ? |
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sab
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 466 Lieu: Polynésie / France
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écrit le Wednesday 15 Feb 06, 9:56 |
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Il s'agit bien évidemment du Castillan "officiel" parlé en Espagne. Je n'ai pas tenu compte des phénomènes de seseo qu'on trouve dans l'espagnol parlé en Amérique du Sud (et en Andalousie aussi). |
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sab
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 466 Lieu: Polynésie / France
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écrit le Wednesday 15 Feb 06, 10:01 |
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Pour poursuivre dans les comparaisons voici une analyse pour le russe
A partir d’un morceau de la traduction d’Anna Karénine, sur un texte de 15.453 caractères (ponctuation comprise), j’arrive aux analyses statistiques suivantes :
15.453 car. = 2.945 mots --> 5,28 car./mot en moyenne
14.922 phonèmes identifiés --> 5,07 phonèmes/mot en moyenne)
Voyelles : (total : 6.164 = 41,31 %)
O [o] : 1573 = 10,54 %
A [a] : 1281 = 8,58 %
E [ié] : 1201 = 8,05 %
И [i ] : 973 = 6,52 % (dont 13 ИЙ comptés pour un seul phonème)
У [ou] : 435 = 2,91 %
Я [ya] : 282 = 1,89 %
Ы [i dur] : 260 = 1,75 %
Ю [you] : 109 = 0,73 %
Э [è] : 50 = 0,33 %
Ё [yo] : 0
Remarques :
A + Я : 1563 (soit 10,47 %)
У + Ю : 544 (soit 3,64 %)
Semi-voyelles : (total : 540 = 3,62 %)
Я, Ю [partie mouillure] : 391 = 2,62 %
Й [mouillure voyelle] : 149 = 1,00 % (sauf ИЙ comptés avec И simples)
Consonnes : (total : 8 .218 = 55,07 %)
Н [n] : 936 = 6,27 %
T [t] : 880 = 5,90 %
С [s] : 783 = 5,25 %
Л [l] : 743 = 4,98 %
В [v] : 741 = 4,97 % (dont OГO + EГO : 81)
Р [r] : 601 = 4,03 %
К [k] : 496 = 3,32 %
Д [d] : 465 = 3,12 %
M [m] : 429 = 2,87 %
П [p] : 392 = 2,63 %
Ь [mouillure consonne] : 341 = 2,28 %
Ч [tch] : 275 = 1,84 %
Б [b] : 268 = 1,80 %
З [z] : 194 = 1,30 %
Ж [j] : 178 = 1,19 %
Г [g dur] : 174 = 1,17 % (sauf OГO + EГO)
Ш [ch] : 131 = 0,88 %
X [kh] : 96 = 0,64 %
Ц [ts] : 42 = 0,28 %
Ф [f] : 26 = 1,17 %
Щ [chtch] : 25 = 0,17 %
Ъ [signe dur] : 2 = 0,01 %
Remarques globales :
- Je n’ai pas fait la distinction entre voyelles accentuées et non-accentuées. Ce qui veut dire que le A réel doit normalement croître d’une proportion non négligeagle de O non-accentués (au pif un bon tiers). De même, le E réel doit diminuer au profit du И [i] réel lorsque la voyelle n’est pas accentuée.
- Je considère le E comme une voyelle simple [é], bien qu’en réalité elle comporte une légère attaque mouillée [ié]
- Je ne tiens pas compte des phénomènes d’assourdissement des consonnes en position finale (В --> Ф, П --> Б, Г --> К, etc.)
- Je compte comme un seul phonème l’association ИЙ
- Le russe compte 3 lettres (Я, Ю, Ё) qui sont en réalités des voyelles mouillées [ya, you, yo]. Je les ai distinguées et comptées 2 fois (une fois en tant que voyelle, une fois en tant que mouillure voyelle)
- Ь constitue la mouillure consonne, qui ne s’applique qu’avec une consonne et lui donne une variation différente. Est-on alors en présence d’un seul phonème ou de deux ? J’ai compté en tant que 2.
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En tous les cas le russe m’apparaît assez fortement consonnantique, avec notamment une forte fréquence dans les sifflantes et chuintantes (Ж, З, С, Ц, Ч, Ш, Щ).
Je voudrais absolument une bonne âme pour faire ce type d’analyse sur un texte littéraire en allemand.
Sab |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Wednesday 15 Feb 06, 11:38 |
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Est-il légitime de compter les consonnes et voyelles dans les langues slaves, si on prononce des vocales non-écrites dans les groupes de consonnes ? |
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sab
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 466 Lieu: Polynésie / France
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écrit le Friday 17 Feb 06, 10:09 |
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Jean-Charles je ne saisis pas bien. En Russe tout au moins, il n'y a pas de lettre consonne comportant une voyelle incorporée !
Quant à la mouillure "Ь" spécifique, elle suit une consonne pour lui donner une valeur assez particulière, qui a mon avis constitue un phonème différent (le cas du -ть de l'infinitif es significatif à cet égard).
La difficulté est plutôt du côté des voyelles :
E [yé]
Я [ya]
Ю [you]
Ё [yo]
qui comportent une attaque yodée de la voyelle. Sans parler des E et O non accentués dont le phonème change alors (E -->И, О -->А).
Sinon, je vois avec regret qu'il n'y a pas beaucoup de bonnes âmes pour compléter mes (ineptes ?) analyses ... |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Friday 17 Feb 06, 10:18 |
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Ce n'est pas parce que les gens ne postent pas qu'ils ne s'intéressent pas Je cherche pour le wallon depuis que tu as lancé le sujet, mais sans succès. |
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Inscrit le: 14 Dec 2004 Messages: 961 Lieu: Au pays des grenouilles, avec vue sur la mare...
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écrit le Friday 17 Feb 06, 10:32 |
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Puis sab, tu nous fais plein d'analyses, mais tu ne nous donnes meme pas le texte que tu utilises. Ca pourrait etre un bon debut |
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sab
Inscrit le: 07 Oct 2005 Messages: 466 Lieu: Polynésie / France
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écrit le Friday 17 Feb 06, 10:51 |
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A la limite, peu importe le texte sur lequel on se base. Pour ma part, je me suis basée au départ sur Anna Karénine de Tolstoï, les 3 premiers chapitres, dont il existe des traductions dans pas mal de langues et qu'on trouve sans trop de difficultés sur internet.
Mais il n'y a pas d'obligation particulière. Simplement, pour que les termes de comparaison soient valides, il faut plutôt considérer un texte "littéraire", de plusieurs milliers de mots (j'en ai fait 3 avec 15.000 mots).
Sinon, au delà des comparaisons en tant que telles, j'ai l'impression que ce sont des analyses qu'on ne rencontre quasiment jamais. N'auraient-elles, au sens linguistique ou philologique, aucun sens ? Serait-ce peut être parce que les linguistes ne s'intéressent pas assez aux notions de rythmique et de phrasé ? Cela me surprend un peu.
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Pablo Saratxaga
Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 222 Lieu: A Rtene, etur Lidje et Vervî
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écrit le Friday 17 Feb 06, 15:39 |
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sab a écrit: | Ci-dessous, une analyse pour l’Espagnol
Semi-voyelles : (total : 150 = 0,92 %)
Y [mouillure] : 85 = 0,52 %
LL [mouillure] : 64 = 0,39 %
W : 1 = 0,01 %
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En espagnol les semi-voyelles s'écrivent avec des diphtongues:
hua/hue/hui/huo = wa/we/wi/wo (huevo = [webo])
ua/ue/ui/uo = wa/we/wi/wo (cuarto = [kwarto], cuervo = [kwerbo])
üe/üi = we/wi (paragüero = [paragwero])
ia/ie/iu/io = ya/ye/yu/yo (viernes = [vjernes], viuda = [vjuda])
au,eu,iu,ou = aw/ew/iw/ow
ai,ei,oi,ui = ay/ey/oy/uy (euro = [ewro], seis = [sejs])
attention cependant qu'une suite de ces voyelles peut ne pas être un diphtongue, ainsi "triunfo" c'est 3 sillabes: "tri-un-fo" et non "triu-nfo"
(la structure sillabique est [C][R]V[C] (avec R=liquide ou laterale (r, l) ou semiconsonne), donc "nfo", CCV, est impossible).
aussi, une diphtongue peut être cassée en deux par un accent: "venia" (ve-nia; le salut militaire) mais "venía" (ve-ni-a, (il) venait).
Citation: |
L’Espagnol est presque aussi vocalique que l’Italien. Ici : 47,44 % de voyelles, avec une plus grande importance pour le E. Par contre, assez peu de diphtongues. |
Il est possible donc que le vrai pourcentage soit inferieur, et que notamment des "ue" et des "ia" soient incorrectemment comptés comme "u+e" (2 voyelles) et "i+a" (2 voy.) au lieu de "w+e" (semi-voy. + voy.) et "y+a" (semi-voy. + voy.)
Finalement, en espagnol oral, en flux normal, certaines lettre ne sont pas prononcées; (eg: finale -ado/-ido -> -ao/-io; perte de consonnes finales (eg: pare' (pared) lu' (luz)), l'espagnol parlé réellement est donc plus vocalique que l'espagnol écrit :-) |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Friday 17 Feb 06, 19:21 |
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J'ouvre l'ouvrage de E Génouvrier et J. Peytard, Linguistique et enseignement du français, paru en 1970 chez Larousse.
Je lis page 42 :
Citation: | Tous les phonèmes n'ont pas dans la langue la même fréquence d'emploi. [...] On peut donc, comme le fait P.-R. Léon dans sa Prononciation du français standard (Didier) signaler avec chaque phonème sa fréquence d'emploi. [...]. En nous fondant sur les fréquences qu'il indique, nous obtenons un classement hiérarchisé. |
Suit un tableau, où l'on voit qu'en français c'est le a postérieur qui est premier, avec une fréquence de 8, 1 %, suivi du r, 6, 9 %. Le e de cheval vient plus loin, 4, 9... Ferment la marche le a antérieur (0, 2) et le gn de borgne (0, 1).
Donc, les travaux existent, et les résultats sont connus. |
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Psychedelik Barakî
Inscrit le: 06 Dec 2005 Messages: 458 Lieu: Djiblou, Wallifornie
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écrit le Sunday 19 Feb 06, 23:34 |
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Pablo Saratxaga a écrit: | üe/üi = we/wi (paragüero = [paragwero]) |
Heu.. Personnellement, quand je vois üe c'est que je prononce justement u-e et pas we.
Je dis cigu-eña et pas cigweña.
Ah mais apres vérification mon dico me dit "cigweña"
Je ne m'y retrouve plus... Peut-être que ma prononciation est régionale... |
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Chusé Antón
Inscrit le: 25 Feb 2005 Messages: 740
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écrit le Sunday 19 Feb 06, 23:59 |
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Pablo, triunfo a seulment deux syllabes: triun-fo. En espagnol (ou en castillan si l´on veut) on a diphtongue si nous trouvons deux voyelles, une ouverte (a,e,o) et une fermée (i,u) ou bien les deux fermées, que c´est le cas de triun-fo. Si l´accent, la force de la voix, tombe sur une voyelle fermée, alors nous aurons un hiatus, et le diphtongue disparaît:
pa-ís, Sa-úl, re-ír... |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Monday 20 Feb 06, 2:23 |
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En castillan, j'ai parfois noté que gu ou gü sert parfois à marquer le son u ou w (wallon).
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La fréquence des phonèmes écrits varie selon les scripteurs. Il y a une certaine variation. C'est la raison pour laquelle il est important de spécifier le texte qui a servi de base à l'analyse.
En français, ce sont souvent les textes de Victor Hugo qui sont pris pour base d'analyse, parce que ce n'est pas un trop ancien écrivain, que son vocabulaire est varié et que ses textes sont longs.
Toute analyse apporte sa contribution. Celle ci est intéressante, car elle prend le même texte dans plusieurs langues, ce qui rend possible quelques comparaisons.
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Concernant les vocales non-écrites dans les (certaines ?) langues slaves:
Ma question découle d'une réponse, ici sur le Forum Babel, dans laquelle il était dit que les longues (4, 5 ou 6) suites de consonnes (je crois en polonais) sont prononçables parce qu'on y introduit des vocales qui ne sont pas écrites.
Ou alors, c'est que j'ai mal compris. |
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Pablo Saratxaga
Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 222 Lieu: A Rtene, etur Lidje et Vervî
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écrit le Monday 20 Feb 06, 3:57 |
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Psychedelik Barakî a écrit: | Pablo Saratxaga a écrit: | üe/üi = we/wi (paragüero = [paragwero]) |
Heu.. Personnellement, quand je vois üe c'est que je prononce justement u-e et pas we.
Je dis cigu-eña et pas cigweña.
Ah mais apres vérification mon dico me dit "cigweña"
Je ne m'y retrouve plus... Peut-être que ma prononciation est régionale... |
comme je le dis plus haut, en espagnol "ue" c'est [we] (sauf si la structure vocalique oblige a couper; si après ce "ue" il y a deux consonnes alors ces [ue] effectivememnt; ce n'est pas le cas avec "cigüeña"), le tréma n'est là que parcequ'autrement "gue" c'est [ge]: *cigueña serait [sigeña], mais comme le mot cigogne se dit [sigweña], on l'écrit cigüeña, avec un tréma.
Une prononciation [ue] dans ce cas là (ou pour le mot "fuerte", plus simple car sans complication orthographique) reste bien entendu comprehensible mais un peu bizarre, ampoulée, du moins je la ressentirais ainsi :-)
Par contre, si [ue] est prononcé rapidement, sur le même temps pris par une seule voyelle, je pense qu'une oreille hispanophone ne fera pas la difference (on ignore toujours les sons inconnus de sa langue et on les assimile, inconsciamment, aux sons les plus proches)
Jean-Charles a écrit: | En castillan, j'ai parfois noté que gu ou gü sert parfois à marquer le son u ou w (wallon). |
Normalement [w] se notait "hu" (on en trouve de très nombreux exemples dans les transcriptions de noms propres ou toponymiques tirés de langues amerindiennes (notamment du quetchua, aymara, mapudungun, nahuatl, maya,...)), mais il est vrai que, plus recemment, on emploie "gu" (càd en fait, [gw]); il se peut qu'en Espagne le son [w] aie disparu et soit devenu [gw] (il faudrait voir comment ils prononcent un mot comme "huevo"); [gw] sonne plus naturel que [w] en espagnol, ce n'est pas que [w] soit inexistant, mais les locuteurs natifs n'ont pas concience de son existance, lorsqu'ils veulent, consciamment, reproduire un [w] (d'un mot étranger par exemple) ils en sont souvent incapables, et produisent [gw], d'où la notation "gu" (eg: "númber guan" pour "number one") |
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