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nougaramel
Inscrit le: 15 May 2005 Messages: 274 Lieu: Ile de France
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écrit le Sunday 26 Mar 06, 16:42 |
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Le sujet cheval/chevaux existe peut-être mais je ne l'ai pas trouvé par le moteur de recherche du forum.
Nina Padilha a écrit: | "Au Brésil, on parle de tache : mancha. Ou bien encore "marca de golpe" : marque de coup." | On retrouve une trace de ce L devenu U dans ce golp/coup. |
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Nina Padilha
Inscrit le: 15 Mar 2006 Messages: 548
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écrit le Sunday 26 Mar 06, 16:56 |
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Je vais renchérir en disant que le Brésilien prononce le L final ou à l'intérieur d'un mot, avec le son OU.
C'est à dire :
On écrit - par exemple - BRASIL mais on prononce BRASI OU...
En l'espèce, GOLPE se prononce : GO OU PE. |
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lo provençau
Inscrit le: 28 Mar 2005 Messages: 177
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écrit le Monday 27 Mar 06, 11:40 |
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On appelle ça la vocalisation, caractéristique du provençal notamment
Bellum > bellu > bel > beu (prononcé [Bew] )
Colpem > Colpe > Colp > còup (prononcé [Kow] ) |
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prstprsi
Inscrit le: 22 Oct 2005 Messages: 396 Lieu: Bratislava
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écrit le Monday 27 Mar 06, 13:00 |
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Règle phonétique de tonton Prstprsi :
l devant consonne devient l vélaire et se vocalise au 11ème...
D'où toutes ces évolutions ! |
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lo provençau
Inscrit le: 28 Mar 2005 Messages: 177
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écrit le Monday 27 Mar 06, 14:15 |
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Nina Padilha a écrit: | Comment ?
Tu peux développer ça ? |
Ben ça tiens à des mécanismes linguistiques, pas toujours identiques suivant les langues romanes en raison du substrat et du superstrat (langues parlées avant et après la conquête romaine, par exemple le gaulois et le franc pour le français). |
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prstprsi
Inscrit le: 22 Oct 2005 Messages: 396 Lieu: Bratislava
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écrit le Monday 27 Mar 06, 14:20 |
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Huuum, je m'éclaircis la voix et commence:
Le ɫ (l pour ceux qui ne voient pas) vélaire (tout l devant consonne), se vocalise en u̯ (u pour ce qui ne voient pas) diphtongal, et cela forme avec la voyelle précédente une diphtongue (ou dans le cas d'une voyelle qui a déjà diphtongué une triphtongue), par coalescence.
A noter que le l est souvent conservé dans la graphie.
Exemple:
CABÁLLOS >
XIème a + ɫ (l pour ceux qui ne voient pas) vélaire > au̯ (u pour ce qui ne voient pas) diphtongal
MF> âo̝ (vélarisation du a , ouverture du u)
XVI> o̝ (monophtongaison, remercions le seigneur) |
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Maisse Arsouye
Inscrit le: 10 Nov 2004 Messages: 2037 Lieu: Djiblou, Waloneye
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écrit le Monday 27 Mar 06, 14:51 |
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Et en wallon, cheval se dit tchivau. C'est aussi le cas dans d'autres langues d'oïl. |
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beauceronyx
Inscrit le: 19 Aug 2011 Messages: 87 Lieu: Ile-de-France
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écrit le Thursday 25 Aug 11, 22:53 |
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prstprsi a écrit: | Règle phonétique de tonton Prstprsi :
l devant consonne devient l vélaire et se vocalise au 11ème...
D'où toutes ces évolutions ! |
Pourquoi se transforme-t-il en u ?
En phonologie, lorsqu'on aborde l'échelle de sonorité, on donne souvent l'exemple de cheval.
Echelle croissante de sonorité :
occlusives sourdes : p, t, k ;
occlusives sonores : b, d, g ;
fricatives sourdes : f, s, ch (de chauve) ;
fricatives sonores : v, z, j ;
sonantes consonantiques (liquides et nasales) : l, r, m, n, ɲ ;
sonantes semi-vocaliques (semi-voyelles) : w, y ;
voyelles.
Dans cheval, le l était-il vélaire ou se vélarisait-il devant consonne (comme on l'a en portugais, par exemple dans alto = haut).
Notons L le l vélaire.
Le morphème de pluriel étant s, on a : chevaL+s.
Or, s n'est pas assez sonore pour être perceptible devant L, il subit (ou bénéficie d') une promotion sonore par affrication soit : ks.
L'affrication n'est pas certaine, mais on peut l'avancer pour éviter un raisonnement ad hoc (qui consisterait à n'envisager une promotion opportune que pour L).
On obtient donc : chevaL+ks.
A ce moment, L n'est pas assez sonore devant ks. L subit une promotion sonore en semi-voyelle. La semi-voyelle dorsale est w.
D'où chevaw+ks.
Ensuite, deux hypothèses s'affrontent :
ceux qui pensent qu'il y a eu désaffrication parce que les conditions de son apparition n'étaient plus remplies, d'où chevaw+s, comme le propose Cerquiglini ;
ceux qui pensent que l'affriquée s'est maintenue, au moins en certains endroits soit chevaw+ks.
Après, intervient un phénomène général de désyllabation des obstruantes (occlusives et fricatives), si bien qu'elles ne sont plus prononcées.
Donc, on a chevaw+(s). L'écriture entre parenthèses de s signifie que s est latent et peut réapparaître en contexte de liaison.
De plus, il y a dédiphtongaison : aw devient o ; est un segment moyen, moyenne d'un segment bas, a, et d'un segment haut, u.
Finalement, on obtient chevo.
Tout ce qui précède n'est qu'une illustration de la théorie phonético-phonologique et la réalité a peut-être été différente... |
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le Berton
Inscrit le: 11 Jan 2008 Messages: 133 Lieu: Bretagne
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écrit le Friday 26 Aug 11, 6:32 |
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beauceronyx a écrit: |
Donc, on a chevaw+(s). L'écriture entre parenthèses de s signifie que s est latent et peut réapparaître en contexte de liaison.
De plus, il y a dédiphtongaison : aw devient o ; est un segment moyen, moyenne d'un segment bas, a, et d'un segment haut, u.
Finalement, on obtient chevo.
Tout ce qui précède n'est qu'une illustration de la théorie phonético-phonologique et la réalité a peut-être été différente... |
En gallo, il n'y pas eu la dédiphtongaison.
Chevaux se prononce "ch'vaw" comme tout les mots qui s'écrivent "au" d'ailleurs.
Ainsi "peau" se prononce "piaw" ou "piaou", mais "pot" se prononce "po" |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1896 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Friday 26 Aug 11, 10:54 |
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Ces évolutions n'existent pas en wallon liégeois. On a:
cheval: dj'vå (jument: caballe)
coup: cô
beau: bê
belle: bèle |
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u pistùn
Inscrit le: 15 Aug 2011 Messages: 301 Lieu: Liguria
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écrit le Friday 26 Aug 11, 13:09 |
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dawance a écrit: | Ces évolutions n'existent pas en wallon liégeois. On a:
cheval: dj'vå (jument: caballe) |
Je ne comprends pas cette remarquable différence de développement phonétique entre caballus et caballa.
Le terme caballe est-il un emprunt? |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1896 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Friday 26 Aug 11, 14:41 |
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Si je comprends bien ta question, je dirai que la w. caballe n'a pas eu d'évolution (ou presque), tout comme ses cousins:
(lat: caballus)
esp. caballo
it cavallo
occ. caval
cat cavall
port cavallo
Il existe aussi l'expression enfantine a cabaye (ou a babaye, a dadaye), à califourchon.
Pour rappel, le wallon est du (bas) latin qui a parcouru les siècles à pied, comme disait Julos Beaucarne et il n'y a aucun emprunt: d'où viendrait-il? |
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Meduantensis
Inscrit le: 13 May 2010 Messages: 40 Lieu: Rothomagi
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écrit le Friday 26 Aug 11, 14:56 |
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Le maintien d'une forme caballe en face de dj'vå me semble hautement improbable, les deux étant issus de caball[u/a]. Caballe ne peut être qu'un emprunt (à moins d'une extraordinaire convergence d'un mot féminin vers la forme actuelle caballe).
Je ne connais pas le wallon, mais au vu de la forme masculine, il apparaît que la palatalisation du c- initial a bien eu lieu comme en français "standard", le b intervocalique s'est spirantisé, le e muet a disparu et le ch- s'est voisé au voisinage de -v-. Pour la fin en -å, je ne me mouillerai pas.
Les lois phonétiques semblant régir le wallon (assez similaires à celles du français dans une certaine mesure) crient qu'une forme similaire à dj'vå est la forme attendue, de même que nous devrions avoir la paire cheval/**chevale en français et non cheval/**cabale. |
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le Berton
Inscrit le: 11 Jan 2008 Messages: 133 Lieu: Bretagne
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écrit le Friday 26 Aug 11, 16:22 |
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Meduantensis a écrit: | Le maintien d'une forme caballe en face de dj'vå me semble hautement improbable, les deux étant issus de caball[u/a]. Caballe ne peut être qu'un emprunt (à moins d'une extraordinaire convergence d'un mot féminin vers la forme actuelle caballe).
Je ne connais pas le wallon, mais au vu de la forme masculine, il apparaît que la palatalisation du c- initial a bien eu lieu comme en français "standard", le b intervocalique s'est spirantisé, le e muet a disparu et le ch- s'est voisé au voisinage de -v-. Pour la fin en -å, je ne me mouillerai pas.
Les lois phonétiques semblant régir le wallon (assez similaires à celles du français dans une certaine mesure) crient qu'une forme similaire à dj'vå est la forme attendue, de même que nous devrions avoir la paire cheval/**chevale en français et non cheval/**cabale. |
Peut-être parce que la femelle du cheval ne s'est appelé "jument" en France que vers le XIIème siècle.
Avant c'était cavale.
Le wallon à gardé cette forme ancienne, car il n'a pas pu être influencer par le français qui n'utilisait plus ce mot.
A noter que je pense que le wallon, comme la plupart des langues régionnales, sont issus de l'ancien français du Xème siècle ou plus, mais pas directement du latin...
C'est un avis personnel. Je ne sais pas si il est partagé par d'autres... |
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u pistùn
Inscrit le: 15 Aug 2011 Messages: 301 Lieu: Liguria
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écrit le Friday 26 Aug 11, 17:12 |
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Le mot caballe n'aurait eu aucune évolution phonétique en wallon, à l'éxception du passage de -a final a -e (Est-il muet comme en français?). La seule différence entre caballus et caballa est la voyelle finale. Et, j'ajoute, le -b- de caballa ne s'est pas spirantisé, celui de caballus, par contre, comme dejà a relevé le Berton, s'est spirantisé. C'est bizarre ça. |
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