rejsl Animatrice
Inscrit le: 14 Nov 2007 Messages: 3672 Lieu: Massalia
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écrit le Wednesday 15 Feb 12, 13:42 |
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yiddish אָבלאַטקע , oblatke , c'est un cachet, comprimé , un médicament. Mot formé à partir du terme germanique Oblate ( voir plus haut) tout à la fois hostie et petit gateau plat et rond ( oublie) + le suffixe diminutif slave -ke . En somme, petite oublie. Par analogie de forme et peut-être bien aussi en pensant au geste du prêtre qui dépose l'hostie sur la langue du communiant comme une maman peut le faire avec un comprimé pour soigner son enfant. |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Wednesday 15 Feb 12, 14:57 |
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Citation: | yiddish אָבלאַטקע , oblatke , c'est un cachet, comprimé , un médicament. Mot formé à partir du terme germanique Oblate ( voir plus haut) tout à la fois hostie et petit gateau plat et rond ( oublie) |
Ce qui nous ramène au pain à cacheter de nos grands-parents : sans en avoir jamais vu, je sais qu'il s'agissait de petites rondelles de pain azyme, qui, une fois humectées, collaient le rabat des enveloppes. A en croire les textes, les enfants les mangeaient... |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 04 Aug 14, 23:06 |
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J'avais cité plus haut prélat comme appartenant à la même famille qu'oblat. Voici son étymologie :
Empr. au lat. praelatus (subst. du part. passé signifiant «supérieur, préférable» de praeferre «(se) porter en avant» au propre et au fig.), le plus souvent au plur. «chef militaire, supérieur; noble» à basse époque (Blaise Lat. chrét.); puis, à l'époque médiév. «évêque» (821 ds Nierm.), «chef d'une communauté monastique ou canoniale» (829, ibid.). (TLF)
Bien, jusque là, rien d'anormal. Ce qui est amusant, à propos de ce mot, c'est qu'il a engendré le verbe dérivé se prélasser, dont on pourrait croire, à première vue, qu'il relève de la famille de las, lasser. Mais comment se prélasser pourrait-il être synonyme de se délasser avec des préfixes aussi antinomiques ?! L'explication est donnée par le TLF :
Dér. de prélat* avec infl. plais. de lasser*. Cf. prelater «exercer un sacerdoce souverain» (av. 1543 Selve, tr. Plutarque, Alcibiade, 76 rods Hug.), se prelater «se comporter en prélat» (1588 Montaigne, Essais, III, X, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p.1011), dér. de prélat; dés. -er; l'homon. m. fr. prelater «faire avancer, hâter» (ca 1380 Jean Lefevre, Vieille, 273 ds T.-L.) est dér. du lat. praelatus, part. passé de praeferre «porter avant, devant».
Voilà comment, grâce au prélat, on peut à la fois se délasser et se prélasser ! On s'est d'abord prélaté, puis, sous l'influence de lasser, on a fini par se prélasser ! |
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