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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Saturday 02 Jun 07, 11:51 |
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shkûn (ou ashkûn), n'a rien à voir avec "oui", c'est la contraction de "a šay' yakûn" (quelle chose est-ce?) et signifie: qui?. En arabe littéral, on dit: "man?" et on le retrouve dans les dialectes maghrébins sous la forme "ashman rajel?" (de quel homme s'agit-il?). |
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fredak
Inscrit le: 28 Mar 2006 Messages: 156 Lieu: Vallée de la Seine, Europe
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écrit le Sunday 03 Jun 07, 23:57 |
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En Tunisie on dit shkun, en Algérie et au maroc je ne sais pas.
Je ne savais pas qu'on dit man en arabe littéral car en Syrie, Liban, etc on dit plutôt min. |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Monday 04 Jun 07, 1:34 |
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Il faut faire très attention avec la prononciation des voyelles en arabe et surtout dans les dialectes et ne pas leur attribuer la fixité que leur donne la transcription latine. là où on peut entendre "min", on peut tout aussi bien entendre "mén". La transcription traditionnelle de "qui" en arabe littéral est "man", mais elle pourrait tout aussi bien être "män" ou "mèn". les voyelles s'appellent en arabe des "mouvements" (Harakât) et ne sont pas considérées comme des lettres, leur timbre peut varier selon leur environnement consonnantique le [a] (fatHät) de [a] ouvert comme dans pâte à [è], le [i] (kasrät] de [i] à presque [é] et le [u] (Dammät) de [ou] à [o] ouvert. D'ailleurs leur nom arabe traduisent cette approche car ils désignent des mouvements: a > fatH (ouvrir), i > kasr (briser), u > Damm (réunir, dans ce cas, les lèvres). Ceux qui à l'époque des Omeyades ont imaginé cette orthographe des "mouvements" en les notant par une barre (a) ou un petit wâw ـُ au-dessus du mot composés uniquement de consonne ou de signes notant les voyelles longues ou d'une barre au-dessous du mot (i) n'ont pas jugé bon de préciser le timbre vocalique au-delà de 3 signes car, pour eux cela coulait de source que l'environnement consonnantique était suffisant pour en préciser la nature exacte. Les Orientalistes les ont, en général, suivi sur ce point dans leurs transcriptions afin de reproduire fidèlement la graphie de l'arabe. Quant à ceux que se sont intéressés aux dialectes, comme ceux-ci n'avaient pas de tradition écrite, ils ont complété la gamme vocalique des dits dialectes, mais l'ont souvent fait de manière subjective et contradictoire.
donc "man", "mèn" ou "mén" pour "qui", "min" pour "de" partitif": minek ou menek ou minik : "de toi, de ta part".
Quant à "shkûn" (ou "èshkûn"), il est commun à tout le Maghreb comme au-moins 75% du vocabulaire et, je me répète, le fait de ne pas utiliser couremmnt un terme ne veut pas dire qu'on ne le comprent pas, qu'il ne fait pas partie de notre vocabulaire.
les premières années de mariage avec ma femme, qui est marocaine de Rabat, je disais, par exemple, à l'algérienne "g3ud" ou "gu3dî" por dire "assieds-toi" (les premier est masculin, le 2° féminin) quand eux disent "glis" ou "gelsî", mais personne ne m'a jamais repris en me disant pourquoi j'utilisais ce terme ou qu'est-ce qu'il voulait dire. "bella3 el-bâb" (ferme la porte) en Algérie, "sadd el-bâb" au Maroc, idem. Quelques termes peuvent ne pas être compris, mais ils ne gènent pas la compréhension du discours, de plus, de nos jours avec l'apparition de la parabole, les gens s'habituent à entendre des parlers différents des leurs et intègrent cer termes mêm s'ils ne les utilisent pas dans leur langue quotidienne. Dire "sayyâra"(automobile en littéral) au lieu de "tomobîla" ou"kahraba" (Tun.) aurait pu être mal compris dans le passé, mais aujourd'hui, il ne reste plus beaucoup de monde qui ne le comprenne pas, c'est comme dire en français "automobile", "auto", "voiture" ou "caisse". je suis habitué aux parlers marocains et algériens et ce qui me déroute chez les Tunisiens, ce n'est pas les mots qu'ils emploient car ce sont très souvent les mêmes, mais leur accent particulier, cette manière, par exemple d'atténuer fortement le "a" final des féminins et leur accentuation des mots. |
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Groultoudix
Inscrit le: 05 Apr 2007 Messages: 137 Lieu: Lyon
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écrit le Monday 04 Jun 07, 9:19 |
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nougaramel a écrit: | Alger: éh ﺃﻩ |
J'ai entendu dire que ce 'éh' venait du turc.
Il y a une autre façon de dire 'oui' à Alger (et ailleurs ?), déconcertante pour un voyageur du Nord. Non seulement les gens parlent de plus en plus avec les mains quand on descend vers le Sud, mais le visage lui-même participe au discours. J'ai cité la manière Algéroise de dire 'oui' en language non articulé, mais Abdüsselam l'a ensuite décrite mieux que je ne le fis ; je vous laisse lire directement son texte juste en dessous...
Ce 'oui' peut sembler de prime abord plutôt impoli ; c'est certes informel, mais mon mari m'a assurée qu'il n'y avait aucune connotation péjorative - juste que c'était 'moins fatigant" que de prononcer un mot. Sic.
Dernière édition par Groultoudix le Monday 04 Jun 07, 15:24; édité 3 fois |
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Abdüssalâm
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 909 Lieu: Aiguillon
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écrit le Monday 04 Jun 07, 14:38 |
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Les Algérois manifestent aussi leur approbation par un petit claquement de l'intérieur de la joue contre les molaires supérieures droites avec une torsion des lèvres, qui est une manière caractéristique des Algérois des quartiers populaires pour dire "oui". Mais pour la transcription de ce son en caractères latins ou arabes, je la laisse à qui s'en sent capable. |
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Luc de Provence
Inscrit le: 11 Jul 2007 Messages: 682 Lieu: Marseille
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écrit le Monday 16 Jul 07, 16:46 |
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exaucer et non exhaucer car exaucer vient du Latin exaudire ( pas de h )
Ne pas confondre avec exhorter qui vient de exhortare ( là il faut le h )
et de même exonérer de exonerare mais exhaler de exhalare |
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bill
Inscrit le: 19 May 2008 Messages: 14 Lieu: France/Türkiye/England
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écrit le Tuesday 20 May 08, 20:38 |
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tiens, on dirait le "evet" du turc en égyptien. |
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Dinar
Inscrit le: 21 May 2008 Messages: 16 Lieu: France
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écrit le Wednesday 21 May 08, 20:32 |
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En Tunisie na3am devient n3am ou an3am ( en déclins. Utilisé seulement par des personnes âgées)! n3am est utilisé pour répondre a une personne qui vous appelle par votre prénom, ey est utilisé pour une affirmation ,puis il y a le Ah, comparable au AH japonais qui signifie oui avec un A beaucoup moins prononcé. Le Ah remplace n3am dans certaines régions du nord et nord ouest, |
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maxwell
Inscrit le: 17 May 2008 Messages: 26 Lieu: Paris
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écrit le Thursday 22 May 08, 0:59 |
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Je voulais signaler que le ’ey signifiant oui dans certaines situations en Tunisie est également un mot de l'arabe littéraire : l'espression ’ey na‘am (أي نعم) est d'après mon professeur très littéraire également. |
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Dinar
Inscrit le: 21 May 2008 Messages: 16 Lieu: France
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écrit le Thursday 22 May 08, 2:06 |
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Exact. |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Friday 23 May 08, 10:26 |
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Dinar a écrit: | En Tunisie na3am devient n3am ou an3am ( en déclins. Utilisé seulement par des personnes âgées)! n3am est utilisé pour répondre a une personne qui vous appelle par votre prénom, ey est utilisé pour une affirmation ,puis il y a le Ah, comparable au AH japonais qui signifie oui avec un A beaucoup moins prononcé. Le Ah remplace n3am dans certaines régions du nord et nord ouest, | Du japonais dialectal? Parce que dans le japonais standard, l'équivalent du oui (je dis équivalent, car il peut avoir d'autres sens selon le contexte), c'est hai, voire ha ou ee. |
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Dinar
Inscrit le: 21 May 2008 Messages: 16 Lieu: France
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écrit le Friday 23 May 08, 22:39 |
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Je pense que le AH (oui) japonais vient de l'argot des Yakuza, on retrouve ce AH dans les mangas (il y a énormément d'expressions Yakuza dans les mangas). |
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amina
Inscrit le: 12 Apr 2008 Messages: 9 Lieu: algerie
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écrit le Sunday 25 May 08, 14:38 |
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en français:oui
en arabe:naâm
et au dialecte algerien:-oran:wah
-alger:ih
-chlef:iwah
-tlemcen....:iyeh |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Tuesday 27 May 08, 11:29 |
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Dinar a écrit: | Je pense que le AH (oui) japonais vient de l'argot des Yakuza, on retrouve ce AH dans les mangas (il y a énormément d'expressions Yakuza dans les mangas). | Pourtant les 3 bouquins traitant de l'argot japonais, avec une section sur l'argot yakuza que j'ai consultés ne signalent pas cet usage, donc j'en doute un peu.
De toute façon, comme rien ne peut en japonais se terminer par le son h, je soupçonne ici que ah note un son a allongé, et est juste l'équivalent de l'exclamation française "ah", ou alors, c'est une traduction en "ah" mal comprise de ce qui était noté "ha" en japonais, et qui est une forme assez abrupte de "hai", oui, employée par exemple dans les chambaras (films de samurais) en réponse a un ordre donné par un supérieur.
Bon, fin du hors-sujet. |
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kristofru
Inscrit le: 13 Apr 2013 Messages: 58 Lieu: PACA
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écrit le Saturday 11 May 13, 18:27 |
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Le sujet est un peu ancien mais je souhaite apporter quelques détails quant au maltais.
Le maltais standard, c'est-à-dire utilisé à la TV, à la radio, dans les journaux, la littérature et dans la conurbation urbaine autour de la Valette, la capitale, a été officialisé au début du XXème siècle.
A partir de cette officialisation de la langue, certains mots ont perdu leur prononciation originelle ou ont subi des modifications du moins. En particulier le mot "oui".
En standard, nous disons iva, la prononciation est identique à l'écriture. Cependant, les premiers écrivains philologues maltais fin XVIIIème-début XIXème siècles, indiquaient la prononciation "ioua" transcrit normalement iwa, cette prononciation était celle de l'ancienne capitale Mdina.
Il y a eu une modification du "wou" en "ve" du fait du contact avec l'italien notamment. La situation actuelle est la suivante :
- A la Valette et autour on dit iva.
- Les personnes utilisant le standard mais aussi les dialectes périphériques disent : iyva, èyva.
- Ceux parlant le dialectal au quotidien mais connaissant aussi le standard disent iyoua, èyoua.
Donc plus on s'éloigne du milieu urbain, plus la prononciation demeure ancienne et plus authentique d'un point de vue scientifique mais archaïque d'un point de vue social et pour les gens de la capitale.
Un autre mot signifie oui, il marque l'approbation, l'accord à une chose : "ehhe" avec un H fortement prononcé. |
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