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drogue (français) - Le mot du jour - Forum Babel
drogue (français)
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Auteur Message
Sisyphos



Inscrit le: 06 May 2006
Messages: 140
Lieu: Bruxelles

Messageécrit le Friday 28 Jul 06, 14:02 Répondre en citant ce message   

drogue, médicament ou stupéfiant, du néerlandais "droge vaten" (tonneaux secs), d'où, par substantivation, droge était pris pour le contenu "produits séchés, drogues".
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Le garde-mots



Inscrit le: 22 Dec 2005
Messages: 743
Lieu: Lyon

Messageécrit le Friday 28 Jul 06, 18:30 Répondre en citant ce message   

La drogue, ce n'est pas seulement les stupéfiants. C'est également le nom générique des matières premières avec lesquelles les pharmaciens préparent les médicaments officinaux (ceux qui sont fait spécialement par eux-mêmes dans leur officine pour une personne donnée).
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Nikura



Inscrit le: 08 Nov 2005
Messages: 2035
Lieu: Barcino / Brigantio

Messageécrit le Saturday 29 Jul 06, 15:52 Répondre en citant ce message   

Une drogue peut aussi par extension désigner quelque chose qui produit une dépendance.

Les jeux de hasard peuvent par exemple devenir une drogue très addictive.

Certains disent être accro au chocolat, au thé, au café... ou encore au fromage (comme moi) !!!

Voyez mon travail (inachevé mais déjà fort complet) :
l'Argot des Drogues
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ramon
Animateur


Inscrit le: 13 Jan 2005
Messages: 1395
Lieu: Barcelone, Espagne

Messageécrit le Sunday 30 Jul 06, 21:01 Répondre en citant ce message   

Si vous allez en Espagne et voyez une enseigne avec le mot "Droguería" sur la porte d'un magasin, il ne faut pas s'inquiéter. Vous y trouverez du savon, de la lessive, des brosses, de la peinture, des sacs pour la poubelle ...
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Helene



Inscrit le: 11 Nov 2004
Messages: 2846
Lieu: Athènes, Grèce

Messageécrit le Sunday 30 Jul 06, 21:13 Répondre en citant ce message   

C’est donc ce que l’on appelle en France droguerie.
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felyrops



Inscrit le: 04 May 2007
Messages: 1143
Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)

Messageécrit le Wednesday 29 Oct 08, 14:12 Répondre en citant ce message   

En effet, drogue vient du néerlandais 'droog' (sec) 'gedroogde plant' (plante sèchée), mais les tonneaux secs de Sisyphos me sont inconnus. Alors que l'allemand a le verbe 'trocknen' pour sécher, il a 'Droge' pour la drogue.
De même l'anglais a le verbe 'to dry' pour sécher, mais 'drug' pour désigner la drogue.
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Outis
Animateur


Inscrit le: 07 Feb 2007
Messages: 3511
Lieu: Nissa

Messageécrit le Tuesday 11 Nov 08, 13:17 Répondre en citant ce message   

J'ai essayé d'aller un peu plus loin que les affirmations péremptoires dans la recherche lexicographique.

1) L'allemand Droge n'est d'aucun secours, c'est un emprunt récent au français (avec Drogerie, Drogist et Drogistin), véhiculant les mêmes sens (drogue, remède). Le mot est inconnu du dictionnaire des frères Grimm qui ne donnent que des termes sans rapport direct visible :

Citation:
DROG, m. betrüger [escroc], homo nequam [homme de rien, vaurien, débauché],
niederd. Brem. wörterb. [dict. bas-all.] 1, 254. drog falsarius [trompeur, faussaire] SCHOTTEL 1305.
isländ. drôg, dän. drog.

wie dies geschehen
und ers gesehen,
wischet er herfür
der arge droch,
stopft zu das loch
Reinecke fuchs (Rost. 1650) 167.

so hat nunmehr der arge drog
sie alle ganz geschendet
200.

Et, en liaison avec le bas-allemand et le séchage :

Citation:
DRÖGDRÖGE, trocken [sec], (niederd. Brem. wörterb. 1, 252. FROMMANN Mundarten 2, 43, 24. 239. 210, 6). in Leipzig drêge. brachte zum willkommen ein brodt und einen drögen lachs (OLEARIUS Reisebeschreibung 1, 4.) das korn dröge oder trucken in die scheuern bringen 3, 2. dreug siccus SCHOTTEL 1304. im niederd. ist een drög minsk ein trockener ernsthafter mensch (Brem. wb. 5, 355. s. dreuge, treuge).

DRÖGEN, trocknen [sécher], (niederd. Brem. wörterb. 1, 252.) in Leipzig sagt man die wäsche drêgt. das getreide durch die hitze des feuers drögen (OLEARIUS Reisebeschr. 1, 4. korn was sich von selbst dröget 3, 2).


2) L'anglais drug n'est guère plus utile puisque, même si c'est de plus longtemps (XIVe s.), il est aussi un emprunt au français. Le dict. d'Oxford se contente de « (O)F. drogue(s), of unkn. orig. [d'origine inconnue] », mais etymonline donne une place à l'histoire des tonneaux :

Citation:
drug
1327, from O.Fr. drogue, perhaps from M.Du. or M.L.G. droge-vate "dry barrels," with first element mistaken as word for the contents (see dry goods), or because medicines mostly consisted of dried herbs. Application to "narcotics and opiates" is 1883, though association with "poisons" is 1500s. The verb is from 1605. Druggie first recorded 1968. Drug-store is 1810; drug-store cowboy is 1925, Amer.Eng. slang, originally one who dressed like a Westerner but obviously wasn't. To be a drug on or in the market (c.1661) is of doubtful connection and may be a different word, perhaps drag, which was sometimes drug c.1240-1800.

L'expression « a drug on the market » s'utilise pour un produit surabondant qui est donc pratiquement sans valeur, il est donc effectivement possible de songer à des sens dérivés de drag :

Citation:
drag
… Sense of "annoying, boring person or thing" is 1813; sense of "women's clothing worn by a man" is said to be 1870 theater slang, from the sensation of long skirts trailing on the floor (another guess is Yiddish trogn "to wear," from Ger. tragen); drag queen is from 1941.


On retrouve peut-être là, dans les broussailles de l'argot, des sens proches du « vaut-rien » que nous avons vu plus haut avec l'allemand Droge mais on reste loin du français drogue, encore qu'il faudra revenir sur ces sémantismes duperie/sans-valeur.

3) Les provençaux droja et drogua, les italien, espagnol et portugais droga étant aussi donnés comme des emprunts au français, c'est de là qu'il faut partir.

4) Le mot a une bonne ancienneté puisqu'on le trouve déjà chez Villon ("Ballade des langues ennuieuses" in Le Testament, vv. 1429-1431) :

Citation:
En sang d'aspic et drocques venimeuses,
En fiel de loups, de regnars, de blereaux,
Soiënt frictes ces langues ennuyeuses !

Il est clair qu'il s'agit bien là de produits du domaine de la chimie/pharmacie, mais il faut signaler que, dès Molière, les sens tromperie/vaut-rien vus plus haut sont largement présents :

TLFi a écrit:
2. Au fig. [En parlant d'une chose ou d'une personne dont on fait peu de cas]. Péj., vx, fam.
a) Chose de mauvaise qualité. Cette étoffe n'est que de la drogue (Ac. 1932). Synon. camelote. Je ne sais quelle manie j'ai de me fournir ici; on n'y vend que de la drogue (LECLERCQ, Proverbes dram., Mar. manqué, 1835, p. 80). Les drogues qu'on leur a données pour des antiques (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, 1870, p. 194) :
4. Ah! pour du cassis, je ne dis pas non; madame le fait ben mieux que les apothicaires. Celui qu'ils vendent est de la drogue.
BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, p. 167.
P. iron. Voilà de bonne drogue. ,,Ce qu'on veut nous donner pour bon ne vaut rien`` (Ac. 1798-1878).
Il débite bien, fait bien valoir sa drogue. Il sait bien faire valoir ce qu'il dit, ce qu'il fait, ce qu'il vend (d'apr. Ac. 1798-1878).
b) Personne. Cette petite personne est une drogue (Ac. 1932). Mais vous êtes des veules et des drogues! (BALZAC, Paysans, 1844-50, p. 238).
Vieille drogue (pop.). [Renchérit sur drogue] Vieille drogue, tu as changé de litre! (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 622).
En partic., fam. Petite drogue. Coureuse, femme légère. Maintenant, allons dîner chez les petites drogues (Champfleury) (LARCH. 1872, p. 120).

Molière (L'Avare, act. II) a écrit:
HARPAGON.- Cela est admirable! Voilà ce que je n'aurais jamais pensé; et je suis bien aise d'apprendre qu'elle est de cette humeur. En effet, si j'avais été femme, je n'aurais point aimé les jeunes hommes.

FROSINE.- Je le crois bien. Voilà de belles drogues que des jeunes gens pour les aimer! Ce sont de beaux morveux, de beaux godelureaux, pour donner envie de leur peau; et je voudrais bien savoir quel ragoût il y a à eux?

On est bien proche ici de l'allemand Drog du dict. de Grimm et de l'expression anglaise a drug on the market.

5) Que faut-il alors penser de cette étymologie néerlandaise que l'on a vu plus haut donnée par etymonline (perhaps from M.Du. or M.L.G. droge-vate "dry barrels," with first element mistaken as word for the contents (see dry goods), or because medicines mostly consisted of dried herbs) et qui est citée également dans le TLFi ? :
Citation:
Mot d'orig. discutée; parmi de nombreuses hyp., les plus vraisemblables le font remonter soit au m. néerl. droge vate « tonneaux secs » d'où, par substantivation, droge étant pris pour la désignation du contenu, « produits séchés; drogues » (Z. fr. Spr. Lit. t. 32, 1, pp. 298-301; VALKH., pp. 115-117; REW3, 2776a, EWFS2); soit à l'ar. durawa « balle de blé » (FEW t. 3, pp. 189-190), cette dernière proposition faisant problème du point de vue phonétique et sémantique.


Il est difficile d'en décider mais il faut bien reconnaître que le transport d'herbes séchées, d'épices ou de simples dans des tonneaux est un peu étonnant.

Mon sentiment est qu'il y a peut-être ici croisement de mots distincts car les sens liés à la tricherie/mensonge que l'on a rencontrés en allemand, anglais et français entrent en résonance avec un thème iranien *dhrugh- :
avest. draoga- « mensonger »
vx-perse drauga « imposture, trahison »
persan durōγ « fausseté, mensonge »
que l'on rapproche aussi du draugr des légendes nordiques qui est une sorte de mort-vivant.
(plus de détails ici : http://groups.yahoo.com/group/Indo-Eurasian_research/message/9243 )

Ces choses sont difficiles et les problèmes restent ouverts. Les Babéliens seraient bien venus de ne pas supprimer les « perhaps » ni les « peut-être » des sources qu'ils utilisent …
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Kophos



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Messages: 177
Lieu: Limousin

Messageécrit le Wednesday 12 Nov 08, 1:24 Répondre en citant ce message   

Drogue = de mauvaise qualité ?...
Serait-ce donc l'origine du nom de ce tissu appelé droguet ? Qui serait donc un mauvais tissu, à bon marché ?
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Papou JC



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Messageécrit le Thursday 18 Aug 11, 9:02 Répondre en citant ce message   

TLF a écrit:
...soit à l'ar. durawa « balle de blé » (FEW t. 3, pp. 189-190), cette dernière proposition faisant problème du point de vue phonétique et sémantique.

Cette proposition fait aussi problème du simple point de vue de l'existence du mot, dont je ne trouve trace nulle part. D'autres auront peut-être plus de chance...

J'aurais personnellement une autre hypothèse à faire. J'espère qu'on voudra bien me pardonner le peu de cas que j'accorde généralement aux voyelles, c'est le péché mignon de tous les arabisants, formés à la prise en compte des seules consonnes.

Cette précaution étant prise, je serais curieux de savoir s'il y a une chance quelconque, du point de vue d'un helléniste eurindianiste (suivez mon regard !) que le mot grec θηριακός [thêriakos], "bon contre la morsure des bêtes sauvages", qui a donné le français thériaque - "Préparation connue depuis l'Antiquité, contenant plus de cinquante composants appartenant aux trois règnes de la nature (parmi lesquels une dose assez forte d'opium) et ayant des vertus toniques et efficaces contre les venins, les poisons et certaines douleurs(TLF)" - ait quelque chose à voir avec notre mot du jour, lequel - voir plus haut la citation de Villon - a d'abord connu la forme drocque.

J'ajoute qu'il est normal qu'à un th initial grec corresponde un d germanique. (Voir par exemple la grande famille FAIRE, ou encore *dher- d'où sont issus thrène, d'origine grecque, et drone, d'origine germanique).
Reste le système vocalique, car pour le sens, je ne crois pas qu'il soit nécessaire d'en dire plus !


Dernière édition par Papou JC le Thursday 18 Aug 11, 9:53; édité 1 fois
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Outis
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Messageécrit le Thursday 18 Aug 11, 9:50 Répondre en citant ce message   

Une idée amusante, mais fausse …

L'adjectif θηριακός « qui concerne les bêtes venimeuses », surtout les serpents, est dérivé de θηρίον « sale bête, bête venimeuse, serpent », lui même issu de θήρ « bête sauvage » (Chantraine, DELG).

Pire pour la drogue, le θ initial est issu d'une labio-vélaire aspirée *gʷʰ : thème *gʷʰeh₁-r- comme en témoignent au degré zéro le latin ferus « sauvage » et le lituanien žvėris « animal sauvage ».

Je croyais que tu consultais parfois Chantraine …
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Papou JC



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Messageécrit le Thursday 18 Aug 11, 9:54 Répondre en citant ce message   

Tu ne m'en a pas laissé le temps, Lucky Luke ! Mais tu as raison, pas même besoin de consulter Chantraine, il suffisait de tenir compte de la parenté avec ferus. J'essaierai de faire mieux la prochane fois ...
Ben, bon, je remballe mon idée ...
C'est donc pas encore cette fois qu'on percera le mystère des origines de drogue ...
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dawance



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Messageécrit le Thursday 18 Aug 11, 10:58 Répondre en citant ce message   

Autre hypothèse (ce qui ne simplifie rien!): P.Guiraud voit dans drogue une forme méridionale du latin dērŏgāre, fig. "ôter, retrancher, diminuer la valeur de".
Pour droguerie, le Robert donne une attestation de 1611 dans le sens "séchage du hareng",
Citation:
emprunté au néerlandais drogerij (NDLR: et non droogerij), de droog, sec. On parlait de hareng de drogue(1723) pour les harengs séchés mis en caque.
ce qui renforcerait l'hypothèse d’étymonline.

Dernière édition par dawance le Thursday 18 Aug 11, 13:14; édité 1 fois
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Papou JC



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Messages: 11169
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Messageécrit le Thursday 18 Aug 11, 11:08 Répondre en citant ce message   

Si on dépénalise la prise de drogue, le drogué ne dérogera plus à la loi, mais Pierre Guiraud continuera à (presque) tout tirer du latin via le provençal ... Qu'en pense son ancien disciple ? Ce ē long de dērŏgāre qui aurait passé à la trappe, c'est un peu gênant, non ?
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dawance



Inscrit le: 06 Nov 2007
Messages: 1886
Lieu: Ardenne (belge)

Messageécrit le Thursday 18 Aug 11, 11:19 Répondre en citant ce message   

Enfin, Godefroy donne une attestation de droguerie, dans le sens de drogue!
Citation:
Plusieurs drogueries, receptes de medecines (1462, Mise faicte par Jehanne Ratault)

En passant: il donne drogueur
Citation:
1525, navire destiné à la pêche au hareng
(du NL drogerij, séchoir ou plutôt de droger -non repris par tous les dicos-, séchoir également?)

Dans l'expression "hareng de drogue", drogue ne peut que désigner le "récipient qui maintient au sec". Le lien entre le pharmacien et ses récipients existe aussi pour l'apothicaire et ses (a)potiquets (voir MDJ apothicaire: http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?t=3398&start=0&postdays=0&postorder=asc&highlight= ).
Il n'est donc pas nécessaire de faire des hypothèses arabes ou provençales.
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Papou JC



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Messages: 11169
Lieu: Meaux (F)

Messageécrit le Thursday 18 Apr 13, 19:34 Répondre en citant ce message   

En dépit de la contestation d'Outis, je reviens à la charge, non pas avec les étymons gréco-latins de thériaque, mais avec ce que les Arabes ont fait de ce mot, à savoir درّاق [darrāq], درياق [diryāq], et diverses autres variantes. Je ne vois pas pourquoi ces mots, comme tant d'autres à l'époque de l'alchimie, ne seraient pas entrés en Europe par quelque pays méditerranéen pour aboutir à drogue, via drocque (cf. Villon). En tout cas, ici comme ailleurs, ce n'est pas la plus absurde des hypothèses émises.
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