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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Thursday 16 Sep 10, 2:13 |
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Mon père l'a longtemps fait, et il était parisien de chez parisien, né à Paris de parents nés à Paris !
Il me l'expliquait comme un geste de bénédiction, non pas tant en écho à la Cène, mais dans le prolongement du Bénédicité, la prière que l'on fait avant de manger, pour demander à Dieu de bénir le repas et ses participants.
Le repas terminé, on remercie Dieu pour la nourriture : on dit les Grâces.
(Dans les films américains doublés, nombre de familles disent les Grâces avant de manger... Les traducteurs feraient bien de se demander comment les choses se disent en français, avant de traduire !) |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Thursday 16 Sep 10, 3:59 |
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Citation: | Il y a aussi la coutume contradictoire de ne pas couper le pain au couteau, |
Oui, j'ai entendu cela aussi dans ma jeunesse : cela faisait partie de la civilité puérile (et également adulte) « on ne mord pas dans son pain, on ne le coupe pas au couteau. »
Ces deux commandements sont évidemment absurdes si on les rapporte à la miche rapportée de chez le boulanger. Ils s'appliquent à la part que chacun a reçue : on ne la découpe pas avec son couteau, on n'y mord pas comme dans un sandwich, on la partage avec les doigts, et on ne fait qu'une bouchée de chaque morceau. Pour les plus jeunes, un adulte partage le morceau en petits soldats alignés à côté de l'assiette.
En écrivant cela, je me demande si ces interdits ne remontent pas à l'époque lointaine où l'on servait la viande sur une épaisse tranche de pain, qu'il n'était pas question de découper ni de mordre, puisqu'elle faisait fonction d'assiette !
Mais si ce n'est pas cela, c'est autre chose !
Bref, on peut mordre la tartine du goûter, mais on ne mord ni coupe la tranche de pain servie à table. |
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flo
Inscrit le: 03 Oct 2010 Messages: 302 Lieu: La Rochelle
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écrit le Wednesday 06 Oct 10, 22:05 |
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En Charentes aussi, j'ai vu les générations de mes grands parents et parents faire le signe de croix sur le pain avant de l'entamer. On le voit moins dans des générations plus jeunes mais cela subsiste encore un peu
Il était également interdit de le retourner. J'ai ouï dire qu'autrefois dans les cités un pain était réservé pour le bourreau chez le boulanger. Comme celui-ci était tenu en ostracisme mais aussi craint, son pain était retourné afin de ne pas être vendu par mégarde à quiconque. J'ignore si c'est historiquement fondé.
Que ce soit vrai ou pas, un pain rond, retourné, n'a pas l'air de grand chose, alors que dans le bon sens,il est plus appétissant. C'est peut-être pour cela qu'aujourd'hui encore beaucoup de gens ne supportent pas le pain à l'envers. |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6533 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Wednesday 06 Oct 10, 22:40 |
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Citation: | « on ne mord pas dans son pain, on ne le coupe pas au couteau. » |
Jésus rompit le pain (au lieu de le couper au couteau). En serait-ce l'origine ?
À cette époque-là, le pain ressemblait probablement plus aux pitas du Moyen-Orient qu'au pain français d'aujourd'hui. Il était alors plus facile de le déchirer que de le couper au couteau.
Il est facile de prendre des fragments de textes religieux et d'en faire des règles ou des superstitions qui n'ont rien à voir avec les intentions exprimées dans le texte d'origine. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Wednesday 20 Oct 10, 19:32 |
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Ma mère interprétait ce signe de croix comme une prière d'en avoir demain ou simplement plus tard.
A la réflexion, il devrait s'agir de l'angoisse émise dans le pater: "donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour" (anciennement notre pain quotidien). |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Sunday 24 Oct 10, 11:30 |
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J'avoue ne pas bien saisir la subtilité de la différence entre « quotidien » et « de chaque jour ». Et pourquoi traduire le texte mais non le titre ; je crois qu'en français cette prière s'appelle le Notre Père. |
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Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3130 Lieu: Helvétie
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écrit le Sunday 24 Oct 10, 14:12 |
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Glossophile a écrit: | « on ne mord pas dans son pain, on ne le coupe pas au couteau. » |
En Valais, le pain traditionnel est le pain de seigle (AOC).
On le cuisait quelques fois par an et on le mangeait sec, très sec.
(et il est meilleur sec)
Ce pain se coupait à la hache. |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Monday 25 Oct 10, 0:06 |
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Une chose est la croix sur la pâte du pain...qui se faisait (où se faisait) pour aider le levain et une autre chose pouvait être la croix faite (où se faisait) pour benir le pain avant de le manger. |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Monday 25 Oct 10, 22:39 |
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Outis a écrit: | J'avoue ne pas bien saisir la subtilité de la différence entre « quotidien » et « de chaque jour ». |
Moi non plus, Outis!
Dans la même lignée, il y a le Benedicite: "...et procurez du pain à ceux qui n'en ont pas, ainsi soit-il". Vœu pieux bien mieux traduit par l'action de Coluche et ses restos du cœur! |
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Rogier
Inscrit le: 14 Mar 2013 Messages: 19
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écrit le Monday 18 Mar 13, 15:02 |
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J'ai rencontré cette coutume de faire une croix sur le pain avant de le trancher dans le Gard (Cévennes), chez des paysans pas plus pratiquants que ça, mais dont le chef de famille avait cette habitude.
Quant au pain qu'on ne pose pas à l'envers, mon grand-père avait l'habitude de dire que, le pain, on ne le gagnait pas sur le dos.
Par contre, j'ai lu des sources historiques qui affirmaient que le pain à l'envers était celui que les boulangers réservaient au bourreau.
Celui-ci n'était pas rémunéré, mais se payait en entrant dans les boutiques de sa ville et en se servant "ce que pouvait contenir une main", selon le droit de havage (havir = prendre, saisir). Le pain retourné était donc mis hors commerce pour être réservé au bourreau. Et on ne contrarie pas le bourreau...
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kristofru
Inscrit le: 13 Apr 2013 Messages: 58 Lieu: PACA
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écrit le Saturday 20 Apr 13, 13:49 |
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Chez moi, nous avons aussi l'habitude de signer le pain par une croix avant de l'entamer et même si nous n'avons pas un couteau à portée de main c'est avec le doigt.
Je pense que cela signifie que l'on respecte le pain, le pain du bon Dieu qui a crée la terre, que l'homme travaille cette terre (les blés qui font le pain), c'est dans l'idée que Dieu nous en procure les jours suivants, c'est aussi le symbole de la Cène avec le pain béni qui représente le corps du Christ ...
Dans ma famille, nous avons des origines italiennes et au final, je pense que signer le pain est un rite des catholiques pratiquants ou au moins croyants d'Europe. Ce n'est pas purement français. |
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Géli
Inscrit le: 04 Nov 2014 Messages: 8 Lieu: Midi-pyrénées
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écrit le Sunday 09 Nov 14, 16:54 |
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Jacques a écrit: | Dans ma famille, à table, certains anciens (ils auraient 90 ans maintenant) faisaient le signe de la croix sur le pain, en grattant sa surface rapidement et légèrement de deux traits avec la pointe du couteau, avant d’entamer un pain.
Ceux qui le faisaient n'étaient pourtant pas des gens excessifs dans les rites religieux.
Est-ce une coutume propre à certaines régions (Vallée de la Loire ? Auvergne ?). Avez-vous vu cette pratique ? |
Dans le sud de la France, ma grand-mère le faisait. Elle mettait aussi le pain à l'endroit en disant que le pain renversé était celui du bourreau chez les boulangers... |
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