Jean-Charles
Inscrit le: 15 Mar 2005 Messages: 3124 Lieu: Helvétie
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écrit le Wednesday 01 Jun 05, 13:29 |
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C'est un excellent article.
J'ai quand même quelques commentaires qui sont applicables au français et probablement à l'allemand. Sans doute aussi à toutes les formes d'anglais.
Toutes ces langues officielles, lorsque pratiquées par des cercles institutionels, étaient (dans le cas de l'étasunien: sont) très guindées.
La langue ancienne et les créoles ont gardé le principal : la vie.
Ce n'est que récement que le français et l'anglo-anglais ont retrouvé un souffle de vie, avec cependant beaucoup de peine à se ressourcer.
Pour l'allemand, c'est un peu différent du fait que la distinction se fait souvent au niveau de l'écrit et d'une manière originale d'aborder le changement, en particulier en le formalisant :wink:
La question peut être posée exactement dans les termes inverses à ceux selon lesquels ils sont généralement posés:
Pourquoi les locuteurs des langues non-officielles ont ils résisté si longtemps à ce qui était une solution si commode, du moins dans les cas où l'école permettait d'apprendre la langue officielle ? - Changer de langue.
Mon opinion est que les trois langues officielles susmentionnées étaient (sont) des fossiles désséchés, des troncs secs dépourvus de sève.
Les parlers locaux ne souffraient pas des mêmes inhibitions que les langues officielles. Il n'en allait parfois pas de même pour les us et coutumes.
Les interdits et les tabous locaux étant différents de ceux de la culture officielle, la situation a apporté un certain espace de liberté, pour autant que les interdits ne se recouvrent pas totalement.
La situation qui consiste à être dans deux domaines culturels, presque au choix, est aussi un des facteurs qui a fait que les personnes coincées de par leur statut dans l'ordre sociétal local ont saisi cette opportunité pour s'extraire de leur condition.
Un autre aspect qui explique le décalage entre les régions praticant la langue de leurs ancêtres et celles ne la praticant plus est leur situation sur les axes de transit ou pas, le commerce et l'échange des idées qui en découle, dont le protestantisme. Toutes ces raisons concourrent à encourager une langue véhiculaire, un mode de vie formel, voire engoncé, et la propagation de l'alphabétisation.
Les personnes qui provenaient d'une région de culture minoritaire, outre les avantages cités dans l'étude jouissaient du meilleur des deux cultures: L'énergie de leur culture de naissance ainsi que le pouvoir offert par la pratique de la langue et de la culture officielle, sans compter l'espace de liberté entre les deux.
En Europe occidentale, les régions "non-papistes" ont souvent pris un siècle d'avance sur les régions fidèles à Rome.
Pour ces dernières, restées longtemps analphabétes, le retard est plutôt devenu un atout lorsqu'on constate la fatigue des régions fortement industrialisées, alphabétisées plus tôt.
Sans entrer dans le domaine politico-religieux, on peut aisément s'imaginer une évolution comparable pour des langues et des cultures que je n'ai pas citées, dans les zones de la planète qui vivent depuis bien des siècles selon les règles venues d'un autre continent. |
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