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Normanneren
Inscrit le: 18 Mar 2007 Messages: 165 Lieu: Odense - Danemark
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écrit le Monday 13 Aug 07, 2:07 |
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En normand on parle de vraic (notamment dans le Cotentin et dans les Iles Anglo-Normandes où le varech se ramasse surtout à l'ebbe ou èbe [cf. danois ebbe ou allemand Ebbe ou encore anglais ebb: marée basse]). Le varech s'utilise comme engrais pour fertiliser les champs.
En danois le varech se dit tang (cf. allemand Tang) et signifie algue(s) en général mais le mot se retrouve dans le mot normand tangue (sable vaseux).
En danois vrag signifie aussi épave comme wreck en anglais et Wrack en allemand. |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 13 Aug 07, 9:38 |
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Le germanique commun *wrekan serait issu d'un thème *wer-g-/*wr-eg- d'un sémantisme « pousser, presser, serrer de près, rabattre, chasser ». Les termes cités précédemment, dans des langues de peuples maritimes, montrent une spécialisation au sens de « ce qui est rabattu par la mer », mais on a en gotique wrikan « persécuter » *.
Dans d'autres langues, on a des sémantismes voisins avec, quelquefois, celui de « rassembler un troupeau », évolution bien naturelle pour les amateurs de westerns :
latin urgēre « presser, serrer de près, poursuivre », d'où urgēns « urgent »
grec εἴργω [eírgō] (< *ewérgō) « écarter, chasser » et « enfermer »
sanskrit vrajati « aller de l'avant », vraja « troupeau, troupe, foule » et « enclos à bestiaux »
lituanien veržiù « serrer ensemble, rétrécir, presser »
* il reste possible que ce verbe, probablement issu de la Bible de Wulfila, soit à y prendre au sens de « pourchasser ». |
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Normanneren
Inscrit le: 18 Mar 2007 Messages: 165 Lieu: Odense - Danemark
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écrit le Tuesday 14 Aug 07, 1:33 |
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Faudrait-il le rapprocher par glissement sémantique de to work* en anglais ou werken* en néerlandais: travailler (cf. ancien grec εργον [ergon])?
*Voir aussi allemand wirken ou danois at virke: fonctionner; ainsi que les mots work , Werk et værk : ouvrage |
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Jacques
Inscrit le: 25 Oct 2005 Messages: 6525 Lieu: Etats-Unis et France
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écrit le Tuesday 14 Aug 07, 2:03 |
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azerty a écrit: | Menschliches Wrack traduit l'expression loque humaine |
On a la même chose en anglais :
angl. a (human) wreck : une loque (humaine) |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Tuesday 14 Aug 07, 2:27 |
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Exact, Jacques, wrak (se prononce vrak) ainsi que l'anglais wreck, sont des bateaux chavirés.
Et tu mentionnes à raison le sens figuré. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Sunday 12 Sep 10, 22:53 |
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Outis a écrit: | Le germanique commun *wrekan serait issu d'un thème *wer-g-/*wr-eg- d'un sémantisme « pousser, presser, serrer de près, rabattre, chasser ». Les termes cités précédemment, dans des langues de peuples maritimes, montrent une spécialisation au sens de « ce qui est rabattu par la mer », mais on a en gotique wrikan « persécuter » *. Dans d'autres langues, etc. |
Un an plus tard (2008), dans le mot du jour orgasme, tu sembles revenir prudemment sur ce que tu dis ici à propos de varech.
Et en septembre 2010, que dirais-tu ? |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3510 Lieu: Nissa
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écrit le Monday 13 Sep 10, 11:04 |
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Des fois audacieux, des fois prudent, je suis comme je suis, je suis fait comme ça.
De plus, mes deux interventions ne sont pas si contradictoires et le doute est surtout issu de l'ignorance. Pour beaucoup de langues je n'ai pu que consulter des dictionnaires, quelques uns un peu datés.
Le seul travail sérieux commencerait par faire dans chaque langue l'histoire des mots de la famille afin d'en démêler dénotations et connotations, travail qui ne peut être fait que par un spécialiste produisant un article et non quelques lignes dans un dictionnaire.
Cette équipe se réunirait ensuite en tempête de crânes pour tenter une synthèse.
Comparé à cet utopique programme, ce que je dis est vraiment de très peu d'importance … |
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gilou
Inscrit le: 02 Jan 2007 Messages: 1528 Lieu: Paris et Rambouillet
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écrit le Monday 13 Sep 10, 12:34 |
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Outis a écrit: | Le germanique commun *wrekan serait issu d'un thème *wer-g-/*wr-eg- d'un sémantisme « pousser, presser, serrer de près, rabattre, chasser ». Les termes cités précédemment, dans des langues de peuples maritimes, montrent une spécialisation au sens de « ce qui est rabattu par la mer », mais on a en gotique wrikan « persécuter » *. |
Don Ringe, dans son excellentissime (et indispensable) ouvrage récent "From Proto-Indo-European to Proto-Germanic" (Oxford University Press) donne, page 245, pour le verbe proto-germanique commun:
*wrekaną *wrak *wrēkun *wrekanaz (il liste les verbes avec leurs formes à l'infinitif, les 3e personnes singulier et pluriel de l'indicatif passé et le participe passé; ą note un a nasalisé), et cite les formes attestées wrikans en gothique, rekinn en vieux-norrois et wrecen en vieil-anglais.
On trouve aussi le mot wrakja 'persécution' en gothique (Beekes)
cf aussi IEW 1181 et LIV p697. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11173 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Monday 13 Sep 10, 16:09 |
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@ Outis : il n'y avait pas la moindre ironie ni le moindre sous-entendu dans ma très naïve question. Je me demandais seulement si depuis 2008 tu avais par hasard acquis de nouvelles informations sur ce sujet. Et je comprenais parfaitement qu'en un an ta réflexion ait pu évoluer (Il n'y a que les imbéciles qui campent sur leurs positions).
Ne minimise pas ce que tu dis, tu sais très bien l'importance que nous accordons tous ici à ta réflexion et à ton esprit de synthèse.
J'explique : il se trouve que le MDJ toy m'a fait aller voir du côté de garçon qui m'a à son tour conduit à orgasme puis à varech et que parallèlement j'ai non sans quelque surprise et interrogation constaté que Etymonline (mais pas Calvert Warkins) regroupait sous une même racine PIE tous les cognats anglais de ces mots et ces derniers avec work, urge, etc. etc.
Il me semblait bien qu'il devait y avoir plutôt deux racines qu'une seule, et comme tu semblais aller dans ce sens, j'étais très désireux d'avoir sur ce sujet un nouvel avis de toi deux ans après le précédent. |
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