Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3511 Lieu: Nissa
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écrit le Friday 08 Feb 19, 9:15 |
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Papou JC a écrit: | Le TLF est un peu incohérent dans sa notice. En dépit du fait que, dans la partie étymologique, il reconnaisse l'existence de facto de deux calice homonymes puisque d'origines différentes (latin calix pour le vase à boire et grec κάλυξ pour l'enveloppe de la fleur), dans la partie sémantique il est écrit que c'est par analogie de forme avec la coupe à boire que l'enveloppe de la fleur est ainsi nommée.
Il faudrait savoir... |
La consultation du DELL ne résout que partiellement le problème : Ernout ou Meillet a écrit: | Les Latins voient dans calix un emprunt au gr. κύλιξ, ainsi Prisc. : calix ἀπὸ τοῦ κύλιξ. En réalité, le mot peut être d'origine indo-européenne, ancien *k°lik- ; outre κύλιξ (dont l'υ s'explique par l'existence de *k°lu-) et κάλυξ, on rapproche skr. kalaśa- « pot, coupe » et kalikā « bouton de fleur ». […] Mais il a pu se produire une confusion entre calix et calyx, emprunt savant au gr. κάλυξ « enveloppe de fleur, calice ». |
On a bien, selon le MMW :
kalaśa, as, ī, am, m. f. n. a water-pot, a pitcher, a jar, a dish (Gr. κάλιξ Lat. calix)
mais kalikā an unblown flower, bud n'est qu'un diminutif banal de kali, de même sens, mot ayant par ailleurs un terrible homonyme (le « un », pire coup de dé, l'âge actuel du Monde (le pire), la Déesse de la destruction, la guerre, etc.).
En fait, je crois un peu bêtement qu'aussi bien la coupe que la fleur ressortissent à la racine *kel- « couvrir, envelopper, cacher » vue dans le MDJ apocalypse et dans la grande famille CELER.
Je ne saurais en effet oublier que :
1) le calice d'une fleur n'est pas sa corolle, il est formé des sépales qui, seules visibles dans le bouton, cachent la fleur elle-même avant de s'effacer discrètement quand elle se déploie dans l'éclosion.
2) le calice est une coupe à caractère rituel, on y change l'eau en vin et le vin en sang ; on pense à toutes les coupes de vérité, comme celle de Caradoc dans la continuation du Perceval, à la coupe des Scythes, au Nartamongæ des Ossètes ; on n'oubliera pas la formule in vino veritas …
Le français remonte peut-être aux sources en n'ayant que le seul mot calice. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11165 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 08 Feb 19, 11:16 |
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Juste pour information, au cas où.
Sous la racine arabe QLS, on trouve
- le verbe قلس qalasa boire beaucoup de vin fait de dattes
- le nom قلوسات qulūsāt coupes à boire
Et sous la racine QLZ
- le verbe قلز qalaza boire dans un trou, humer l’eau qui est dans un trou – II. donner à qqn une coupe pleine pour qu’il la boive entièrement –VIII. boire, vider la coupe jusqu’au fond |
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