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Lou caga-blea
Inscrit le: 05 Sep 2006 Messages: 513 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 14 Dec 06, 15:12 |
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Je croyais que l'emploi de cocu venait du fait que la femelle coucou pondait ses œufs dans le nid d'oiseaux d'autres espèces, et qu'ainsi ses enfants étaient élevés par des autres parents. Pour le cocu on aurait l'inverse (il élève les enfants d'un autre homme...). Mais peut-être me trompé-je. |
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Lucas
Inscrit le: 29 Sep 2006 Messages: 113 Lieu: Lausanne
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écrit le Tuesday 19 Dec 06, 16:21 |
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Tu ne te trompes pas.
Comme l'a dit l'auteur de ce sujet, le coucou pond des œufs, mais ne s'en occupe pas; du coup, pas besoin d'un partenaire régulier pour élever ses petits... et c'est vrai qu'il pose ses œufs dans les nids d'autres espèces ! |
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Glossophile Animateur
Inscrit le: 21 May 2005 Messages: 2281
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écrit le Tuesday 19 Dec 06, 21:41 |
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L'éminent et regretté Pierre Guiraud pose que le nom du cocu ne dérive pas de l'oiseau, cuculus, mais du capuchon, cucullio.
Ce vêtement gaulois, cape à large capuchon, a donné en français la coule, habit monastique comportant un capuchon.
Le cocu serait ainsi celui que sa capuche trop tirée sur les yeux aveugle sur son sort.
Ce qui me parait bien moins tiré par les cheveux que l'explication par l'oiseau, qui n'est pas cocu du tout !
Citons tout de même le grand Chateaubriand, qui a traité le second mari de l'Impératrice Marie-Louise, de :
« coucou qui pond ses œufs dans le nid de l'aigle. » |
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Le garde-mots
Inscrit le: 22 Dec 2005 Messages: 743 Lieu: Lyon
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écrit le Tuesday 19 Dec 06, 21:59 |
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Le mot cuculle existe en français. C'est un capuchon de moine.
Dernière édition par Le garde-mots le Wednesday 20 Dec 06, 11:13; édité 2 fois |
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Nikura
Inscrit le: 08 Nov 2005 Messages: 2035 Lieu: Barcino / Brigantio
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écrit le Wednesday 20 Dec 06, 4:53 |
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cornudo
cornut, banyut - faire cocu = posar/fotre les banyes a algú
cornut, banarut
Je présume que l'occitan emploie aussi à coeur joie le mot "cocut". Mais dans l'ensemble, une idée de cornes également. |
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yves
Inscrit le: 07 Aug 2007 Messages: 397 Lieu: Nevers
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écrit le Wednesday 01 Oct 08, 17:14 |
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Jacques a écrit: | Le verbe formé a partir de cocu est "cocufier".
Une consonne etait nécessaire , mais pourquoi avoir d'avoir choisi la consonne "f" ? |
"cocufier" comme "bêtifier", "acidifier", ..., d'après "faire" : il s'agit de faire cocu ! |
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Sido
Inscrit le: 14 May 2006 Messages: 139 Lieu: Orléans
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écrit le Wednesday 01 Oct 08, 17:25 |
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Trompé d'une moitié par un tiers ! |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Wednesday 01 Oct 08, 18:10 |
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Plus précisément, le latin a connu un bon nombre de dérivés en -ficāre (< facere « faire ») qui ont normalement évolué en -fier (sacrifier, amplifier, etc.).
Remarque : L'évolution phonétique a > i est un phénomène d'apophonie régulier en latin où un a ne peut subsister en syllabe intérieure. Il devient i en syllabe ouverte (ita > itidem, datus > ēditus, ratus > irritus, etc.) et e en syllabe fermée (scandō > descendō, iactus > abiectus, factus > effectus, etc.).
La formation est restée productive pendant toute l'histoire du français où elle concurrence les dérivés en -iser.
Parmi des formations récentes, outre cocufier : chosifier et réifier, russifier mais siniser (*), élecrifier différent de élecriser, etc.
Attention, tous les verbes en -fier n'ont pas cette origine, la consonne intervocalique qui a disparu dans l'évolution phonétique n'est pas toujours la même :
se méfier, (se) confier, (se) défier viennent de fidēre (thème de foi, fidèle, confiance, fiancé)
crucifier vient de -fīxāre (< fīgere « fixer »)
(*) *russiser serait laid et *sinifier prêterait facilement à confusion … |
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joachim
Inscrit le: 13 Jun 2006 Messages: 220 Lieu: Nord (avesnois)
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écrit le Wednesday 01 Oct 08, 21:00 |
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Et pourquoi dit-on "coucou !" qui signifie "bonjour, je suis là" ? Je ne vois pas du tout le rapport avec l'oiseau ou la fleur. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10944 Lieu: Lyon
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écrit le Thursday 02 Oct 08, 10:39 |
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Marden a écrit: | Le coucou, c'est le nom qu'on donne chu nous à la jonquille |
Dans les Ardennes ? En Bourgogne (Yonne), c'est la primevère. Un bouquet de coucous, c'est le symbole du printemps !
Joachim a écrit: | Et pourquoi dit-on "coucou !" qui signifie "bonjour, je suis là" ? Je ne vois pas du tout le rapport avec l'oiseau ou la fleur. |
D'après le TLFi :
- Cet animal qui dit « cou-cou » connaît bien l'art de se cacher. Il est un plaisantin du jeu de la cachette. Mais qui l'a vu? (La Poétique de l'Espace - Bachelard)
Dire ou faire coucou, ce n'est pas tout à fait dire bonjour, c'est plutôt arriver à l'improviste, on le dit généralement avec un air espiègle ou amical, détendu. Je pense qu'on retrouve là le côté "c'est moiiii !" (je sors de ma cachette). |
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Marden
Inscrit le: 16 Nov 2004 Messages: 468 Lieu: Seine-et-Marne, Ardennes
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écrit le Thursday 02 Oct 08, 15:15 |
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José a écrit: | Marden a écrit: | Le coucou, c'est le nom qu'on donne chu nous à la jonquille |
Dans les Ardennes ? En Bourgogne (Yonne), c'est la primevère. Un bouquet de coucous, c'est le symbole du printemps ! |
Dans mon coin (nord) des Ardennes, les sols sont acides, les primevères y sont rares : il semble qu'elles aient une préférence pour les sols calcaires. Elles sont bien présentes sous le nom de "coucous" dans le sud (champenois, donc calcaire) du département.
Le même nom est employé un peu partout en France ( http://www.cnrtl.fr/definition/coucou ) où il est signalé qu'il peut désigner également "le narcisse des bois et des prés".
Pour d'autres appellations régionales de plantes : http://michel-desfayes.org/plantesdefrance.html |
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Tjeri
Inscrit le: 13 Sep 2006 Messages: 996
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écrit le Thursday 02 Oct 08, 20:12 |
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En japonais c'est kakkô. En finnois käki. En suédois gök..
Existe-t-il des langues où le nom de cet oiseau (Cuculus canorus) ne soit pas une onomatopée de son chant? |
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myris
Inscrit le: 25 Nov 2008 Messages: 253 Lieu: Tournus France
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écrit le Friday 03 Apr 09, 23:21 |
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En parcourant de vieux fils, je tombe sur celui-ci consacré au cocu, soit au mari trompé. En France, et lorsqu'on n'est pas directement concerné, cette situation prête à rire et est l'objet de nombre de plaisanteries gauloises et de pièces de théâtre boulevardières.
Si l'attribution à l'infortuné d'une belle paire de cornes, voire, dans les cas les plus désespérés, d'une superbe ramure d'orignal, semble être d'un usage assez répandu, qu'en est- il de ces autres emblêmes que sont la couleur jaune ou le fait que le malheureux ait beaucoup de chance au jeu. Retrouve -t-on ça ailleurs? |
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marsyas
Inscrit le: 19 Jun 2007 Messages: 34 Lieu: Utopie, Alpes-Maritimes
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écrit le Saturday 04 Apr 09, 10:02 |
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Au niveau éthologique, la duperie est encore plus cruelle.
Les "victimes" des ces abandons d'œufs sont plus généralement les pies. En effet, le petit du coucou parvient à crier comme ses petits, et plus encore, il imite dans sa bouche une marque "noire" (il me semble) signifiant qu'il n'a pas reçu assez de nourriture, recevant la quasi totalité des becquées et laissant mourir de faim les véritables petits de la pie. |
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felyrops
Inscrit le: 04 May 2007 Messages: 1143 Lieu: Sint-Niklaas (Belgique)
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écrit le Saturday 04 Apr 09, 14:43 |
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Enfin quelqu'un qui remet à sa juste place tout ceci dans le domaine animal (éthologie). C'est à tort qu'on essaie ici de réverbérer un comportement humain sur un phénomène du règne animal sur lequel aucune étude scientifique n'a été faite depuis des siècles.
Dans Young "The life of the vertebrates", je lis "The significance of the varied colours of eggs that are not procryptic is obscure. (...). A further sign of this is that there are various races of cuckoo, each laying eggs appropriate to the nest it parasitizes ; but the genetics and behaviour of cuckoos are still very obscure subjects.".
Etant incapable de traduire le mot "procryptic", je comprends néanmoins de ces phrases qu'on n'a toujours rien compris ou expliqué du comportement de ces merveilleux oiseaux.
Je trouve d'ailleurs très irrévérencieux envers ces innocentes créatures de la nature de qualifier du verbe "parasiter" un phénomène de la nature que nul homme n'a jamais pu expliquer, alors que le cocutage humain est sans doûte le plus vil des vices... |
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