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bakhtine
Inscrit le: 09 Feb 2010 Messages: 10 Lieu: gap
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écrit le Wednesday 13 Jun 12, 13:01 |
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Le mot anglais "travel" renvoie au français "travailler" , étymologiquement associé par le latin "tripalium" à la notion de "souffrance".
A une époque reculée, le fait de voyager était d'autant plus associé à la notion de souffrance et de grande fatigue.
Ainsi, on trouve chez Froissart : "Ils ne firent oncques en leur vie autre chose que travailler de royaume en royaume". |
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alloa
Inscrit le: 27 Aug 2008 Messages: 82 Lieu: Córdoba - Argentine
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écrit le Wednesday 13 Jun 12, 14:44 |
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Glossophile a écrit: | ... Il nous en reste la salle de travail, pour les femmes qui accouchent, et l'expression « cela me travaille », au propre : « ma dent me travaille », ou au figuré « mes soucis me travaillent. » |
À rapprocher de l'expression espagnole trabajo de parto qui désigne les moments précédant la naissance du bébé et où la parturiente souffre. |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 30 Nov 12, 18:21 |
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Citation: | Comme en anglais, signalé par Jacques, travaglio a en italien le sens de pénibilité |
- Il travaglio giudiziario di Strauss-Kahn potrebbe comunque essere vicino a una conclusione.
= Les tourments judiciaires de DSK pourraient être proches du dénouement.
[ Il Corriere della Sera - 30.11.2012 ]
- il travaglio giudiziario : le chemin de croix judiciaire |
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dawance
Inscrit le: 06 Nov 2007 Messages: 1897 Lieu: Ardenne (belge)
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écrit le Sunday 02 Dec 12, 10:40 |
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En wallon, travail, travails, utilisé par le maréchal-ferrant, se dit trava
travail, travaux se dit ovrèdje (ouvrier, ovrî, ouvrable, ovrâve).
Etymologie de trava: apocope du bas latin trabaculum, dénominatif de lat. trabs, trăbis, poutre, qui a donné l'ancien français trabacle, travail de fortification (Godefroy).
L'apocope est du modèle: lat. cēnācŭlum donne wallon cina, fenil. (cēnācŭlum : chambre à l'étage), anc.fr. cenail, salle à manger.
NB: trabs est aussi l'étymon de entraver, via tref ou le provençal trau (TLF)
Un travail.
Un tripalium.
Dernière édition par dawance le Wednesday 31 Jul 13, 13:18; édité 2 fois |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 26 Jul 13, 16:50 |
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Citation: | Il nous en reste la salle de travail, pour les femmes qui accouchent.
À rapprocher de l'expression espagnole trabajo de parto qui désigne les moments précédant la naissance du bébé et où la parturiente souffre. |
- William ha passato al suo fianco tutte le undici, lunghe ore del travaglio.
= William a passé les 11 longues heures qu'a duré l'accouchement aux côtés de Kate.
[ Il Corriere della Sera - 23.07.2013 ]
- The exhausted new mum deserved it (= spontaneous applause) after a gruelling 11-hour labour.
= La maman, fatiguée, a bien mérité les applaudissements spontanés, après un accouchement éprouvant qui a duré 11 heures.
[ The Sun - 23.07.2013 ]
Il serait intéressant de comparer comment les langues latines ou influencées par le latin traduisent travail au sens de moments précédant la naissance du bébé.
Ne pas confondre :
- un accouchement de 11 heures
- un accouchement de la 11ème heure
Rejsl a écrit: | Être l'ouvrier de la onzième heure signifie aujourd'hui : être en retard, celui qui arrive après la bataille et en profite. L'expression vient d'une parabole tirée de l'Évangile selon Mathieu et je laisse le soin aux initiés d'expliquer la portée exacte de la parabole. |
Papou JC a écrit: | Faute de Babéliens initiés, on peut faire un renvoi à Wikipedia.
Wikipedia a écrit: | La parabole des ouvriers de la onzième heure (quelquefois : parabole des ouvriers envoyés à la vigne) est un extrait de l'Évangile selon Matthieu. La onzième heure fait référence à une méthode antique de calcul des heures qui débutait avec le lever du soleil et qui divisait la journée en douze parties. La parabole fait intervenir un propriétaire terrien qui rémunère également ses différents employés peu importe l'heure ou ils ont débuté leur labeur. Par extension, l'expression peut faire référence au dernier moment ou au moment fatidique[réf. nécessaire]. L'expression est peu utilisé en français [réf. nécessaire] contrairement à l'eleventh hour anglo-saxon [réf. nécessaire]. |
Pour les heures latines, voir le MDJ none. |
Extraits du Fil Références d'origine biblique. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Friday 02 May 14, 10:18 |
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On s'est toujours demandé pourquoi on fêtait le travail ... en chômant ce jour ! |
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José Animateur
Inscrit le: 16 Oct 2006 Messages: 10941 Lieu: Lyon
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écrit le Friday 02 May 14, 10:24 |
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Pour ceux qui veulent s'affranchir des contraintes du travail, la procrastination est une sorte d'acte de résistance. |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Wednesday 01 May 19, 15:41 |
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Jacques a écrit: | Le mot anglais travail est rare, mais a gardé son ancien sens.
angl. travail : 12e s. souffrance, dur labeur, activite pénible < anc. fr. travail (meme sens)
... thus freeing the suburbs from the travails of population growth
(... épargnant ainsi aux banlieues les douleurs de la croissance démographique.) grist.org 31-08-11 |
Voir un autre exemple : His complex legal travails are far from over (Ses difficultés juridiques de nature complexe sont loin d'être terminées).
http://projetbabel.org/forum/viewtopic.php?p=235049#235049 |
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Outis Animateur
Inscrit le: 07 Feb 2007 Messages: 3509 Lieu: Nissa
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écrit le Thursday 01 Aug 19, 6:41 |
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J'aimerais revenir sur le latin trabs, trăbis « poutre, bois de construction » qui, en fait, est utilisable pour à peu près n'importe quelle pièce de bois allongée : javeline, massue, torche, arbre, plat-bord, etc.
Le dictionnaire latin Lewis & Short signale un rapport entre ce mot et le grec τράπηξ [trápēks], connu aussi sous les variantes τράφηξ [trápʰēks] et éolien τρόπηξ, pour désigner une poutre, un épieu, un manche de rame ou une palette de boulanger.
Pokorny et Frisk indiquent bien un rapprochement, Ernout et Meillet (DELL) l'ignorent et Chantraine (DELG) le met en doute, arguant de la plus petite taille et de la mobilité des pièces évoquées par τράφηξ, mais non du suffixe -ēk connu comme formateur de noms d'instrument.
En revanche, Beekes (Pre-Greek, p. 126), examinant τράφηξ, sans évoquer trabs, s'appuyant sur ce même suffixe et sur les alternances a/o et p/pʰ considère le mot comme pré-grec.
S'il faut ajouter que Pokorny rattache au thème des mots signifiant « construction » (lette trāba, lit. tróbą) ou « habitation » (gr. τέρεμνα [téremna], θεράπνη [tʰerápnē]), on a le sentiment d'un mot devenu passe-partout dont le sens technique précis n'était plus toujours maîtrisé par ceux qui l'employaient. Le peu d'attestations, autant que l'obscurité de certaines n'aident pas à y voir clair :
Lycophron, Alexandra, 999-1001 a écrit: | ἧς ἐκπνεούσης λοῖσθον ὀφθαλμὸς τυπεὶς
πιθηκομόρφῳ πότμον Αἰτωλῷ φθόρῳ
τεύξει τράφηκι φοινίῳ τετμημένῳ.
Et l'œil blessé de la demoiselle [Penthésilée] rendant son dernier souffle
Au fléau d'Étolie [Thersite] à figure de singe un sort fatal
Ménagera : il sera déchiré par un épieu meurtrier. |
Lycophron, Alexandra, 639-641 a écrit: | οὐ γάρ τις αὐτῶν ψίσεται πύρνον γνάθῳ,
640πρὶν ἂν κρατήσῃ ναστὸν εὐστόχῳ λίθῳ
ὑπὲρ τράφηκος σῆμα κείμενον σκοποῦ.
Car aucun ne mâchera de pain
Avant qu'il se soit rendu maître d'une miche avec une pierre bien dirigée,
Cible posée sur un pieu servant de but. |
Le latin trabs est d'ailleurs tout aussi technique si l'on peut en juger par ses occurrences littéraires principales :
• Vitruve, De l'Architecture (31)
• Pline l'Ancien, Histoire Naturelle (18)
• Servius, Commentaire de l'Énéide (17)
On n'est pas bien parti pour éclairer l'origine du mot travail. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Thursday 01 Aug 19, 8:09 |
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Que penser de l'hypothèse de Jean-Luce Morlie ? Texte intégral dont j'extrait ce ceci pour inciter à lire tout le reste :
La mise en évidence de la racine consonantique indo-européenne en R-B règle donc la question du « tripalium » : il existait un mot antérieur en R-B, dont nous n’avons pas trace…et pour lequel le « trevail » a pris la place.[...] Le couple R-B(V) forme la racine indo-européenne *orbh , de laquelle dérive, par exemple, le grec orphanos (orphelin).
Cette hypothèse mérite peut-être d'être examinée de près ?
Voir aussi le fil orphelin, robot.
Dernière édition par Papou JC le Saturday 03 Aug 19, 5:14; édité 1 fois |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 897 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Thursday 01 Aug 19, 12:22 |
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Déjà, le début est mal informé :
"L’échange d'un "e" pour le "i" de tripalium pourrait justifier le treballar catalan, mais ne rendrait pas compte de la série de transformation en «a» pour les autres langues romanes- travailler (fr.) trabajar (esp.) travagliare (it.) trabalhar (port.)."
- Le passage du i bref latin au e fermé préroman est bien connu (cf. mon premier message sur l'histoire de la langue).
- Le passage à a d'un e fermé en syllabe initiale, ouverte ou fermée, est courant et ancien :
Ex : *bilancea > balance ; *glenare > glaner ; mercatu(m) > marché ; *hirunda > aronde, etc...
Cela dit, il y a incontestablement doute en ce qui concerne l'étymologie de travailler/travail ; on sait qu'il existe un terme technique signifiant "poutre", "ouvrage en bois" et même "catafalque", qui semble dériver de trabe(m), il y a peut-être eu confusion d'étymons, glissements sémantiques...
Au XIIème, travaillier est nettement spécialisé au sens actif de tourmenter, importuner, ou au sens passif, plus courant, de souffrir une peine, être pris de douleurs aiguës (enfantement, par ex.), peiner.
La manière la plus courante de dire "travailler" est ovrer.
Dernière édition par Cligès le Thursday 01 Aug 19, 21:42; édité 1 fois |
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embatérienne Animateur
Inscrit le: 11 Mar 2011 Messages: 3875 Lieu: Paris
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écrit le Thursday 01 Aug 19, 20:31 |
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L'article de Jean-Luce Morlie, ethnomycologue surement compétent dans son domaine, me semble avoir des visées politiques ou sociales sur la nature du travail, plutôt qu'un esprit linguistique bien clair. De plus, il est mal écrit, négligé, que ce soit dans sa version initiale de 2010 ou dans cette version révisée pour Mediapart.
Par exemple, je ne comprends ni la forme ni le fond du passage
Citation: | « Erbe (al.) (héritier ), heir (ang.) vient également s’ajouter à ce champs sémantique. |
L'étymologie de heir, du français hoir, n'a rien de commun avec « la racine indo-européenne *orbh ». |
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Cligès
Inscrit le: 18 Jul 2019 Messages: 897 Lieu: Pays de Loire
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écrit le Thursday 01 Aug 19, 21:40 |
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Je suis d'accord. Cela se voit tout de suite. |
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Papou JC
Inscrit le: 01 Nov 2008 Messages: 11198 Lieu: Meaux (F)
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écrit le Friday 02 Aug 19, 11:32 |
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embatérienne a écrit: | Citation: | « Erbe (al.) (héritier ), heir (ang.) vient également s’ajouter à ce champs sémantique. |
L'étymologie de heir, du français hoir, n'a rien de commun avec « la racine indo-européenne *orbh ». |
C'est bien pourquoi, je pense, l'auteur ne parle que du champ sémantique. Il ne dit pas que heir est un cognat de Erbe. Il ne faudrait tout de même pas l'accuser de dire ce qu'il ne dit pas. Tout ignorant qu'il paraisse être, il doit bien connaître l'étymologie de heir, tout de même... |
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