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lemming
Inscrit le: 14 Mar 2005 Messages: 18 Lieu: cotentin
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écrit le Friday 20 May 05, 17:29 |
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Je vais essayer d'apporter ma contribution avec mes quelques notions de maltais.
J'avais lu quelque part (mais je ne me souviens plus où, désolée !) que le vocabulaire maltais était dérivé à 80 % de l'arabe, et que dans les 20 % restant, on trouvait en grande partie de l'italien (exemple : pjanu, pluriel pjanijiet , le piano) et de l'anglais (exemple : platt, l'assiette).
Les verbes maltais venant de l'italien ou de l'anglais se conjuguent comme les verbes maltais de racine sémitique. Ainsi le verbe pinġa (peindre) prend les formes suivantes :
Inachevé :
npinġi
tpinġi
jpinġi/tpinġi
npinġu
tpinġu
jpinġu
Accompli :
pinġejt
pinġejt
pinġa/pinġiet
pinġejna
pinġejtu
pinġew
à comparer avec le verbe kiteb (écrire) de racine sémitique :
Inachevé :
nikteb
tikteb
jikteb/tikteb
niktbu
tiktbu
jiktbu
Accompli :
ktibt
ktibt
kiteb/kitbet
ktibna
ktbitu
kitbu
Le maltais a bien sûr une littérature. Le premier roman en maltais fut écrit en 1889 par Caruana. Parmi les grands poètes maltais, on peut citer Dun Karm, Anton Buttiġieġ et Ġuże Muscat Azzopardi considéré comme le père de la littérature maltaise. |
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lemming
Inscrit le: 14 Mar 2005 Messages: 18 Lieu: cotentin
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écrit le Friday 20 May 05, 18:04 |
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Petite précision supplémentaire :
Tous les verbes empruntés à l'anglais finissent par -ja : skorja, marquer un point vient de l'anglais "score" ; iddajvja, plonger vient de "dive", et ixxotja de "shoot"
Les verbes empruntés aux autres langues (principalement italien et sicilien) finissent par -a : on peut citer obda, obéir qui vient de l'italien "obbedire" et salva de "salvare" |
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nougaramel
Inscrit le: 15 May 2005 Messages: 274 Lieu: Ile de France
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écrit le Friday 27 May 05, 5:40 |
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J'ai retrouvé dans mes fonds de tiroirs, une étude du CNRS vieille d'il y a 24 ans. Elle s'intitule « Femmes de Malte dans les chants traditionnels » et elle est de Joseph Cassar-Pullicino et Micheline Galley.
Il y est dit en introduction:
« La langue maltaise peut se définir, selon les termes de Joseph Aquilina, comme étant « sémitique de structure et romane de superstructure » En d'autres termes, la morphologie, la syntaxe, le vocabulaire de base sont sémitiques - plus spécifiquement, arabes -, tandis que les éléments de syntaxe et de vocabulaire surajoutés à la base arabe viennent, en grande partie, des langues romanes - le sicilien et l'italien. »
Fin de citation.
Sur le plan linguistique, les influences sont les suivantes:
Vers 870 : Arabe.
Fin du XIe mais plus franchement à partir du milieu du XIIIe : Sicilien - Italien.
1814 : Anglais |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Friday 27 May 05, 12:22 |
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Je croyais qu'originellement le maltais était du phénicien, arabisé par la suite. |
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Maurice
Inscrit le: 25 May 2005 Messages: 435 Lieu: Hauts de Seine
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écrit le Friday 27 May 05, 13:56 |
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Je confirme que c'est une langue sémitique à l'origine, mais fortement influencée par d'autres langues : le dialecte sicilien et plus récemment l'anglais.
L'origine phénicienne est souvent évoquée mais j'ai l'impression que ce n'est pas absolument prouvé.
Cette langue s'est construite sur un substrat (= couche dessous) , c'est à dire que la population parlait précédemment une autre langue, et que des envahisseurs ont très fortement modifié la langue, mais il peut rester quand même des traces de ce substrat. Par exemple , le français s'est construit sur un substrat gaulois d'abord par les romains puis par les peuples germaniques; l'influence du gaulois est- très faible, celle du germanique est élevée (ce qu'on appelle alors un superstrat c.a.d. une couche ajoutée par dessus), mais c'est quand même essentiellement une langue romane.
Pour revenir au maltais, on ne sait pas très bien si le substrat est du punique (langue des phéniciens puis des carthaginois) ou une langue romane, mais la langue est essentiellement de l'arabe résultant de l'envahissement par les arabes, à l'époque de la grande expansion qui a eu lieu en Afrique du Nord ,Espagne, entre autres. |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Friday 27 May 05, 14:19 |
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Je pense que l'influence du gaulois sur le français est moins que "très faible", elle est quasi nulle. A part quelques dizaines de mots et notre prononciation (ou accent) française.
Quant à l'influence germanique, je ne la vois que dans quelques centaines de mots, dans certains prénoms et dans le mot "France". |
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Maurice
Inscrit le: 25 May 2005 Messages: 435 Lieu: Hauts de Seine
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écrit le Saturday 28 May 05, 11:04 |
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Mes sources d'information sont , pour ce sujet, essentiellement le livre suivant : dictionnaire de mots d'origine étrangère, de Henriette et Gérard Walter, chez Larousse.
J' ai compté les noms d'origine germanique cotés dans ce livre : environ 270
ce qui n'est pas négligeable.
Pare contre, pour les mots d'origine gauloise, c'est effcetivementtrès faible : 20. |
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Pablo Saratxaga
Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 222 Lieu: A Rtene, etur Lidje et Vervî
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écrit le Tuesday 15 May 07, 13:55 |
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Je pense que l'influence gauloise est beaucoup plus importante; mais non correctemment perçue, du fait que le latin a "romanisé" du lexique gaulois, l'integrant au latin courant (un peu comme l'anglais "pipe" etc. on pense à lui comme un "mot anglais", mais à l'origine c'est un mot roman).
Par exemple en latin classique cheval c'est "equus"; mais en français (et dans bien d'autres langues latines) c'est le mot "caballus" qui a donné le mot actuel; ce "caballus" est souvent perçu par les etymologistes comme "latin", mais il semble qu'il aie été adapté par le latin du gaulois.
Cheval, route, chemin, char, couille, bièvre, lapin, chêne, braguette,... peut-être aussi "coq"? Et sans doute bien d'autres encore si on fouille un petit peu; je n'ai fait que mettre les premiers mots qui me sont vénus à l'esprit et c'est des mots très courants. |
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Pablo Saratxaga
Inscrit le: 30 Jan 2006 Messages: 222 Lieu: A Rtene, etur Lidje et Vervî
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écrit le Tuesday 15 May 07, 14:10 |
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nougaramel a écrit: | Q : Computer en espagnol ?
R : Computer |
Petite correction, en espagnol on dit "computadora" (ce qui est un mot 100% latin, aussi bien dans sa racine que dans son suffixe; même si il est vrai l'idée vient de l'usage anglais de cette racine latine dans "computer")
Citation: | Dans presque toutes les langues du monde, les mots nouveaux venant de l'étranger sont adoptés en l'état ou presque, avec parfois une prononciation spécifique.
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Pas nécessairement; et je ne suis pas certain non plus que ce soit là l'attitude la plus courante (mais c'est certainement la plus passive).
D'autres possibilités sont l'adaptation de la racine en lui adjoignant des préfixes/suffixes propre à la langue emprunteuse (eg: comput-er => comput-adora, copiut-rece);
ou encore une traduction des lexèmes par des lexèmes propres; une traduction du sens (c'est le cas de walkman => baladeur, ou encore e-mail => courrier électronique) |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Tuesday 15 May 07, 14:18 |
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@ Pablo Saratxaga
Hypothèse très intéressante. Il faudrait la vérifier en cherchant s'il y a la même évolution du latin dans des pays où la population ne parlait pas une langue celtique.
Je pense à l'Italie ou à la Roumanie et peut-être l'Espagne. |
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nougaramel
Inscrit le: 15 May 2005 Messages: 274 Lieu: Ile de France
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écrit le Tuesday 15 May 07, 14:45 |
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@ Pablo Saratxaga
Concernant computer/computadora : je l'ai pourtant entendu, de même que ordenador; peut-être des particularismes "sociaux" ou de simples anglicismes ou "francismes". Comme tu le dis, même si on retrouve une racine latine, il s'agit d'anglicisme.
Pablo Saratxaga a écrit: | nougaramel a écrit: | Dans presque toutes les langues du monde, les mots nouveaux venant de l'étranger sont adoptés en l'état ou presque, avec parfois une prononciation spécifique. |
Pas nécessairement; et je ne suis pas certain non plus que ce soit là l'attitude la plus courante (mais c'est certainement la plus passive).
D'autres possibilités sont l'adaptation de la racine en lui adjoignant des préfixes/suffixes propre à la langue emprunteuse (eg: comput-er => comput-adora, copiut-rece);
ou encore une traduction des lexèmes par des lexèmes propres; une traduction du sens (c'est le cas de walkman => baladeur, ou encore e-mail => courrier électronique) | Nous avons un point de vue différent sur le sujet. Les exemples que tu cites ont vu le jour au forceps et tous n'ont pas été adoptés. Walkman et e-mail (ou mail), par exemple, sont utilisés couramment dans le français. On ne peut pas les considérer comme du français mais ils n'en restent pas moins souvent utilisés par des francophones. |
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mohand1978
Inscrit le: 21 Jan 2007 Messages: 29
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écrit le Saturday 26 May 07, 22:38 |
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Le maltais est une langue issue de l'arabe.
D'ailleurs le maltais est une langue très proche du dialecte tunisien, je pense même qu'il y a intercompréhension entre lex deux idiomes: quelqu'un pourrait il nous le confirmer.
Il existe d'autres cas de langues soeurs qui s'écrivent dans des alphabets différents:
-hindi et urdu
-serbe et croate
-langues turques (en latin ou en cyrillique)
-le kurde: latin, arabe
-le perse: en arabe en iran et en cyrillique au tadjikistan. |
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mohand1978
Inscrit le: 21 Jan 2007 Messages: 29
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écrit le Saturday 26 May 07, 22:41 |
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mansio a écrit: | Je pense à l'Italie ou à la Roumanie et peut-être l'Espagne. |
oui mais en italie du nord, on parlait Gaulois ! |
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mansio
Inscrit le: 19 Feb 2005 Messages: 1125
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écrit le Sunday 27 May 07, 11:28 |
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Je m'attendais à cette remarque. Ce gaulois transalpin avait très probablement disparu quand le processus linguistique décrit par Pablo s'est mis en place. De plus, les trois-quarts du territoire italien n'étaient pas sous l'influence directe ou indirecte d'une langue celtique. |
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mohand1978
Inscrit le: 21 Jan 2007 Messages: 29
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écrit le Tuesday 29 May 07, 13:20 |
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oui je suis d'accord avec toi, la majorité du territoire italien n'a pas eu de présence gauloise. Mais d'un point de vue démographique la plaine du Po a toujours été le réservoir de population de l'Italie, donc une large partie de l'italie (cette fois ci d'un point de vue démographique) a pu subir la présence et l'influence des populations celtes. |
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