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Prononciation de مؤجّل - Forum arabe, berbère, hébreu - Forum Babel
Prononciation de مؤجّل

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mansio



Inscrit le: 19 Feb 2005
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Messageécrit le Monday 18 Jun 07, 12:21 Répondre en citant ce message   

Abdusselam

Dans la traduction de Masson du Coran (3:145) le mot مؤجّل est prononcé en note comme mu'wajjal alors que je pensais qu'il devait se prononcer mu'ajjal ou à la rigueur mû'ajjal.
Il s'agit peut-être d'une simple coquille.

Qu'est-ce que tu en penses?
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Abdüssalâm



Inscrit le: 02 Jan 2007
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Messageécrit le Monday 18 Jun 07, 13:10 Répondre en citant ce message   

۝وما كانَ لنَفـْـسٍ أن تـَمـوتَ إلا بـِإذن الله كتاباً مؤَجَّلاً ۝
۝ mâ kâna li-nafs(in) an tamûta illâ bi-idni-llâhi kitâb(am) mu'ajallâ ۝
"Nul ne peut mourir si ce n'est avec la permission d'Allâh selon un décret (kitâb) prédéterminé ..."
la lecture donnée ici est la version "HafS" en vigueur dans l'ensemble du monde musulman excepté le Maghreb et l'Afrique occidentale qui utilise la leçon dite "warš" où le même verset se lit de manière identique sauf pour le mot en question où nous avons: "...kitâb(am) muwäjjalâ"
[J'écris "kitâb(am) au lieu de kitâb(an) car dans la lecture canonique du Coran (tajwîd) quand un tanwîn ou un "n" apocopé rencontre un mot commençant par "m", celui-ci assimile le tanwîn ou le "n" apocopé, on appelle ça "idġâm bi-l-ġunnät"].
Dans la lecture "warš", non seulement le "hamza" disparait mais le "waw" prend un gros point noir suscrit qui indique que le fatHa [a] doit se prononcer [è].
ajl: délai
أجْـل
ajjala: verbe dérivé de II° forme (factitif): donner un délai أجـَّل
mu'ajjal: nom de patient (participe passif) du verbe précédent مُؤَجـَّل (voir les formes dérivées dans "les racines trilitères)
le ـو (wâw) de مؤجـّل n'est (dans la lecture"HafS" et en arabe littéral moderne) qu'un support orthographique du hamza sans incidence phonétique.
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mansio



Inscrit le: 19 Feb 2005
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Messageécrit le Monday 18 Jun 07, 22:10 Répondre en citant ce message   

Abdüsseläm a écrit:

[J'écris "kitâb(am) au lieu de kitâb(an) car dans la lecture canonique du Coran (tajwîd) quand un tanwîn ou un "n" apocopé rencontre un mot commençant par "m", celui-ci assimile le tanwîn ou le "n" apocopé, on appelle ça "idġâm bi-l-ġunnät"].


Dans mon Coran "Hafsî" le "m" de mu'ajjal porte d'ailleurs un shadda.

Mu'wajjal n'est donc pas une coquille ou une erreur mais un compromis entre mu'ajjal et muwajjal.
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Abdüssalâm



Inscrit le: 02 Jan 2007
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Messageécrit le Monday 18 Jun 07, 23:17 Répondre en citant ce message   

oui, c'est pour cette raison qu'on trouve dans le "maSHaf" (exemplaire du Coran) des mots avec un šadda sur la première lettre, ce qui du point de vue de la morphologie arabe est une aberration. cela est dû à cette règle d'assimilation des tanwîn et n apocopé par la lettre du mot suivant (m, n, l, r). Par contre si on marque une pause entre le tanwîn et le n la 1) lettre du mot suivant se prononce normalement.
quant à "mu'ajjal" (ou muwajjal), les deux lectures (HafS et warš) sont reçues comme canoniques, ce qui ne l'est pas est de les mélanger.
Dans le dialecte arabe du Hejâz (Arabie occidentale), le phonème hamza avait pratiquement disparu (ou au contraire n'était pas encore bien introduit, puisque ce phonème existe aussi dans la langue persane), il y était soit atténué, soit remplacé par le couple û/î (non vocalisé), w/y (vocalisé). C'est ce phénomène que prend en compte la lecture "warš" du Coran. La dialecte du Najd, au contraire développa fortement ce phonème, comme dans la lecture "HafS". Notons, néanmoins que les différences qui séparent ces deux lectures sont essentiellement phonétiques et n'affectent pas le sens du texte.

PS: j'ai posté dans "écriture de l'arabe: posez vos questions" un message sur l'orthographe du hamza.
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mansio



Inscrit le: 19 Feb 2005
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Messageécrit le Tuesday 19 Jun 07, 13:26 Répondre en citant ce message   

Abdüsseläm a écrit:
oui, c'est pour cette raison qu'on trouve dans le "maSHaf" (exemplaire du Coran) des mots avec un šadda sur la première lettre, ce qui du point de vue de la morphologie arabe est une aberration. cela est dû à cette règle d'assimilation des tanwîn et n apocopé par la lettre du mot suivant (m, n, l, r).


Cette règle, logique phonétiquement, n'est pas respectée par le Coran. Même quand le mot précédent se termine par un "m" et que le mot suivant commence par un "m" il y a un shadda sur le "m" suivant, ce qui me parait tout à fait inutile.

Par exemple dans le verset 3:165 entre aSâbatkum et muSîbatun.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Tuesday 19 Jun 07, 13:31 Répondre en citant ce message   

Elle n'est pas si illogique que cela car il s'agit là de "idghâm bil-ghunna", c-à-d, d'une assimilation avec "nasalisation" et indique que las deux mots doivent être lu en faisant trainer le phénomène du"shadda".
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mansio



Inscrit le: 19 Feb 2005
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Messageécrit le Tuesday 19 Jun 07, 15:01 Répondre en citant ce message   

Abdusselam

D'accord, je suis convaincu.

Il faudra aussi un jour que tu fasses un petit topo sur les lettres de "ponctuation" dans le Coran. On trouve parfois un léger flou dans les définitions, ou alors une ponctuation différente suivant les éditions. Cela peut même mener à des différences de compréhension du texte.
Il me vient juste à l'esprit un exemple dans le passage à propos des versets clairs et ceux ambigus.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Tuesday 19 Jun 07, 15:55 Répondre en citant ce message   

Oui, ce verset est très célèbre (3/7). ibn roshd en a fait un commentaire que je te conseille: (Averroès, le discours décisif; trad. Marc Geoffroy, ed. GF- Flammarion) . le texte arabe entièrement vocalisé est en regard de la traduction française. C'est un texte court, donc facilement lisible et de plus pas trop onéreux.
Quant à la vocalisation et ponctuation du "maSHaf", il est vrai qu'elle est peut être parfois ambigüe et, pour la vocalisation trop compliquée.
J'aimerais faire un topo sur la lecture "tajwîd" (lecture canonique) et la ponctuation du Coran. Mais je souhaiterais que cela reste sur le plan linguistique et pour cela je préfère attendre un peu, afin de voir qui sera susceptible de visiter ce forum. Etre sûr que nous sommes entre gens sensés.
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mansio



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Messageécrit le Tuesday 19 Jun 07, 23:01 Répondre en citant ce message   

Abdusselam

D'après Ibn Rushd quelle est la lecture qu'il faut privilégier pour ce passage?

"...personne n'en connait l'interprétation sinon Dieu. Ceux qui sont enracinés dans la science disent..."

ou

"...personne n'en connait l'interprétation sinon Dieu et ceux qui sont enracinés dans la science. Ceux-ci disent..."

La plupart des traducteurs privilégient la première traduction mais suivant la "ponctuation" adoptée la seconde est également possible.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 25 Jun 07, 19:24 Répondre en citant ce message   

le verset en question est:
۝...هو الـّـذي أنزل عليك الكتاب منه آيات محكمات هن أمّ الكتاب وأخر متشابهات [...] وما يعلم تأويله إلا الله والراسخون في العلم يقولون آمنـّا به كل من عند ربنا ...۝
{huwa-lladî anzala 3alayka-l-kitâba minhu âyâti(m) muHkamât wa axaru mutašâbihât [...] wa mâ ya3lamu ta'wîlahû illa-llâh/(u) wa râsixûna fi-l-3ilmi yaqûlûna âmannâ bihî kullu(m) min 3indi rabbinâ...}
"C'est Lui (Dieu) qui a fait descendre sur toi (muHammad) le Livre (le Coran) qui contient des versets au sens obvie et d'autres dont le sens prète à équivoques...et ne connait son interprétation qu'Allâh et ceux qui sont enracinés dans la science (de Dieu) /[ils] disent nous avons foi en lui (le Coran), tout provient de Dieu..." (3/7).

tout d'abord la traduction, qui est toujours difficile quand elle porte sur le Coran:
al-kitâb: est généralement traduit par "livre", ce qui est sa signification actuelle. Mais, dans le cas du Coran, une question se pose: le Coran ne fut réuni en écrits sur des pages de parchemin qu'après la mort du Prophète. Donc, comment peut-il s'intituler lui-même "le livre"? A mon sens, il faut chercher la réponse dans:

ياأيُّها الـّذين آمنوا كتب عليكم الصيام
{yâ'ayyuhâ-lladîna âmanû kutiba 3alaykumu-S-Siyâm...}
"ô vous qui croyez, il vous est enjoint le jeûne..." (3/183)
Ainsi le mot "kitâb" signifierait une "injonction solemnelle", une "prescription", plus qu'un objet matériel, un "livre".
"ne connait": la traduction française ne prends pas en compte une règle de syntaxe de l'arabe, à savoir que quand le verbe a pour sujet un nom distinct et se trouve en début de proposition, il est obligatoirement au singulier quelque soit le nombre du sujet.
ex:
دخل التلامذ والمعلم قاعة الدرس (daxala-t-talâmidu wa-l mu3allima-qâ3äta-d-dars.): "est entré les élèves et le professeur la salle de classe"
et donc, pour ce qui nous concerne, la traduction française doit nécessairement choisir entre les deux interprétations.

Puisque le nœud du problême est de savoir si: la proposition "et ne connait son interprétation qu'..." a pour sujet "Dieu" seul ou englobe aussi "les enracinés dans la science".
Le commentaire (tafsîr) exotérique réserve ce verbe a "Dieu" seul, mais ibn rušd (Avérroès) qui est un "faylasûf" (c-a-d appartenant à l'école de pensée qui tente de concilier l'Islâm avec la pensée rationnelle grècque) dit que le verset a une double interprétation en divisant les hommes en 2 catégories:
-la 1°, le commun des mortels (a3wamm) pour qui le verset doit se lire en marquant une pause entre "allâh" (Dieu) et "ar-râsixûna fi-l-3ilm" (les enracinés dans la science). Ainsi, ceux qui parmi eux sont "enracinés dans la science" sont ceux qui avouent leur ignorance en la matière et disent:"nous croyons en lui, tout vient de notre seigneur"
-la 2° est celle de l'élite (al-xawâSS) qui ont suivi la parcours initiatique adéquat en plus de dispositions naturelles. Cette catégorie peut ne pas marquer la pause mentionnée ci-dessus et englober "les enracinés ...". Ceux-ci, forts de leur science disent: "nous croyons...".
Il est à noter que cette double interprétation ne concerne pas seulement ibn rušd, mais est aussi celle des "soufis" qui englobent dans les "enracinés", les maitres de leur chaînes initiatiques.
ouf! j'espère ne pas avoir été trop embrouillé embarrassé [/code]
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mansio



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Messageécrit le Monday 25 Jun 07, 21:05 Répondre en citant ce message   

Ibn Rushd ne prend donc pas parti et envisage les deux possibilités.

On remarque que Prophète étant considéré comme le modèle de l'interprétation du Coran, il est exclu de cette connaissance dans le cas du point après "illâ llâhu" (=excepté Dieu) puisque seul Dieu la connait.

Dans mon édition de Damas du Coran, "illâ llâhu" est affecté d'un mîm qui indique un arrêt obligatoire, donc un point dans notre ponctuation (corrige-moi si je me trompe).

Dans le Coran du Ministère des Affaires Religieuses d'Arabie Séoudite, "illâ llâhu" est affecté d'un qilî qui indique une préférence pour l'arrêt mais sans y obliger.

Citation:
tout d'abord la traduction, qui est toujours difficile quand elle porte sur le Coran:
al-kitâb: est généralement traduit par "livre", ce qui est sa signification actuelle. Mais, dans le cas du Coran, une question se pose: le Coran ne fut réuni en écrits sur des pages de parchemin qu'après la mort du Prophète. Donc, comment peut-il s'intituler lui-même "le livre"?


Kitâb peut peut-être signifier aussi un écrit, un ouvrage littéraire sans faire référence à un livre relié comme nous en avons actuellement.
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Abdüssalâm



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Messageécrit le Monday 25 Jun 07, 21:33 Répondre en citant ce message   

A mon avis, ibn rushd prend parti pour une double interprétation concernant deux catégories d'êtres dont chacun peut faire une lecture distincte du verset. Ce qui me semble différent que de dire "on peut lire comme ceci ou comme cela" puisque une lecture exclut une catégorie.
les verbes "kataba" (écrire) et "qara'a" (lire) sont trop ancrés dans la langue arabe, qui sortait à peine de l'oralité, pour ne pas avoir signifier quelque chose de plus "oral", à l'origine.
Dans les divergences de ponctuation ۢ (arrêt obligatoire) et ۗ (arrêt recommandé mais poursuite autorisée), il peut y avoir une différence d'école juridique (madhab). De toutes façons, ces signes sont largement postérieurs aux premiers "maSHaf" (exemplaire du Coran) et découlent, à mon sens, plus de l'ijtihâd (effort de reflexion) que du "naSS" (texte canonique).
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