4.1/ Jusqu'au Serments de Strasbourg en 842

 

816   Louis le Pieux empereur

833   Bataille de Lügenfeld

838   Charles obtien l'Aquitaine

842   Serments de Strasbourg

814-840   Empereur Louis le Pieux

833-842   Rivalité entre ses fils : Lothaire, Louis le Pieux, Charles le Chauve

Avant de devenir l'enjeu territorial de deux royaumes avides de pouvoir que beaucoup de choses sépareront pour des siècles, le royaume franc de souche carolingienne vit au rythme des partages territoriaux conformément aux usages ancestraux es tribus germaniques dont, entre autres, la loi salique et la royauté élective.

Après la mort de Charlemagne en 814, Louis le Pieux est nommé empereur et couronné à Reims en 816. Conscient des problèmes politiques qu'engendre le partage systématique et à parts égales des territoires inféodés, l'empereur s'attache de suite à l'élaboration de la "Ordinatio imperii". Elle signifie en clair que la dignité impériale revient à l'aîné, donc Lothaire, pendant que les autres frères obtiennent en compensation des royaumes annexés ou "Teilreiche". Louis le Germanique reçoit la Bavière et Pépin l'Aquitaine. Par cette nouvelle "ordinatio" impériale, il est également décrété qu'aucun autre royaume ne peut être *crée pour quelque raison que ce soit. Or, ce fut l'empereur lui-même qui viola le premier cette règle en créant le royaume d'

Alamanie à l'intention de Charles le Chauve, le fils de sa deuxième épouse. Ce fut encore l'empereur qui provoqua la colère de ses fils en reprenant l'Aquitaine à Pépin. Battu à Lügenfeld près de Colmar en 833, il maintenu dans ses fonctions par ses fils vainqueurs afin de limiter les pouvoirs de leur aîné Lothaire, successeur légitime de Louis le Pieux.

En 838, à la mort de Pépin, Charles le Chauve obtient l'Aquitaine. Il s'allie rapidement à Louis le Germanique pour battre Lothaire à Fontenoy près d'Auxerre en 841. Un an plus tard, lors d'une réunion de leur armées à Strasbourg, lui et son frère Louis se jurent assistance mutuelle au cas où Lothaire les attaquerait. Ces Serments de Strasbourg, prononcés en 842, sont devenus célèbres dans l'histoire européenne parce qu'ils représentent le premier texte rédigé en vieux français et, à quelques textes près, en vieux-haut-allemand. Ce qui fut plus significatif, c'est qu'ils furent écrits et prononcés simultanément en situation de bilinguisme. Ils ont été prononcés dans une région située à mi-chemin entre la Bavière et l'Aquitaine, proche de l'Alamanie, donc à la jonction des langues romanes et germaniques, ou pour être plus proche de l'époque welsches et tudesques.

La Moselle n'a pas changé de souverain pendant cette époque de partage du royaume entre frères jamais satisfaits, toujours belliqueux et avides de pouvoirs quitte à éliminer leur propre père. Elle se situe dans la partie unifiée de l'empire carolingien avec, à sa tête, Louis le Pieux et son successeur contesté Lothaire. Les actes et diplômes du règne de Charlemagne parlent d'un "ducatus Moslinsis", duc de Mosellane, et d'un "Comitatus Mettensis", comte de Mets. Ce titre de ducatus reset, d'après les historiens, au niveau des souvenirs ; il rappelle un prestige révolu parce que les duchés initiaux ont disparu depuis quelque temps sous la pression unificatrice des dernier carolingiens. Cette région vit par conséquent au même rythme que les provinces de souche franque. Elle regroupent les grands noms de Aix-la Chapelle, Trêves, Verdun, Mets, Thionville, Cologne ou Ingelheim. Posséder ces territoires de l'ancienne Austrasie revient à susciter convoitise et jalousie. Cela n'empêche pas la région de s'enfoncer lentement, mais sûrement dans une certaine léthargie spécifique à une région moins soumise aux aléas des changements de pouvoir politique. D'ailleurs, on se retrouve pas mention de ce ducatus Moslinsis dans les titres impériaux de cette époque.