4.3/ Le Traité de Meersen

 

870   Traité de Meersen

876   Bataille d'Andernach

Royaume de Francie orientale :  (Mosellane)

843-876 Louis le Germanique

Royaume de Francie occidentale :  (Verdunois)

843-877 Charles II le Chauve

A la mort de Lothaire , Louis le germanique reçoit par le partage de Meersen en 870 la partie orientale de la Lotharingie avec Aix-la-Chapelle. A la mort de Louis II qui détenait la lotharingie méridionale, Charles le Chauve obtient l'Italie et il est couronné empereur par le papa Jean VIII en 872.

Toutes ces transactions montrent à l'évidence la fâcheuse tendance des souverains francs à fragmenter leurs royaumes en une mosaïque difficile à gérer dans la pratique, et probablement pénalisante pour la population à la base. Il semble que le chargement régulier de dirigeants n'ait pas vraiment perturbé la vie quotidienne dans les campagnes. Le savaient-ils d'ailleurs ? Car, au bout du compte, un carolingien en chasse un autre.

En 876, à la bataille d'Andernach, Charles le Chauve est battu par Louis III, fils de Louis le Germanique, au moment où le premier tentait de lui ravir la partie orientale de la Lotharingie, c'est-à-dire la Lorraine mosellane et rhénane. Il détenait, en effet, la région meusienne de sa source à l'embouchure. Charles le Chauve démontre bien ici la complexité des relations qu'entretenaient les monaraue francs entre eux en dépit de leur parenté de sang. 34 ans auparavant, à Strasbourg, ce même Charles fait coalition avec le père de Louis III pour battre son oncle Lothaire I. Le père et l'oncle une fois éliminés, le roi de la Francie occidentale révèle sa vraie motivation : ravir l'ancienne Austrasie, la nouvelle Lorraine où la moitié de la population est tout de même romane de langue et de culture comme son propre peuple à l'Ouest.

Cela ne sera pas la seule et dernière fois d'ailleurs. La possession de cette région pourtant si peu citée dans les titres à cette époque devait vraiment fournir un certain prestige à son monarque. Il y a un paradoxe monumental qui caractérise bien la conception socio-politique des peuples germaniques du Haut Moyen Age : le respect presqu'inné de la continuité familiale ou clanique au delà des luttes parricides et fratricides qu'elle sait surmonter.

La Moselle n'a donc jamais été touchée par les remaniements des frontières. La Meuse, en revanche, apparaît déjà à ce moment comme un territoire "mouvant". Le statut de "fleuve frontière" de la Meuse semble moins marqué que le Rhône, le Rhin ou la Loire. La Moselle en tant que fleuve apparaît plutôt comme un axe de vie et de communication au centre d'un territoire, elle n'est pas une frontière. Ce rôle semble avoir été joué à l'ouest par les Ardennes au moment où elles étaient très étendues et très boisées.

La carte fait également apparaître la naissance des deux duchés de Haute et Basse Bourgogne au traité de Ribémont en 880. Ces nouveaux duchés concernent l'histoire lorraine directement, d'abord parce que leur sort est très comparable à celui de la Lorraine en ce sens qu'ils sont tous des états " d'Entre-Deux", mais aussi parce qu'en tant que voisins ils interviendront dans les affaires lorraines.