le Code Officiel Géographique






    > index



4 : De Jules César à Charles de Gaulle
4.1. : De l'administration romaine aux successeurs de Charles le Chauve



(i) La première "organisation administrative" du territoire français est celle de la conquête romaine. L'envahissement du territoire par les troupes romaines fait progressivement l'unité des (plus de 300) tribus qui le peuplent, durant la longue campagne de la "guerre des Gaules" (58 à 51 avant J.C.). C'est la victoire de Jules César devant Alésia, contre le chef arverne Vercingétorix, en 52 avant J.C., qui décide du sort de la guerre. A la suite de sa victoire, Rome divise le territoire en Gaule Cisalpine (la Lombardie) et Gaule Transalpine. Celle-ci, limitée par la rive gauche du Rhin, constitue la véritable Gaule. Les peuples qui l'habitent portent le nom de Welches (Celtes) ou de Walli, auquel les romains substituent celui de Galli ; ils donnent au pays le nom de Gallia. Cesar divisa la Gaule Transalpine en trois parties, en rapport aux peuples qui y habitaient : les Belges, les Celtes et les Aquitains.

Les empereurs changent plusieurs fois la division de la Gaule. La division la plus connue est celle de Valence (vers 376), qui comprend 9 provinces et 17 subdivisions. Cette division est donnée dans le tableau I annexé à la présente note (voir [17.1] et [27.1] .



(ii) A la suite de l'affaiblissement de l'empire romain (marqué par la prise de Rome en 410 par Alaric, roi des Wisigoths), divers envahisseurs dont les Wisigoths, les Alamans, les Burgondes et les Francs, puis les Huns d'Attila, s'installèrent dans plusieurs provinces du territoire. Clovis, dont le grand-père Mérovée a été élevé sur le pavois et reconnu comme chef de toutes les tribus franques de la Gaule en 448, devient à son tour roi des Francs en 482. Il vainc successivement tous les autres occupants (les Romains à Soissons en 486, les Alamans à Tolbiac en 496, les Burgondes sur l'Ouche en 500, les Wisigoths à Vouillé en 507). C'est alors que le pays perd le nom de Gaule et prend celui de France [Francia en romain, à partir de Franci, nom romain des Francs. Sur l'étymologie du mot franc, les experts varient entre le positif (valeureux, brave) et le négatif (barbare, sauvage), mais s'accordent sur le caractère "guerrier"].




(iii) Après le règne de Dagobert Ier (629-639) qui unifie encore une fois le royaume des Francs, le pouvoir passe progressivement des mains du roi à celles du maire du Palais, qui est à la fois le chef de la noblesse et responsable principal de l'administration royale.





(iv) Lorsque Pépin le Bref (fils de Charles Martel, qui a arrêté les Arabes à Poitiers en 732), maire du Palais, dépose en 752 Childeric III, roi fainéant, avec l'assentiment du pape Zacharie, les Carolingiens succèdent aux Mérovingiens, au pouvoir depuis 448. Le fils aîné de Pépin le Bref, Charles, réunit un vaste territoire sous sa coupe. Il est sacré empereur d'Occident, sous le nom de Charlemagne, par le Pape à Rome le jour de Noël de l'an 800. A sa mort, l'empire est démembré et repartagé entre ses trois petit-fils au traité de Verdun , en 843. La Gaule est attribuée à Charles le Chauve, qui peut être considéré comme le premier roi de France (843-877) et est couronné empereur en 875. Les Carolingiens se maintiennent au pouvoir jusqu'à l'avènement de Hugues Capet, qui est couronné roi en 987.





(v) Le royaume de France, progressivement consolidé par les rois Capétiens (à partir de 987), Valois (à partir de 1328) et Bourbons (à partir de 1589), ne réunit plus qu'une partie du territoire de l'empire de Charlemagne (voir [7]).





(vi) Ainsi un édit d'août 1532, signé par François 1er porte "incorporation définitive du duché de Bretagne à la couronne de France" (voir l'annexe 1E et [99]).





(vii) La publication par François 1er de l'ordonnance de Villers-Cotterêts en août 1539 est un événement majeur de cette période. L'article 111 de cet acte de 192 articles "fait l'obligation aux juges, auxiliaires de justice, administrateurs et officiers royaux de rédiger tous leurs actes en français maternel", cependant que six autres articles fondent un état civil obligatoire en prescrivant l'inscription systématique des baptêmes, mariages et décès dans les registres paroissiaux.






(vii) Pendant toute cette époque, la religion catholique, apostolique et romaine est la confession d'Etat de la France, "fille aînée de l'Eglise". Le concile de Bourges édicte en 1438 la Pragmatique sanction qui règle unilatéralement les rapports du clergé de France avec le Saint-Siège et établit l'église gallicane. Le Concordat de Bologne passé en 1516 entre François Ier et le pape régularise la situation.






(viii) Les diverses branches du protestantisme sont tantôt admises ou tolérées (notamment lors de l'Edit de Nantes du 13 avril 1598 pris par Henri IV peu après son "abjuration", qui lui permet de devenir roi de France et de Navarre), tantôt bannies (notamment par la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 [61]). Les juifs, eux, ne sont (au mieux) que tolérés, parfois bien (les "Portugais" installés au Sud) parfois très mal (ceux qui sont à l'Est). Ainsi Louis XVI prend-il, par des lettres-patentes du 10 juillet 1784, un règlement fort sévère concernant les juifs d'Alsace, qui est suivi à la fin de l'année d'un recensement exhaustif et nominatif (conservé jusqu'à nos jours) des juifs qui sont "tolérés en la Province d'Alsace". Rappelons d'ailleurs que l'Alsace n'appartient à la France que depuis les traités de Westphalie (1648) qui mettent fin à la guerre de 30 ans, tandis que Strasbourg n'est attribué à la France qu'en 1681.







(ix) A la veille de la Révolution, Necker confie en 1788 à Dupont de Nemours la création d'un bureau spécial, la "Balance du commerce", chargé de recueillir les renseignements sur la production nationale, le travail et tous les faits économiques pouvant intéresser le gouvernement. Un peu avant, l'abbé Terray avait, dès 1772, organisé les relevés des registres paroissiaux permettant l'établissement du "mouvement de la population" [61].
















le code officiel géographique : sommaire

dossier réalisé par Gérard Lang