grammaire allemande |
La phonologie
et l’orthographe de l’allemand présentent beaucoup
moins de difficultés pour un francophone que celles de l’anglais
par exemple, qui sont si compliquées qu’il a fallu inventer
une orthographe parallèle pour pouvoir le faire lire à peu
près correctement à ceux qui n’ont pas appris à
le parler avant de l’écrire; ainsi le groupe ea se prononce au moins de six façons différentes:
heap head heart earth break theater; tandis que rien ne permet de savoir que le g se prononce
différemment dans angel et anger. Mais je sais
que je ne convaincrai pas les fanatiques de la pax americana et de cocacola, macdonald et microsoft réunis.
Tant pis pour eux, ils ne pourront pas lire Freud et Marx dans le texte. Quelques
conventions orthographiques Les voyelles
sont longues ou brèves; comme en anglais (je suis obligé
de me référer au sabir atlantique puisqu’on vous a
presque obligés à l’apprendre en première langue),
cette opposition de longueur permet de distinguer des mots entre eux (même
si la voyelle brève est plus ouverte, notamment e et o). La voyelle
brève est marquée en principe par le redoublement de la
consonne qui la suit (Mutter); la voyelle longue peut être redoublée
(Beet, Moos), suivie d'un h (Fahne,
Bohne), ou, pour le i, d'un e (viel,
bieten)
ei [ay] comme dans aïe eu äu
[oy] comme oy dans l’espagnol soy ou l’anglais boy e il
n’y a pas d’opposition comme en français standard entre
e é è le e bref est ouvert comme dans le mot français
ouvert (Bett, nett)
le e long est fermé comme é dans
le mot français fermé
(Beet, Fete, lesen); n’hésitez pas à
bien marquer la longueur, même si cela vous paraît ridicule
(une langue étrangère est toujours ridicule au regard des
normes phonétiques d’une autre) le e atone (notamment celui des désinences
qui ne portent jamais l’accent tonique, et de la deuxième
syllabe de nombreux radicaux) ressemble au e français faussement
dit “muet” lorsqu’il est prononcé, par exemple
à cause d’une accumulation de consonnes comme dans fais
c’que j’te d’mand’. Il n’est
donc pas facultatif comme le e dit muet qui se prononce ou non selon le
contexte phonétique. Bien que non accentué, il faut le prononcer
nettement (Probleme,
Hunde, Tage). coup
de glotte: au début des mots (et des éléments
de mots composés) commençant par une voyelle, l'allemand
fait entendre un “Knacklaut” (occlusion glottale) qui donne
un aspect haché à la phrase, contrairement au français
ou la phrase est prononcée comme un seul mot; ce phonème
n'est pas écrit; En français, ce son n'existe que lorsqu'on
commence à parler et que le premier mot commence par une voyelle,
mais ce n'est pas un phonème h est prononcé comme en anglais (Hund heulen
Hemd); sauf lorsqu’il sert à marquer la longueur
de la voyelle précédente (Bahn), ou dans les groupes ch
et sch ch représente le plus souvent un phonème
étranger au français qui se prononce de deux façons : après
a, o, u, c’est le “Ach-Laut” (fricative gutturale sourde)
comme dans les mots Buch Dach noch,
que les francophones ont tendances à prononcer comme le r grasseyé
dont la réalisation en français se rapproche effectivement
du Ach-Laut dans certains contextes phonétiques, par exemple devant
un t (parterre); il ressemble un peu (mais pas exactement) à la
jota espagnole, au ch polonais dans tous
les autres cas (après e, i, eu, ä, ö, ü, et les
consonnes) c’est le Ich-Laut, chuintante mouillée, comme
dans les mots ich euch Pech Töchter Nächte Furcht.
Ce son resemble un peu à la prononciation maniérée
de ch dans ‘chochotte’. Les Français le confondent
facilement avec le ch de chat; certains dialectes du sud ne distinguent
pas ces deux prononciations et ne connaissent que le Ach-Laut; d'autres
assimilent le Ich-Laut et le sch (dans la Sarre par exemple), mais il
vaut mieux éviter de les imiter. au début
des mots (cas assez rare), ch se prononce comme le Ich-Laut, sauf dans
le sud de l’espace germanophone où on le prononce k :
China [çina/kina], Chemie le groupe
chs se prononce ks, comme le x (Fuchs,
Dachs); sauf dans les mots composés où le groupe
ch appartient à un autre élément que le s (Buchseite) le r
qui suit une voyelle est dit “vocalisé” et se distingue
donc nettement du r qu’on entend en français dans « narta »
(que les Allemands interpréteraient comme s’écrivant
“Nachta”); c’est quelque chose d’intermédiaire
entre le r français et le r anglais; cette vocalisation est plus
ou moins prononcée selon les régions; dans les finales en
-er, les Français entendent presque un a: Verfasser
est entendu [fafasa] s se prononce comme en français de deux façons:
[s], ou [z] lorsqu’il précède une voyelle (donc au
début des mots, ce qui est impossible en français); mais
cette réalisation est inconnue dans de nombreux dialectes qui influent
sur la prononciation régionale de l’allemand standard; de
nombreux Allemands prétendront donc que vous prononcez mal les
s à l’initiale; ne les écoutez pas dans ce cas particulier,
même si en général, ce sont plutôt eux qui ont
raison pour éviter
la prononciation [z] l'allemand emploie ss lorsque la voyelle est brève
et ß pour montrer que la voyelle reste longue, ou après un
diphtongue (Maß, Masse, Muße, müssen); sauf chez les Suisses pour faire croire que ce ne
sont pas des gens comme les autres (et ça marche). sch comme ch dans chat (Schinken,
schön, Asche) au début
des mots (et des éléments de mots composés), les
groupes sp et st se prononcent comme schp et scht; ex.: Stern, Gestirn,
Speck, bestimmen; mais dans gestern,
Wurst, le s garde sa prononciation
[s] les plosives
sont légèrement plus plosives qu'en français (ce
qui explique par exemple que l’on remplace b par p pour imiter l’accent
allemand); mais en position finale b g d se prononcent effectivement comme
p k t (Grub, Sieg, Rad) ng et nk
sont des consonnes nasales, mais il faut faire attention de ne pas déplacer
la nasalité vers la voyelle qui précède; la prononciation
nasale de an dans krank ou Frankreich par exemple est caractéristique de l’accent
français (qui donne quelque chose comme «cranque»);
pour l’éviter, prononcer d’abord kra-, Fra-, puis nasaliser
le nk; les nasales peuvent être réalisées en allemand
dans les mots d’origine française comme Salon,
mais beaucoup d’Allemands le prononcent plutôt comme s’il
s’écrivait Salong;
Par ailleurs ils ont tendance (comme beaucoup d’autres) à
confondre entre elles les nasales françaises an on in (ce qui explique
que lorsqu’ils cherchent à imiter l’accent français,
ils disent quelque chose comme [krongk, frongkraysh], ce qui est une sorte
de combinaison des défauts des uns et des autres). j [y] comme dans Yougoslavie g est toujours dur, sauf dans certains mots empruntés
au français comme Garage; mais beaucoup d’Allemands
le réalisent alors comme sch; par ailleurs, il n’existe aucune
façon d’écrire ce phonème en allemand. Ainsi
le nom des ville russes qui comportent ce phonème sont transcrits
avec sch, c’est nul. N’hésitez pas à le faire
remarquer à vos amis allemands qui prétendent que les Français
prononcent mal le nom des villes étrangères. |
L’accent
français se caractérise surtout par l’intonation,
et notamment le non respect de l’accent tonique Si on fait
abstraction des nombreux “Fremdwörter” empruntés
surtout au français, les mots allemands sont constitués
principalement d’éléments soit monosyllabiques (Tuch
Mann Mond Boot), soit de dissyllabiques dont la seconde syllabe atone
comporte la voyelle e (Bude, Vater, Mutter, Tochter, Bruder,
Amsel, Ampel, Insel), notamment
les désinences (meine, meinem, meiner), marques de pluriel (Hunde, Schuhe, Frauen,
Männer, Bücher), marque
du comparatif (dümmer), flexions verbales (lachtest, lachen) etc. Cette intonation
donne donc une musique très particulière à l’allemand
(et à l’accent allemand en français), et inversement
l’accent français se reconnaît immédiatement
(et gêne la compréhension, même si dans certains contextes
on prétend le trouver charmant) Il existe
cependant quelques dissyllabes dont le second élément n’est
pas en e (Arbeit, Armut,
Heimat, Heirat), qui sont en fait
composés d’anciens préfixes et suffixes. Ces éléments
sont composés entre eux pour former d’autres mots (c’est
la Wortbildung), et c’est le premier élément qui est
accentué Stammgast Wortschatz Schreibzeug Rundfunk Pfannkuchen Handgriff notamment
les particules séparables qui entrent dans la composition des verbes
et des substantifs associés: annehmen,
Annahme, aussehen, Aussicht, Vorfahrt une exception
importante : les particules inséparables be emp ent er ge
miss ver zer ne sont pas accentuées, l’accent est donc sur
l’élément qui suit : ersetzen Ersatz Befehl Verständnis, Gesicht les mots
composés de plus de deux éléments ont un accent secondaire;
ainsi le mot Mitfahrgelegenheit a un accent principal sur Mit et un accent secondaire sur leg autre exception :
les Fremdwörter, notamment les mots empruntés au français,
qui sont souvent accentués sur la syllabe qui correspond à
la dernière syllabe prononcée en français : Kreatur, Natur,
mysteriös, nervös, reagieren,
marschieren, Salon |
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