Les vendanges

 

Une cole. A droite, le porteur avec son cabussaou et le sémalon.

Montpezat - coll. René Domergue

 

 

Laida còla

 

         Pour les vendanges, comme pour toute autre activité, la journée de travail s’étend du lever au coucher du soleil. Mais le rythme est moins intense qu’aujourd’hui. « Le matin, quand on avait rempli la première pastière (cuve), on prenait une demi-heure pour déjeuner », se souvient Roland Bancel. Pareil pour le goûter. Le temps passait vite, explique Robert, son frère : « Quand on avait seize ou dix-sept ans, on disait à son père qu’il faut tâcher d’avoir une cole avec des jeunes, comme ça on était sûr de bien s’amuser. Dans une cole de jeunes, il y en a toujours un pour dire des couilloniges (bêtises) ou pour chanter. » 

         Quand les vendangeurs arrivent à proximité d’une autre équipe, la tradition veut qu’ils crient « Laida còla ! » Laide équipe. Les autres répondent par des plaisanteries. Les garçons vont « farder » les filles de l’autre équipe, ils leur écrasent sur le visage des grappes de raisin, des noirs de préférence. Les filles partent en courant, font semblant de se fâcher. Les choix ne sont pas innocents, et peuvent tenir lieu de déclaration d’amour.

 

Source : R. Domergue, Des Platanes, on les entendait cascailler, éd.RD, p 51

(Etude de la vie quotidienne dans un village du pays de Nîmes, Gard)

 

 

 

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