Dévarier

 

           

           « Ce matin, je me suis levée trop tard, j’ai eu le temps de rien faire, je suis toute dévariée. » Je suis énervée, je me disperse, j’agis sans efficacité.

           Ancien temps les chevaux abondaient, donc les tas de fumier. Et par voie de conséquence les mouches. L’été, elles se posaient par dizaines sur les gens, ne les lâchaient pas. « Ces mouches, elles te dévariaient ! »

 

           Être dévarié signifie aussi être troublé. « Au printemps, de voir toutes ces filles en petite jupe, ça te dévarie. » Il est également possible de dévarier quelqu’un. « Arrête de donner des conseils, au lieu de nous aider, tu nous dévaries. » Tu nous perturbes. Les élèves peuvent dévarier leur instituteur en s’agitant en classe ou en posant des questions saugrenues. La réciproque est vraie, un instituteur peut dévarier les élèves. J’écrivais correctement mais droit, une maîtresse d’école m’a dévarié en exigeant que j’adopte une écriture penchée. Depuis il est difficile de me lire.

 

Extrait du livre Le parler en pays de Nîmes ...et bien au-delà, René Domergue, édité par l’auteur, 2014 (p. 38)

 

 

 

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