Poutoun, poutounéger

 

  

            « Viens ma mille, que je te fasse un poutoun, depuis le temps qu’on s’est pas vus. » Ma mille : petit(e) chéri(e). Poutoun, baiser, est un mot de la famille de pòta / pot qui signifie lèvres.

 

           Un poutounas est un gros poutoun, un baiser qui pète, ou le gros baiser baveux des petits enfants. Au contraire, un poutounet ne fait pas de bruit, il est donné du bout des lèvres. Il peut exprimer la délicatesse : le garçon qui veut manifester un sentiment amoureux fera un poutounet plutôt qu’un poutounas. Il peut aussi exprimer la réserve. « Celle-là, quand elle t’embrasse, elle te fait des poutounets, tu croirais qu’elle a peur d’attraper la pécole ! » C’est quoi la pécole ? « C’est la peau du cul qui se décolle. »

 

           Poutounéjer c’est faire des séries de poutouns. Et le poutounéjaïre est celui qui aime poutounéjer. À noter que dans la société d’ancien temps, les poutounéjaïres devaient être quelque peu frustrés car les gens n’avaient pas l’habitude de s’embrasser comme ils le font aujourd’hui. « Avant on embrassait que les membres de la famille, alors que maintenant, tout le monde se poutounèje. » (...)

 

Extrait du livre Le parler en pays de Nîmes ...et bien au-delà, René Domergue, édité par l’auteur, 2014 (p. 78)

 

 

 

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