Pieds-Noirs, Costières et canal du Bas-Rhône

 

 

 

            Années 50.Un personnage emblématique, Philippe Lamour, nourrit le vaste projet de permettre la diversification agricole en établissant un réseau d’irrigation à partir des eaux du Rhône. Grâce à un captage situé entre Beaucaire et Arles, et à une station de relevage, les eaux du Rhône seraient distribuées dans le sud du département et au-delà. Etape clé, l’irrigation du plateau des Costières et des communes périphériques, dont les plus importantes sont Saint-Gilles et Vauvert.

 

Canal des Costières

 

            Dans les Costières de l’époque, « tu y voyais surtout des caçaïres et des bédigues ». Tu y voyais surtout des chasseurs et des moutons. En effet, cette zone, très exposée à la sécheresse, est alors peu cultivée. « Les paysans travaillaient pour des parpelles d’agasse », pour des paupières de pie.

            Pour autant, l’arrivée de l’eau ne fait pas l’unanimité. « Non au canal » « L’amour au canal » « Faites l’amour, pas le canal »... les inscriptions fleurissent sur les rochers et les vieux murs en bordure de route, témoignant de l’hostilité ambiante.

 

Galets des Costières

 

            Pour favoriser l’implantation des agriculteurs, la Compagnie du Bas-Rhône en relation avec le Crédit Agricole et la SAFER achète des grands domaines abandonnés ou sous-exploités, les divise en lots et s’engage à participer à la viabilisation.

            « Les premiers lots ont été mis en valeur en 1958 », mais malgré des conditions particulièrement attractives, les agriculteurs demeurent sur la réserve. « L’arrivée des Pieds-Noirs est une aubaine. Ils se sont jetés dessus. »

 

Source : René Domergue, L'intégration des Pieds-Noirs dans les villages du Midi, éd.L'Harmattan, 2006, pp. 123-128

 

 

 

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