La démarche de l'auteur

 

 

           Bravas, bravet, bader, peuchère. Ces mots que l’on entend de la bouche des méridionaux ne sont ni de l’argot ni du mauvais français. Ils proviennent de ce que les anciens appelaient `patois´, qui est la langue d’oc dans ses variantes languedociennes et provençales. Bravas, bravet, bader, pécaïre...

 

           Ces mots se révèlent d’autant plus difficiles à traduire qu’ils sont souvent riches de connotations affectives. Quelqu’un qualifié de brave est quelqu’un de gentil, aux antipodes du fier combattant qu’évoque ce mot en français... C’est pourquoi ce livre ne se contente pas d’énumérer des mots et de les illustrer par des exemples, mais amène fréquemment le lecteur à se poser la question de la perte de sens, et en particulier de la perte du contenu affectif, associée à l’acte de traduire.

 

           Le plus souvent possible les exemples choisis dans ce livre dépassent la simple anecdote pour introduire une réflexion sur le changement du mode de vie, des normes et des valeurs. Expliquer qu’avant, l’hiver, on s’acatait sous les couvertures, c’est aussi rappeler qu’il n’y a pas si longtemps on ne chauffait pas les chambres et que l’écologie découlait naturellement du simple souci d’économie.

 

           Ce souci de dépasser l’anecdote apparaît encore plus nettement dans des articles qui évoquent des populations particulières dont le point commun est la qualité d’estrangers : clochard ou gitan (caraque), immigré venu d’Italie (babi, manja-macaronis) ou d’Espagne (manja-tomata, espanifle).

           L’estranger peut également arriver de contrées voisines, les basses (raiol/raiòu) ou les hautes Cévennes (gavot/gavatch).

 

Extrait de l’introduction du livre Le parler en pays de Nîmes ...et bien au-delà, René Domergue, édité par l’auteur, 2014.      

 

 

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