alphabet
  
  

remarques
  
pour les deux semi-voyelles i et u les Romains ne faisaient pas de distinctions graphiques entre leurs réalisations vocalique et consonantique ;
on a pris cependant l'habitude de noter v (prononcé /w/) le u consonne et on pourra donc écrire indifféremment uīuus ou vīvus l'adjectif signifiant « vivant » (> fr. vif) ;
  
surtout quand il s'agit d'étymologie des langues romanes, il est absolument essentiel d'indiquer la longueur des voyelles dans la graphie du latin ; pour deux raisons :
  
1) la disparition des longues dans la latinité tardive (IIIe-IVe s.) s'est accompagnée d'un changement de timbre (les anciennes brèves tendant à s'ouvrir : ĭ > e, ŭ > o, etc.) ; d'où des divergences d'évolution comme fīlum > fr. fil / pĭlum > a.fr. pel > fr. poil ;
  
2) la graphie latine n'indique pas la place de l'accent tonique (place qui en général se conserve dans les langues romanes) parce que celle-ci se déduit aisément de la longueur des syllabes (une syllabe est longue si elle contient une voyelle longue, ou une diphtongue, ou si elle est suivie de deux consonnes) par les deux règles :
- si l'avant-dernière syllabe est longue, c'est elle qui porte l'accent
  aprīlis > fr. avril, *paraula > fr. parole, colubra > fr. couleuvre
- si l'avant-dernière syllabe est brève, l'accent remonte sur l'avant-avant-dernière (si elle existe !)
  anima > fr. âme, fēmina > fr. femme ; mais, bien sûr, gravis > fr. grave