CHAPITRE ANTIQUITE - EPOQUE GALLO ROMAINE - MEROVINGIENNE
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Les voies romaines

Bruyères est en marge des très grandes voies romaines. Ce n'est pas une étape, mais un poste avancé dans le massif plus dense qu'aujourd'hui. Mais la prochaine voie romaine secondaire ne passe pas très loin, toujours sur le futur territoire de la prévôté de Bruyères de l'autre côté de la Forêt de Faite. Elle rejoignait Deneuvre, puis le Donon, et venait d'Escles. On voit très bien le trou béant sur la carte ci-dessous dans la partie sud-est du massif.


1 Les voies majeures à l'époque romaine

La voie romaine la plus proche de Bruyères est sans conteste celle qui longe les premiers contreforts gréseux des Forêts de Haye et d'Epinal. Elle est un axe secondaire de la grande voie prétorienne allant de Lyon à Trêves par Dijon, Langres et Metz. Cette voie arrivait d'Arches, traversait les bois de la Baffe pour passer entre Aydoilles et Fontenay, continuer vers Destord, puis un peu au sud de Rambervillers vers le Bois Bani, La Pêche et Deneuvre. En partant de Bruyères, la distance la plus proche pour atteindre cette voir romaine est environ 6 milles romains, soit 9 km et environ 2 grosses heures à pied. Une légion romaine parcourait par jour 20 milles, environ 30 km.

 

Pour se faire une idée, on peut prendre le dessin ci-dessous, en s'imaginant descendre la voie de Destord à Aydoilles avec les collines de la Forêt de Faite à notre gauche. (Cliquez dessus pour l'agrandir)

Les travaux de M. Balland ont montré que la présence romaine était attestée à Bruyères sur le mont Avison entre autres. D'autres se sont interessés aux cultes gallo-romains des sources dans le secteur. On peut également penser qu'il y avait un poste avancé romain en bordure de massif ou des sanctuaires celtiques romanisés par la suite.

Même en zone très romanisée, comme dans le pays de Sarrebourg, la romanité perd nettement en intensité dès qu'on s'enfonce dans les massifs gréseux boisés. Nombreux historiens cherchent d'ailleurs à mieux comprendre les reliquats de culture gauloise moins latinisée que l'on appelle "la culture des sommets vosgiens" dans le massif du Donon jusque dans les Vosges du Nord.

C'est justement dans le massif du Donon que l'on avait une autre voie ancienne liée à l'extraction du sel dont on sait qu'il a déjà démarré par le peuple gaulois médiomatrique dans la région de Dieuze-Marsal. On l'appelle chemin des Sauniers ou des Sarmates, on y transportait le sel vers l'Italie du Nord par Moyenmoutier, Saulxures, Saales, le col du Hantz et le Val de Villé. Son nom en bas latin était Via Salinaria ou Strata Salinatorum. Elle a pris son nom de chemin ou voie des Sauniers en 1648, après le rattachement de l'Alsace à la France.

En conclusion, pour rencontrer les romains, les troupes de soldats, les colporteurs et les voyageurs faisant halte dans les gîtes-étapes, les thermes des petits centres ruraux à partir de Bruyères, il fallait faire soi-même un petit voyage en empruntant la voie romaine toute proche et se rendre vers l'ouest des Vosges ou en franchissant les cols vosgiens pour rattraper l'une des grandes voies romaines européennes vers Bâle et l'Italie par exemple.

Les romains sont, en effet, ceux qui ont repris les voies ancestrales celtiques, illyriennes ou étrusques. Ils les ont améliorées, élargies ou complétées. La plus ancienne côté français est celle qui passait par le col du Petit Saint-Bernard en montant la vallée de la Haute Isère en Savoie.

La deuxième voie par les Alpes rhétiques (canton des Grisons en Suisse, Coire) permettra de relier l'Italie avec l'Alsace, la Lorraine et la Belgique. Les romains l'ont améliorée pour servir de ligne de ravitaillement aux légions basées le long du Rhin (Strasbourg, Mayence, Coblence, Cologne ...). Deux cols différents très élevés seront en concurrence: le Septimer ( 2310 m) et le Julier (2284 m). Une fois passés, ils conduisent tous les deux à Coire, puis Zurich, puis Bâle, puis l'Alsace. César avait fait élargir la voie pour des charrettes à deux roues.

Une troisième variante fut créée par le Col du Splügen (2113 m) et le Bernardin (2065 m) vers Chiavenna et Lugano. La route du Splügen fut réputée pour la "Via mala", un passage dangereux dans les rochers à pic.

 !   Remarques, liens

Voies romaines lorraines
Un site personnel s'est penché en détail sur ce sujet. Il vaut le détour. Dessins, photos...
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Un autre site personnel:
Il décrit chaque voie qui passe dans les Vosges selon l'Abbé Idoux.
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