livre arabe parlé au Caire
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Leçon 14 - L'arabe parlé au Caire - page
L'arabe parlé au Caire


Leçon 14






I- Compréhension


1. Ya ḤâRÂM !

ḤâRÂM : illégal, défendu, interdit (par la religion)
Ya ḤâRÂM ! : locution exprimant la désapprobation ou la pitié.
De la même racine, ḤâRÂMi, plur. ḤâRâMeYYat, voleur. (Où l’on voit qu’un masculin pluriel peut avoir une forme de féminin singulier.)


2. YoM eS-SaBT eLLe GaY

*eS-SaBT : samedi (cf. sabbath)

*eLLe : c’est le pronom relatif. Il est invariable. En fonction sujet, comme ici, il ne pose pas de problème. On verra plus loin ce qui se passe lorsqu’il est en fonction objet. On remarquera sa parenté morphosyntaxique avec l’article : il sert en effet à adjectiver une proposition, laquelle devient ainsi épithète d’un nom qui doit être déterminé. En effet, dans le cas contraire, comme on le constatera plus loin, la proposition suit l’antécédent sans pronom relatif exactement comme l’adjectif suit sans article le nom qu’il qualifie.

*eLLe GaY : qui vient, prochain.


3. qâTR eS-SACat SaBCat Be L-LEL

qâṬR : train. "La gare" se dit : *eL-MâḤâṬṬât.

SaBCat : sept.
De la même racine : *oSBUC, pl. *aSaBIC, semaine.

Be L-LEL : cf. leçon 12, énoncé 1.
LEL signifie soir et nuit.
ṬUL eL-LEL : toute la nuit (littér. la longueur de la nuit).
LELat : une nuit. C’est aussi un prénom féminin, plutôt prononcé « Layla ».
*aLF LELat u LELat : Les mille et une nuits (cf. leçon 24).


4. Di ḤAGat MoTCeBat qAWi

MoTCeB : fatigant.
De la même racine, nous avons déjà rencontré TaCaB, fatigue.


5. *eNTi MSaFRat L-oqṢoR eMTa ?

MeSaFRat : féminin de MeSAFeR, adjectif verbal de SAFeR, voyager, transitif direct avec comme objet le lieu de destination. MeSAFeR, substantivé, signifie « voyageur ».
De la même racine : SeFARat, ambassade.

*eL-oqṢoR : Louxor. Ce toponyme est en fait le pluriel de qaṢR, palais, château, forteresse (cf. esp. alcazar). Il est, comme château, issu du latin castra, camp retranché.


6. Ḥa-TaXDi L-qâṬR WaLLa Ṭ-ṬâYYÂRat ?

WaLLa : ou bien. À ne pas confondre avec WaLa, ni.
WaLLa La* ? : ou non ?
WaLLa *Eh ? : ou quoi ?
On utilise aussi : Ya … Ya … : soit … soit …, ou … ou …

ṬâYYÂRat, plur. ṬâYYâRAT : avion.


7. *aBaDaN, M-aNa MoMKeN aNAM Fe L-qâṬR

*aBaDaN : pas du tout (dans ce contexte). Sert à contredire l’interlocuteur.

M-aNa : contraction de Ma *aNa. Ma est ici une conjonction de coordination au sens voisin de car, mais (cf. aussi leçon 5, énoncé 6).


8. *eS-SACat SeTTat *eṢ-ṢoBḤ

SeTTat : six. SADeS : sixième.
Noter comment on dit « six heures du matin ».
II- Composition


À l’aide des huit énoncés ci-dessus et des suivants : *eN Š-ÂLLÂh – u Ha-TeWṢâLi *eMTa ? – YoM eL-ḤaDD – ṬUL eL-LEL Fe L-qâṬR ! – composer un dialogue entre une femme qui va aller en Haute Égypte en train et un homme qui semble préférer l’avion.

(Solution p. 79)
III- Mémorisation


Variante : intervertir les rôles.
IV- Questions


1. RoḤT eL-oqṢoR ? eS-SeFARat ?
2. ŠoFT eL-GaWAMeC ? eL-GaMCat ? eS-SeFARat ?
3. Be-TSAFeC Be L-qâṬR KeTIR ?
4. Be-TXAF MeN eṬ-ṬâYYâRAT ? MeN eL-ḤâRâMeYYat ?
5. Be-TAXoD BAL-aK MeN eL-ḤâRâMeYYat WaLLa La* ?
6. Be-TRUḤ eL-GaMCeYYat KeTIR ?
V- Transpositions


1. Tu as oublié ton permis ? Zut alors !
2. J’irai à l’ambassade vendredi prochain, si Dieu le veut.
3. L’ambassade est ouverte le jeudi ?
4. Elle est ouverte toute la semaine, sauf le dimanche.
5. Je te verrai samedi à cinq heures et demie.
6. Les voyageurs qui n’ont pas peur des voleurs ne sont pas nombreux, c’est bien connu.
7. Il y a sept jours dans la semaine et quatre semaines dans le mois.
8. Il n’y a que six voyageurs dans cet avion, et le sixième n’est pas encore arrivé (= venu).
9. Nous arriverons quand, ce soir ou demain matin ?
10. Bonjour ! – Toi ? Pas possible !
11. Si vous aviez vu la lumière …
12. J’ai vu que la circulation est très fatigante.
13. Ou vous jouez, ou vous travaillez, mais faites quelque chose !
14. J’habite au dernier étage. – Bonne nuit !
15. Avant de se marier, il a beaucoup joué, et après, il a beaucoup travaillé.

(Solution p. 86)
VI- Initiation à l’écriture arabe (suite)


1. La lettre ء (hamza) n’a d’autre équivalent en français que ce que l’on appelle « l’attaque vocalique », que nous avons représentée dans cet ouvrage par l’astérisque « * ». En effet, la langue arabe ne conçoit pas qu’une voyelle puisse être prononcée autrement qu’appuyée sur une consonne antérieure. Il n’y a donc pas, en arabe, de mots commençant par une voyelle. Cette consonne, comme on le voit, est plus petite que les autres. Elle a généralement besoin d’un support, et ce dernier est très souvent l’alif ا , ce qui donne, selon la voyelle : ٲ (*a, ou *o, hamza placée sur l’alif) ou ٳ (*e, hamza placée sous l’alif).

Quelques exemples :

أبونا *aBU-Na, أنا *aNa, إنت *eNTa, إبني *eBN-i, أمال *oMMÂL

Lorsque le a porté par la hamza est long, l’ensemble « *A » s’écrit ainsi : آ
Exemple : آكل *AKoL

NB : Cette consonne s’élide très souvent, notamment dans le cas de l’article *eL-. Nous avons vu, par exemple, dans la leçon précédente, qu’on dit MaCADa L-GoMCat (et non MaCADa *eL-GoMCat. C’est le cas aussi pour un petit nombre de mots : on a vu Ya BN-i (au lieu de Ya *eBN-i)


2. Lisez et écrivez :

أبونا - أنا - إبني - أمال - إنت - آكل - إثنين









L'arabe parlé au Caire

par Jean-Claude Rolland

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