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Cesco
Inscrit le: 11 Jan 2009 Messages: 5 Lieu: Paris
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écrit le Sunday 11 Jan 09, 1:28 |
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Rome, j'y suis allé à pied depuis Paris, parce j'ai besoin que les merveilles soient lointaines et difficiles à atteindre. Ici, vous pouvez voir une présentation de mon périple et plus de 1000 photos d'Italie :
http://www.villemagne.net/rome
Si je ne devais retenir que deux artistes de mon séjour romain, ce seraient le Caravage et le Bernin, qui m’ont subjugué par la puissance et la virtuosité de leurs œuvres. Et si je devais ne retenir qu’une œuvre pour chacun, ce serait La Vocation de saint Matthieu pour le premier, à l’église Saint-Louis-des-Français, et L’Enlèvement de Proserpine pour le second, à la galerie Borghèse. Ou peut-être pour le Bernin Apollon et Daphné, également à la galerie Borghèse, qui saisit l’instant de la métamorphose de la nymphe en laurier au moment où le jeune dieu la rattrape.
Voilà ce qui me séduit tant : la capacité de fixer un instant crucial, de lui conférer un mouvement et de lui donner une durée. On est emporté par le vent, soulevé par les racines. On voit encore le corps gracieux qui va disparaître dans un instant, déjà à moitié dissous dans le tronc et les feuilles de marbre, et cependant encore parfaitement humain ; et l’on voit déjà l’arbre entier sur lequel va déraper la main d’Apollon. Celui-ci, à un souffle d’elle, encore sûr de sa victoire il y a un instant, a posé une main sur la hanche gagnée par le bois ; dans son regard se lit déjà la stupéfaction et le dépit exacerbé par le désir.
Moins de grâce et plus de puissance dans L’Enlèvement de Proserpine. Mais là aussi, il y a ce mouvement et cette présence charnelle, cette vie qui force à tourner autour de l’œuvre car aucun plan ne permet de la saisir dans sa totalité ni de la réduire à un angle de vue idéal. Et toujours cette virtuosité technique ébouriffante par laquelle naît l’instant. |
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Chusé Antón
Inscrit le: 25 Feb 2005 Messages: 740
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écrit le Sunday 11 Jan 09, 14:51 |
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Mes felicitations pour ce link. Cesco. |
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Cesco
Inscrit le: 11 Jan 2009 Messages: 5 Lieu: Paris
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écrit le Sunday 11 Jan 09, 22:44 |
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Je profite de cette réponse pour revenir à la linguistique et rapporter cette expérience de mon passage dans les Pouilles où les dialectes sont nombreux. Tirée de mon carnet de route, on y découvre des traces du passage des Angevins au XIVe siècle dans le sud de l'Italie :
"De temps à autre, les enfants échangent quelques phrases à toute vitesse, en dialecte. Je n’y comprends rien, malgré mes progrès notables en italien.
— C’est normal, dit Giacomo. Pour nous aussi, les dialectes des autres régions sont incompréhensibles. Ici, on parle celui de Bari.
Enfin, ça c’est pour simplifier, car chaque microrégion possède ses particularités linguistiques.
— La langue de Foggia, à 45 kilomètres, se situe à mi-chemin entre le dialecte de Bari et le napolitain. À Tarente, à 100 kilomètres au sud de Bari, on parle le tarentino qui a lui-même des variantes : massafrese, crispianese, etc. Et à 40 kilomètres vers l’est, du côté de Martina Franca et Ostuni, ils emploient le salentino qui ressemble au calabrais et au sicilien.
Condensé des influences successives, leur dialecte est truffé de mots d’origine étrangère.
— Tiens, regarde, dit Maria en brandissant un bocal de tomates pelées : en italien, on appelle ça una scatola di pomodori. Mais pour nous, c’est ’na buàtta di pmdur.
En sus du mot « boîte », les Angevins du XIVe siècle ont également laissé leurs moustaches :
— Baffi, en italien, rappelle Giacomo. Nous, nous disons : m’stazz.
Combien de temps ces particularismes vont-ils subsister ? La mère de Maria, qui habite aussi chez sa fille et son gendre – trop âgée, elle dîne avant les autres –, usait principalement du barese. Désormais, l’italien prévaut." |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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écrit le Monday 12 Jan 09, 1:55 |
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Citation: | La langue de Foggia, à 45 kilomètres, se situe à mi-chemin entre le dialecte de Bari et le napolitain. |
Comme fils d'un "foggiano", j'aurais des doutes...
L'affirmation n'a aucun sens.
Pourquoi de Naples et non de l'Abruzzo, alors? Les veritables liens du dialecte foggiano sont adriatiques. Le napolitain a une caractère tirrenique. |
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Cesco
Inscrit le: 11 Jan 2009 Messages: 5 Lieu: Paris
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écrit le Monday 12 Jan 09, 11:19 |
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Merci de ces précisions giòrss,
En traversant à pied le pays, voilà ce qu'on m'a dit à Ostuni ; mais peut-être Peppino qui m'a accueilli chez lui et m'a parlé de ces dialectes n'était pas lui-même un expert toutes catégories ! |
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giòrss
Inscrit le: 02 Aug 2007 Messages: 2778 Lieu: Barge - Piemont
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