4. LEXIQUE 4.1. FORMATION DES MOTS 4.1.1. Composition C’est un procédé beaucoup plus fréquent en hongrois qu’en français. En général, le syntagme nom + complément du nom du français a pour correspondant hongrois un mot composé. Par exemple, « ami des animaux » en hongrois, c’est állatbarát, formé de állat « animal » + barát « ami ». Au mot ainsi formé on peut en ajouter un autre encore, egyesület « association », ce qui donne állatbarát-egyesület « association des amis des animaux ». Si l’on y ajute des suffixes, on peut obtenir un mot bien long : állatbarát-egyesületünknek « à notre association des amis des animaux ». Le syntagme à épithète aussi devient souvent un mot composé, si les éléments composants sont sentis comme suffisamment soudés entre eux par la fréquence de leur association pour former un mot composé. D’ailleurs, l’une des difficultés de l’orthographe hongroise est de distinguer ce genre de mots composés des simples syntagmes. Par exemple zöldbab « haricot(s) vert(s) est un mot composé, mais zöld alma « pomme(e) verte(s) » ne l’est pas. Parfois il faut décomposer les mots composés, par exemple pour éviter la répétition d’un élément commun à deux mots composés : útlevél- és vámvizsgálat « contrôle des passeports et douanier » qui, séparément sont útlevélvizsgálat « contrôle des passeports » et vámvizsgálat « contrôle douanier ». Un autre type de décomposition, c’est le détachement du verbe de son préverbe (voir 3.9.4.3. Détachement des préverbes). 4.1.2. Dérivation Ce moyen de formation des mots est aussi courant en hongrois qu’en français. Il y a beaucoup de suffixes lexicaux qui, ajoutés à des mots appartenant à une certaine partie du discours, forment des mots appartenant à une autre partie du discours. a) Verbes à partir d’adjectifs :
b) Noms et adjectifs à partir de verbes :
c) Noms à partir d’autres noms ou d’adjectifs :
d) Adjectifs à partir de noms :
e) Adverbes à partir d’adjectifs ou de noms :
4.2. EMPRUNTS Le hongrois ne possède plus que relativement peu de mots finno-ougriens. Par contre, il a beaucoup d’emprunts anciens : des mots turcs assimilés avant l’établissement des Hongrois dans le Bassin des Carpates (par exemple, alma « pomme »), des mots slaves pris à partir de l’époque de l’établissement (par exemple, barázda « sillon »), des mots turcs entrés dans la langue du temps de la domination ottomane sur la Hongrie, aux XVIe-XVIIIe siècles (par exemple, kávé « café »). La langue littéraire a beaucoup emprunté au latin, et ce depuis le Moyen-Âge (par exemple, dátum « date »). De nombreux mots allemands sont entrés dans la langue, surtout à l’époque de la domination autrichienne (ex. sróf « boulon »). Lors de l’établissement des normes du hongrois standard, au XIXe siècle, on a éliminé de la langue beaucoup d’emprunts latins et allemands, en les remplaçant par des mots créés par des linguistes et des écrivains. De nos jours il y a un équilibre entre néologie et emprunt, la tendance étant d’emprunter le moins de mots possible et de créer des mots hongrois pour les nouveautés techniques. Les emprunts modernes ne sont tout de même pas rares : au français (autó, blúz, garázs, likőr, parfüm, rúzs, sofőr, szósz), à l’anglais (dzsem « confiture », film, lift « ascenseur », meccs « match »), des mots internationaux (informatika, telefon, taxi, etc.). Nombre d’emprunts ont des synonymes néologiques, le mot emprunté étant préféré par la langue courante et le néologisme par la langue soutenue :
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