Èprès lè guêrre de qwètôhhe în Vêtiné que s’peurmenait sus lis Crêtes se troveut èvo în topographe qu’îre è trè’în de spî lo terrain das sis lunettes.

Qu’ast-ce qu’os fè’iz tot-la ?, que d’mandeut lo Vêtiné.

Ah bé ! j’ètudie lo terrain po faire pessè ène route.

Ah ! ah ! ah ! bé chîz nos, au Vêti, a n’fait mi dîna !

Ah ! k’mmat’st-ce qu’os fè’iz au Vêti ?

Ah bé, au Vêti, a lâche ène bourrique et où’st-ce qu’elle pesse, a fait pessè lè route.

Ah ây, et quand vos n’ôz mi d’bourrique, k’mmat’st-ce qu’os fè’iz ?

Ah bé, quand a n’è pwèt d’bourrique au Vêti, a vè qwèri dis gens comme vos po lè rèpièci.

Après la guerre de quatorze, un Valtinois qui se promenait sur les Crêtes se trouva avec un topographe qui était en train de regarder le terrain dans ses lunettes.

Qu’est-ce que vous faites là ?, demanda le Valtinois.

Ah bien ! j’étudie le terrain pour faire passer une route.

Ah ! ah ! ah ! bien chez nous, au Valtin, on ne fait pas comme ça !

Ah ! Comment est-ce que vous faites au Valtin ?

Ah bien, au Valtin, on lâche un âne et où il passe, on fait passer la route.

Ah oui, et quand vous n’avez pas d’âne, comment est-ce que vous faites ?

Ah bien, quand on n’a pas d’âne au Valtin, on va chercher des gens comme vous pour le remplacer.