Èn’sèqwand, il y avoût dis haders po wâdè lis vèches au grand d’l’ennâye. Lo Lucien que wâdait lis vèches au Vêti k’nnahhit bé tout’ lis ch’mis po lis m’nè sus pètûre. Il avoût l’amour de so m’ter et d’sis balles bêtes. Quand’ i fè’it bé, qu’lo s’lo d’nnait, il îre bé n-aihe de lis emm’nè au grand châne, près do rupt dè Combe. Sovat lo sâ, a l’au’it chantè ène tyrolienne. I hioulait èprès lis autes wâders dè catrâye. Quand’ is s’eur’trovant essêne, is s’rècontant dis (h)istwêres de sorcîres po s’faire dotè ou bé po rîre. Mais, è lè fi do wè’î, quand’ lè nage èhachit è chêr, ç’n’îre fait d’lu bé m’ter de hader. Tout’ do grand dè mâhhe sâho, i faurè faire aute chûnse.

Autrefois, il y avait des vachers pour garder les vaches au long de l'année. Lucien qui gardait les vaches au Valtin connaissait bien tous les chemins pour les mener en pâture. Il avait l'amour de son métier et de ses belles bêtes. Quand il faisait beau, que le soleil brillait, il était content de les emmener au grand chêne, près du ruisseau de la Combe. Souvent le soir, on l'entendait chanter une tyrolienne. Il appelait les autres vachers de la contrée. Quand ils se retrouvaient ensemble, ils se racontaient des histoires de sorcières pour se faire peur ou bien pour rire. Mais, à la fin de l'automne, quand la neige commençait à tomber, c'était fini de leur beau métier de vacher. Tout au long de la mauvaise saison, il faudra faire autre chose.