Les moyens de transport

 

 

 

Il escarabille le chauffeur

 

         Dans les années 50, beaucoup de gens empruntent le car pour aller à Nîmes. Ils s’y rendent de préférence le lundi après-midi, et ce jour-là le car est bondé. Il en est de même pour le car du dimanche soir qui transporte depuis Quissac les pensionnaires rejoignant leur lycée ainsi que les personnes qui vont assister à un spectacle à Nîmes. Certaines fois, faute de place, le fils Rémal fait grimper des jeunes sur la galerie. (...)

         Les pensionnaires regagnent leur foyer le samedi après-midi. Rémal a eu le temps de boire apéritifs et pousse-cafés. Il se trouve souvent au mieux de sa forme et part en trombe, pressé de s’arrêter dans les bistrots des villages qu’il dessert, occasion pour lui de se faire offrir un pastis. Cela prend du temps. Rémal rattrape son retard en traçant (fonçant), il n’hésite pas à doubler voitures et camions en plein tournant, ou à rouler sur la ribe, le bas-côté. Au passage « il escarabille le chauffeur qui fourvieu pas suffisamment », il engueule le chauffeur qui ne se met pas suffisamment de côté. Pour tous les jeunes passagers, Rémal est un as du volant. Et encore nous, ceux de Montpezat, perdons-nous l’essentiel, car viendront s’ajouter les pastis d’autres villages. Il faudra attendre le lundi matin pour que nos copains de Quissac nous racontent l’épopée. Les familles ne s’inquiètent pas spécialement, « il a jamais eu d’accidents ».

 

Source : R. Domergue, Des Platanes, on les entendait cascailler, éd.RD, p. 84

(Etude de la vie quotidienne dans un village du pays de Nîmes, Gard)

 

 

 

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