Le vin, la piquette

 

 

Le pressoir, pour quicher les raisins.

Montpezat - coll. René Domergue - don de Philippe Stobiac

 

 

C’est de l’aïguette

 

         A la veille de la « guerre de 14 », la vigne est devenue la culture principale, la vente de vin est la source essentielle du revenu monétaire. Cette production vient aussi s’inscrire dans la tradition d’autoconsommation. « Avec l’alcool qu’on faisait distiller on fabriquait de la cartagène, de l’absinthe, de la liqueur de noix, de la verveine. On se frictionnait à l’alcool quand on venait de se faire couper les cheveux, ou quand on s’était mouillé pour éviter de prendre mal » (Henri Bouet). Le marc, une fois pressé, est récupéré et mis dans une cuve. En ajoutant de l’eau et en quichant (pressant) avec les pieds on extrait un vin de bas degré avec beaucoup de tanin, la piquette. Si l’on continue durant plusieurs jours le marc est « lavé », et la piquette ne titre plus que 4 ou 5 degrés. « C’est de l’aïguette », boisson peu alcoolisée, très proche de l’eau. De la pissette, disent certains. On la sert aux amis lors des castagnades, soirées où l’on grille des castagnes (châtaignes). Les plus économes en boivent lors des repas : « Du temps qu’on buvait la piquette, on économisait le vin. »

 

Source : R. Domergue, Des Platanes, on les entendait cascailler, éd.RD, p 33

(Etude de la vie quotidienne dans un village du pays de Nîmes, Gard)

 

 

 

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