Estirade...

 

 

 

 

  

 

            « Oh fan, ça fait une brave estirade ! » C’est ce que l’on entend lors d’une partie de pétanque quand le bouchon est lancé relativement loin. Estirade vient de estirada/estirado qui est ce qu’on estire (étire) en une fois ou, plus prosaïquement, la distance qui s’étire entre un point de départ et un point d’arrivée.

 

            Il me revient une anecdote, une plaisanterie entre mon père et Roger, un ami alésien. Ils évoquaient je ne sais quel tissu qui s’était déformé, et disaient : Es couma lou cuer d’Alès, s’estira tant que voulès.  C’est comme le cuir d’Alès, ça s’estire (s’étire) autant qu’on le désire. Si l’on en croit l’Abbé de Sauvages (1756, Alès), pour que le cuir soit bien tanné les peaux doivent être plongées durant 18 mois, et à différents intervalles, dans le tan, faute de quoi la pièce manque de tenue. Le dicton laisse penser qu’à une certaine époque les tanneurs d’Alès ne respectaient pas la règle et que leurs cuirs s’estiraient. À moins que seul commande le plaisir de la rime (...)

 

    

         

Extrait du livre Le parler en pays de Nîmes ...et bien au-delà, tome 2, René Domergue, édité par l’auteur, 2018

 

 

 

Accueil

 

Sommaire

Texte suivant

Début de page