Estron

 

 

 

 

      

  

            « Estron : Matière fécale qui a quelque consistance », écrit J.T. Avril. Dans le très inégal Dictionnaire du patois cévenol, de Yves Hours, je trouve cette phrase d’anthologie : « Le Gustin chantait : J’aime la sueur des pieds, les crachats des vieux papets, les estrons des vieilles. »

 

            Dans les années 50, au village, j’ai connu les dernières parties du jeu d’estron-fume, variante locale de Pigeon-vole. Un enfant lançait un mot, les autres devaient compléter : Pigeon-Vole, Bateau-Vogue, Vélo-Roule, Estron... Fume !

 

            Un brin d’explication pour les non-initiés. Jusqu’à l’arrivée du tout-à-l’égout dans nos villages, dans les années 50-60, l’activité de défécation s’effectuait souvent à l’extérieur, même les cagadous des riches étaient installés au fond du jardin. Ainsi, tous les enfants pouvaient observer le produit de l’action du cagaïre : une fumée émanait, d’autant plus dense que l’écart de température entre l’extérieur et le corps humain était importante. La correspondance entre estron et fume était donc une évidence pour tous.

            

 

       

Extrait du livre Le parler en pays de Nîmes ...et bien au-delà, tome 2, René Domergue, édité par l’auteur, 2018

 

 

 

Accueil

 

Sommaire

Texte suivant

Début de page